
Antoinette est allée chercher une chaise pour William qui n’est pas encore arrivé au restaurant. Ils se sont donné rendez-vous au Claire’s pour partager un repas de midi.
William est toujours en retard. Chaque fois, il a au moins 20 minutes de retard, en cas de gros problème 1/2 heure.
Heureusement qu’Antoinette n’est pas pointilleuse sur cette question, car elle sait bien s’occuper. C’est quelqu’un de très bavard parfois et ce jour, elle a eu aussi quelque retard.
Au bout d’un quart d’heure, William parvient au restaurant. Il ne s’assied pas, car il se met à fouiller dans ses poches tout à coup. « Merde! dit-il. Où sont mes clefs?? » « On ne dit même pas salut! s’exclame-t-elle. » « Oui, salut, excuse-moi, j’ai perdu mes clefs, enfin je crois… »
Il est vrai qu’il a tellement de poches: 4 à son pantalon, 2 à sa chemise, 2 sur les coudes, et les 2 poches des côtés de la veste. Les poches, il aime, il dit que c’est pratique…
Alors il commence à les explorer toutes, il a un sentiment de panique, léger, mais embêtant dans ce genre d’endroit. « Et ta sacoche? dit Antoinette. » « Impossible! je viens d’y mettre une boîte de clous, je sors de la quincaillerie. »
William sait construire des tas de choses: surtout les meubles comme les chaises, des tables, des commodes…
« Regarde ! Allez! insiste-t-elle. »
William, si perdu, se met à suivre le conseil d’Antoinette et plonge la main dans le sac. Il en sort des outils, la boîte de clous, du papier de verre, mais toujours pas de clés.
« C’est pas vrai! Je crois que je commence à avoir l’Alzheimer, moi !… » « Est-ce qu’il y a une poche coulissante dans ton sac ? Assieds-toi au moins! Tu seras mieux pour faire tes recherches! »
Alors William s’assied en courbant la tête.
« Prends quelques respirations, lui suggère Antoinette…
Et il le fait: 1 respiration, 2 respirations,…
Une serveuse arrive: « Bonjour! Qu’est-ce qu’il vous ferait plaisir de boire, Msieur Dame? » « Un tilleul pour moi, dit Antoinette. » « Et pour Monsieur, ce sera ? » « Un kir! S’il vous plaît. »
Quand la serveuse a tourné les talons, il ajoute à haute voix « Ah oui! Et aussi un grand verre d’eau please! »
Il continue de chercher… et s’exclame tout à coup: « Aaaah, Antoinette! Je les trouve, enfin! » « Tu vois, j’en étais sûre! Je commence à te connaître… »
La serveuse revient, il pose son sac sans ranger tout l’attirail qu’il a sorti et dit : « Merci Madame! Je vais boire à votre santé! » « Avec plaisir, Monsieur! » « Et à la santé d’Antoinette! Vive Antoinette !! »