Cavalière devenue aveugle : « Je poursuis ma passion »

Par Celya

Ninon Forget est passionnée de cheval depuis l’âge de 5 ans.

Sa passion pour la compétition se révèle déjà dès l’aube et elle se montre particulièrement douée en saut d’obstacle, sa discipline favorite.

Le 14 juin 2020, alors âgée de 18 ans, elle est victime d’un grave accident, un coup de sabot en pleine figure lui occasionnant 28 fractures, une hospitalisation et la perte instantanée de la vue. Elle accepte néanmoins cette situation car son challenge est de pouvoir remonter à cheval.

Elle reprend progressivement l’équitation et ressaute pour la première fois en décembre 2020, soit moins de 6 mois après son accident. Pour se repérer dans le manège, elle met en place une stratégie : deux postes radio à chaque extrémité qui émettent des sons dans la diagonale. Lorsqu’elle saute, elle dispose aussi de « crieurs » qui lui indiquent où se trouvent les obstacles et quelle distance elle doit parcourir.

Désormais, son contact avec les chevaux ayant changé, elle est plus attentive à leur mouvement et peut ainsi mieux les accompagner dans les sauts d’obstacles.

Etant donné que cette discipline n’est pas proposée au programme paralympique, Ninon Forget choisit le para dressage en novembre 2021. Son objectif est de participer aux Jeux paralympiques de Paris en 2024 avec l’équipe de France.

En 2021 se crée l’association « Ninon Forget Rider », son but est de permettre à la cavalière de réaliser son rêve : continuer la pratique du saut d’obstacles dans des compétitions pour « valides » et poursuivre le para dressage.

Ninon Forget déclare dans un article de « horse pilote » du 14.11.2022 : « Je n’imagine pas ma vie sans les chevaux. Ils m’obligent à me dépasser constamment. Quand on travaille dur et qu’on réussit, il n’y a pas de plus belle victoire. L’équitation me fait sentir vivante, c’est nécessaire à mon bonheur. Finalement, je ne sais pas où je vais, mais j’y vais !»


Mon avis
Étant moi-même aveugle et grande adepte de l’équitation, je comprends entièrement son dévouement et sa passion pour son cheval. J’ai commencé l’équithérapie à mes 13 ans et depuis je ne peux plus m’en passer. J’ai ressenti que le cheval s’est rapidement adapté à la situation.

Les voyants ne s’arrêtent qu’à la vision, alors que nous on se concentre plus sur les ressentis du cheval. Dès que j’arrive à l’écurie, j’ai un temps avec « Vaillant », mon poney et nous restons tous les deux, on écoute la respiration de chacun. Il colle son museau sur moi et je le caresse. Cela nous prépare avant que je le monte. J’ai toujours eu une relation aussi forte avec les chevaux depuis l’âge de 13 ans. On peut dire que c’est l’aveugle qui murmure à l’oreille des chevaux.

L’avis de Mayra, rédactrice
Voilà un bel exemple de résilience ! Blessée par un cheval, ce qui lui fait perdre la vue. C’est l’envie de reprendre l’équitation plus que tout qui lui permet de surpasser son handicap. Elle dit dans l’article la concernant : « Paris 2024 : Ninon Forget, cavalière non-voyante depuis un accident, vise les Jeux Paralympiques » paru le 07/10/2022 sur Franceinfo.

« Cela m’avait manqué : le fait de m’occuper des chevaux, d’être proche d’eux. C’était une première étape importante ».


Pour en savoir plus

France 3, 03/04/2023,

PORTRAIT. Ninon Forget, au grand galop vers Paris 2024

Horse pilot, 14-11-2022

Ninon Forget : sport et handicap, l’équitation pour repousser ses limites

Franceinfo, 7-10-2022

Paris 2024 : Ninon Forget, cavalière non-voyante depuis un accident, vise les Jeux paralympiques

l’équipe, 26-5-2021

Hors normes, Ninon Forget cavalière