Un cocon de douceur au cœur d’Aigues-Vertes

Claudia Kunz et Jessica Degli-Augelli à l'Escale Bien-Être d'Aigues-Vertes

Claudia Kunz et Jessica Degli-Augelli

Depuis 2019, Jessica Degli-Augelli, socio-esthéticienne passionnée, transforme le quotidien des bénéficiaires de la Fondation Aigues-Vertes. Dans son salon, L’Escale Bien-Être, elle propose bien plus que des soins : elle offre un moment de répit, une parenthèse dédiée à l’estime de soi et au bien-être global.

« J’ai créé L’Escale Bien-Être, un lieu chaleureux et cocooning où j’accueille les villageois et collaborateurs de la Fondation pour des moments de douceur », explique Jessica. Partageant l’espace avec une coiffeuse, elle a également intégré une dimension formatrice en accompagnant deux bénéficiaires en emplois adaptés. « J’ai eu l’idée de transmettre mon métier, ainsi que les savoir-être et savoir-faire, aux bénéficiaires de la Fondation. »

La socio-esthétique, un métier pas comme les autres

Contrairement à l’esthéticienne classique, la socio-esthéticienne travaille auprès de publics fragilisés ou en situation de vulnérabilité. « La socio-esthétique utilise l’outil esthétique comme médiateur corporel », explique Jessica. « L’objectif est de permettre à la personne de devenir actrice de son bien-être en fonction de ses capacités, ressources et besoins. »

Les soins proposés vont au-delà de la simple apparence. « Ils visent à améliorer l’estime de soi et à préserver l’identité et l’intégrité physique des personnes », souligne-t-elle. Une écoute bienveillante, des soins adaptés et une approche holistique caractérisent cette pratique encore méconnue en Suisse.

Un parcours guidé par la passion et l’humain

Jessica raconte avec émotion son cheminement vers la socio-esthétique. « Depuis mon plus jeune âge, je suis passionnée d’esthétique. Mais après avoir travaillé dans un institut, je n’étais pas pleinement épanouie. Il manquait le côté humain et social. »

La maladie dans sa famille a été un déclic : « J’ai pris conscience des effets indésirables des traitements sur le corps et la peau. J’avais envie de prendre soin des personnes, sans objectif de rendement purement financier. » Elle se forme alors en France, faute de cursus disponible en Suisse, et obtient par la suite un brevet fédéral d’accompagnante socioprofessionnelle pour mieux encadrer ses bénéficiaires.

Claudia et Léa : deux parcours, un même épanouissement

Jessica accueille deux bénéficiaires en emplois adaptés : Claudia et Léa.

Claudia Kunz travaille avec Jessica depuis trois ans. « J’aime vraiment mon travail. C’était un peu dur au début, mais maintenant ça va mieux. J’aime bien le soin des ongles, le maquillage, et l’épilation des sourcils », confie-t-elle. Rémunérée pour son activité, Claudia se sent valorisée et apprécie d’apprendre de nouvelles compétences. « J’aime aussi accueillir les clients et préparer les postes de travail. »

Pour Léa, dont le rôle est davantage axé sur l’interaction sociale, les bénéfices sont tout aussi importants. « Nous cherchons à développer ses compétences en lui confiant des tâches : servir les boissons, laver la vaisselle, nettoyer le matériel et faire les courses en binôme avec Claudia », explique Jessica.

« Léa et Claudia travaillent également avec ma collègue coiffeuse, ensemble nous les accompagnons dans leurs activités socioprofessionnelles », rajoute-t-elle.

Des soins pour tous, personnalisés et bienveillants

À L’Escale Bien-Être, Jessica propose une large gamme de soins : soins du visage, modelages, maquillage, épilations, pose de vernis, ou encore conseils personnalisés. Mais ici, chaque soin est adapté. « Il n’y a pas de protocole unique. Les soins sont conçus en fonction des besoins et des envies de chaque personne », précise-t-elle.

Les bénéficiaires prennent rendez-vous en collaboration avec leurs éducateurs, et un suivi est assuré pour évaluer les bénéfices des soins. « C’est un travail d’équipe où chacun a un rôle à jouer », ajoute Jessica.

Dominique, une cliente conquise

Jessica et Dominique
Jessica et Dominique

Dominique Lador, bénéficiaire et cliente fidèle, raconte son expérience : « Je suis venue une première fois dans le salon pour un essai, puis ça m’a plu. Alors, j’ai voulu continuer. Il y a les soins du visage et des mains que j’aime bien. » Ce qu’elle apprécie par-dessus tout ? L’ambiance accueillante et le café que Jessica propose. « Pas du Nescafé ou du Bambu, mais du bon café ! »

Pour Dominique, ces rendez-vous sont bien plus qu’un luxe. « C’est important qu’on soit bien avec son corps. Et puis qu’on soit belle. Partout où on va, c’est bien de se faire belle. »

Un défi au quotidien

Bien que Jessica exerce son métier avec passion, elle admet que concilier les différentes facettes de son rôle peut être exigeant. « Je dois gérer l’accueil des personnes en soin, les bénéficiaires en emplois adaptés ainsi que leurs projets et la comptabilité. Heureusement, j’aime mon métier et je peux compter sur le soutien des bénéficiaires. »

Malgré ses différentes responsabilités, elle garde le sourire et l’envie de faire évoluer son activité.

Un avenir prometteur

Jessica voit grand pour l’Escale Bien-être. « Mon premier souhait est de pérenniser mon activité et de continuer à soutenir le bien-être des personnes en situation de handicap. » Elle espère aussi accueillir une nouvelle personne en emploi adapté et développer des partenariats avec d’autres institutions.

Pour Dominique et Claudia, L’Escale Bien-Être est déjà une réussite. « Nous avons toujours du plaisir ici. Ça nous détend beaucoup », confient-elles, avec un sourire.

Un espace où beauté et humanité se rejoignent

À L’Escale Bien-Être, chaque soin est une occasion de créer des liens et de redonner confiance. « Mon métier me permet de faire une différence dans la vie des personnes que j’accompagne », conclut Jessica. Et dans les témoignages de Claudia et Dominique, on perçoit tout l’impact d’un geste simple, mais profondément humain.

Claudia devant l'entrée de l'Escale bien-être

Le saviez-vous ?

Les éléments clés de l’approche socio-esthétique sont :

  • Le contexte social : la socio-esthétique prend en compte le contexte social et les besoins spécifiques des personnes. Elle cherche à établir un lien entre l’esthétique et le bien-être social, en tenant compte des réalités de chacun.
  • L’estime de soi : en proposant des soins socio-esthétiques, cette approche vise à renforcer l’estime de soi des personnes. Se sentir bien dans son corps peut avoir un impact significatif sur la confiance en soi et la qualité de vie.
  • Écoute et relation : la socio-esthétique repose sur une relation de confiance. L’écoute active et la bienveillance sont essentielles pour créer un espace où la personne se sent respectée et valorisée.
  • Accessibilité : cette approche cherche à rendre les soins socio-esthétiques accessibles à tous, en adaptant les techniques et les produits aux besoins des personnes.
  • Bien-être global : enfin, la socio-esthétique ne se limite pas à l’apparence physique, elle vise à promouvoir un bien-être global, en intégrant des dimensions sociales et psychologiques à travers les soins.
Soin des ongles
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Pour en savoir plus

Aigues-Vertes – Magazine Insieme Juillet 2024