Suite à plusieurs agressions sur des femmes à Berne lorsque j’étais adolescente, j’ai été inquiétée pour ma propre sécurité. Je me sentais pourtant sûre jusqu’à ce que je sois confrontée à ces faits divers…qui tout à coup n’avait plus rien d’un « fait divers », mais qui me confrontait à la triste réalité !
Lorsque je rentrais à la maison tard le soir, et que les rues étaient délaissées, quand je devais traverser un grand parking, je ne sentais plus de crainte. J’avais plus de confiance en moi.
J’ai aidé d’autres personnes qui se trouvaient en difficulté, mais je ne me suis jamais vraiment battue, quoique…
Comme je faisais partie d’un groupe d’étudiants engagés sur différents aspects politiques et sociaux, ces « faits divers » ont fait partie de nos discussions. Il fallait agir, et vite !
Donc, la première chose que nous avons faite, était d’organiser un cours d’autodéfense. Nous avons engagé un jeune homme qui était ceinture noire de judo.
Nous étions une douzaine et nous nous retrouvions une fois par semaine pour apprendre à nous défendre. Au début, nous plaisantions encore, mais les choses sont devenues bien plus sérieuses avec le temps.
Nous faisions des jeux de rôles pour mieux pouvoir nous imaginer la situation. Jouer un agresseur n’avait rien d’évident pour moi! Mais en me prêtant au jeu, cela commençait à m’intéresser. Il y avait plein d’aspects à respecter et à vérifier, à contrôler et à maîtriser. Le but était d’apprendre à savoir réagir à toutes situations potentielles, afin qu’en cas d’agression, la réponse soit de l’ordre du réflexe spontané.
L’esprit de l’autodéfense est de pouvoir se protéger, mais toujours dans un esprit citoyen et sous couvert de la loi. Il s’agit de pouvoir réagir à différents angles d’attaques (de face, de côté, de derrière), ainsi qu’à tous types d’assauts (tiré, poussé, encerclé, étranglé…). Enfin, un des éléments majeurs de la discipline est l’apprentissage de la confiance en soi. Grâce à l’absence de contraintes techniques ou conventionnelles, tout le monde peut le pratiquer et apprendre à se défendre très rapidement.
L’objectif est d’apprendre à faire face au danger :
- sur le plan mental, en gardant son calme pour analyser au mieux la situation, et adopter une attitude qui n’encourage pas l’agresseur ;
- en améliorant la maîtrise de son corps et sa vitesse de réaction ;
- en répétant les gestes de défense afin de savoir les reproduire en cas de menace.
Outre l’autodéfense, on peut également apprendre à réagir en cas d’attaque d’une tierce personne. Parmi les éléments majeurs de l’apprentissage, on retrouve le fait de savoir se désaxer, se protéger d’une attaque mais aussi de protéger un tiers. Dans bien des cas, le simple fait de manifester une certaine assurance permet d’éviter le pire. Les gestes pour se débarrasser d’un agresseur sont souvent simples et en maîtriser quelques-uns suffira, s’ils sont correctement accomplis.
Les techniques à connaître pour assurer son autodéfense :
- prévenir le danger (éviter de se mettre en situation de danger) ;
- dissuader l’agression ;
- spontanéité et simplicité : les clés de l’efficacité ;
- maintenir une distance de sécurité minimale ;
- technique de rupture dégagement : le « bouclier-éperon ».
J’ai suivi ces cours pendant plusieurs mois. J’ai arrêté lorsque j’ai estimé avoir acquis suffisamment de connaissances et de maîtrise pour me défendre. Je ne sentais pas la nécessité d’approfondir mes connaissances et mes genoux fragiles demandaient du repos.