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Une coiffeuse pas comme les autres

Par Celya

Juliette Fichaux est âgée de 30 ans et originaire de Desvres, commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.

Depuis son enfance, elle a une passion, la coiffure : « Je savais depuis toute petite que je voulais faire ce métier. Je coiffais déjà mes poupées », explique-t-elle.

Elle démarre un contrat d’apprentissage à 14 ans et demi. Elle fait son CAP et par la suite obtient son brevet professionnel. Elle est alors employée dans un salon de coiffure.

Quelques mois plus tard, le 22 avril 2011, Juliette est victime d’un grave accident de voiture. Après plusieurs semaines de coma, elle se réveille en étant aveugle. La jeune femme fait de la rééducation motrice dès sa sortie de l’hôpital.

Mais elle n’abandonne pas sa passion, la coiffure. Elle déclare avec fierté dans une interview parue sur chiensguides.fr : « Je n’avais aucun reste visuel, mais j’avais la chance d’être toujours en vie, je me suis donc battue pour suivre ma passion. J’étais coiffeuse et j’ai choisi de continuer dans cette voie. J’ai dû trouver les astuces pour me débrouiller toute seule. J’ai pris le temps, j’ai été patiente. »

Juliette s’entraîne d’abord avec des volontaires sous le regard avisé de son ancienne responsable. Ses gestes et ses doigts sont toujours très précis. Elle n’a pas perdu la main !


En 2014, la jeune femme ouvre son propre salon de coiffure. C’est un succès et son agenda est bien rempli.

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Ses employées l’adorent et admirent sa force et son courage. Elles l’aident au quotidien dans son travail.

Juliette sait exactement quoi faire pour satisfaire sa clientèle. Elle manie les ciseaux comme personne, avec patience et minutie : « C’est comme le vélo ça ne se perd pas, on prend les ciseaux et on recommence. Les gestes sont les mêmes. J’utilise essentiellement le toucher. »

Son ancienne patronne lui a toujours dit qu’une bonne coiffeuse pouvait coiffer les yeux fermés ! Elle en est la preuve vivante.

Les clients apprécient la convivialité et le côté familial qu’offre le salon de coiffure. Celui-ci est accessible aux personnes en situation de handicap. « Étant moi-même touchée, cela n’aurait pas été logique que ce ne soit pas le cas », souligne Juliette.

La pandémie ne l’a pas découragée : « C’était assez compliqué, mais je pense que j’en ai vu d’autres. C’est une épreuve de plus. Il faut savoir relativiser et aller de l’avant, c’est comme cela que l’on avance ! »

Elle peut également compter sur l’aide de son chien Hayam : « Il est un bien-être au quotidien, une facilité pour mes déplacements et m’apporte de l’affection. »


Pour Juliette, malgré les épreuves, il faut se battre et vivre ses rêves : « ce n’est pas parce qu’on a un handicap que l’on est différent et qu’on n’a pas le droit de vivre notre vie comme tout le monde. Il faut arrêter de penser que les personnes handicapées sont impotentes. Quand on veut, on peut ! Il faut juste s’en donner les moyens », conclut-elle.

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Photos publiées avec l’aimable autorisation de Juliette Fichaux.


Extrait de l’émission “Ça commence aujourd’hui”, France 2, du 18 janvier 2019