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« Positiver facilite la vie, cela nous permet de voir le bon dans toutes les situations difficiles »

Léa Rey a 26 ans et est atteinte du syndrome d’Usher, une maladie génétique dégénérative qui attaque l’ouïe et la vue. Être malvoyante et malentendante ne l’empêche cependant pas d’avoir une activité professionnelle ! Léa est fleuriste dans un centre commercial, à Fribourg. Grâce à des aménagements sur son lieu de travail, elle peut réaliser ses tâches comme ses collègues.

Une interview Synergies-mag


Léa commence son apprentissage en 2013, au sein d’une école de fleuriste et d’horticulture. Trois ans plus tard, malgré les difficultés, elle obtient son CFC. Trouver du travail après sa formation est compliqué : « J’ai été au chômage et ai fait des remplacements pour les fêtes de fin d’année. En 2017, j’ai travaillé dans un Garden Center en tant que fleuriste, mais aussi en tant que vendeuse dans les rayons de la serre tropicale et de décoration d’intérieur. J’ai été licenciée à la suite d’un changement de responsable. Je pense que cette personne n’avait pas envie de m’avoir dans son équipe, car la responsable d’avant m’encourageait à m’améliorer, à prendre ma place ! »


Après ce travail, ne trouvant pas de poste en tant que fleuriste, elle trouve une place dans une boulangerie jusqu’en janvier 2020 : « Poste que j’ai quitté, car le bruit du tea-room combiné avec les réfrigérateurs ne me convenait pas ! »

Finalement, en juin de la même année, elle retrouve son métier de fleuriste dans un centre commercial de Fribourg : « Aujourd’hui, je suis dans mon métier, soutenue par une patronne qui essaie de comprendre ma maladie ! »

Elle est également soutenue par des associations comme la FSA (Fédération suisse des aveugles et malvoyants) et l’UCBA (Union centrale suisse pour le bien des aveugles) qui lui permettent d’adapter son lieu de travail : « Je rencontre des difficultés avec l’ouïe lors de certaines ventes avec des clients. Les clients âgés ont parfois une voix tremblante, basse ou chuchotent… La vue me pose problème, surtout quand c’est sombre. Quand je vais à la cave, j’ai besoin d’une lampe de poche, et sur le lieu de travail, les lumières ne sont pas toujours positionnées de manière idéale. »


Léa apprécie beaucoup son métier : « J’avais besoin de création, d’une activité manuelle et de poésie. Et dans cette profession se retrouvent ces éléments. »

Elle affectionne également le retour des clients : « J’aime le sourire des gens quand ils sont émerveillés devant la beauté de ce que la nature nous offre. J’aime avoir la connaissance des fleurs, jouer avec les couleurs ! »

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Arrangements floraux réalisés par Léa Rey

Une fleur préférée ?

« Cela dépend surtout de la saison et de mon humeur. Aux mois de mai et de juin, j’aime beaucoup la pivoine, dès janvier, il y a les tulipes (plus particulièrement les tulipes barbues violettes), l’été j’aime beaucoup voir les tournesols, les pattes de kangourous, les hortensias… En automne, ce sera toutes les fleurs qui peuvent sécher, comme l’hortensia d’automne qui est tellement magnifique. Je serai incapable d’en choisir qu’une seule. »

La collaboration avec ses collègues se passe bien : « L’avantage que j’ai, c’est d’être dans une équipe jeune. On s’adapte donc très vite les uns aux autres. »

Dans son temps libre, Léa se passionne pour le dessin, la lecture et les activités manuelles : « Je ne prends pas assez le temps de le faire, car je suis aussi beaucoup sur les réseaux sociaux et je regarde la télé ! »

Elle rêve de voyage : « J’aimerais avoir suffisamment de temps libre pour découvrir de nouveaux pays et des cultures différentes. »

Sa devise favorite : « Positiver est la meilleure chose à faire. Cela facilite la vie et nous permet de voir le bon dans toutes les situations difficiles ! »

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Léa Rey (à gauche) et sa patronne actuelle.
© la Fondation Asile des aveugles -Hôpital ophtalmique Jules-Gonin