L’agent Ali Baker pensait avoir laissé derrière lui les secrets et les trahisons du Nipejah du Nord. Mais lorsque sa famille est menacée et qu’un mystérieux colis l’oblige à replonger dans une enquête aux ramifications profondes, il se retrouve face à une vérité bien plus dangereuse qu’il ne l’imaginait.
Dans un décor insulaire où chaque visage cache une part d’ombre, Baker affronte des ennemis insaisissables : un professeur énigmatique, des collègues corrompus et des amis aux intentions troubles. Entre une île aux mille merveilles et un passé qu’il croyait enfoui, Ali n’aura de cesse de découvrir la vérité, même si celle-ci pourrait bien tout détruire.
Laissez-vous emporter par Secrets à Nipejah, un thriller captivant de Lena Joyce, où chaque révélation vous rapproche un peu plus du véritable visage de Nipejah – une île aux mille mystères.
Chapitre 1 : Une décision difficile
L’aube pointait à peine lorsque le téléphone de l’agent Baker se mit à sonner. Sa femme, réveillée en sursaut, se tourna vers lui.
— Mon ange, qu’est-ce qui se passe ?
Elle était à moitié endormie.
Baker fronça les sourcils, tendit le bras pour attraper son téléphone et décrocha sans un mot. À l’autre bout du fil, son supérieur, visiblement en colère, lui criait dessus, sans même prendre le temps des formalités habituelles.
— Agent Baker, ramenez-vous immédiatement au bureau avec votre insigne, votre arme de service, et la clé de votre voiture de patrouille.
Sans plus de détails, le patron raccrocha brutalement. Baker resta un instant silencieux, son téléphone toujours à l’oreille, puis se tourna vers sa femme, l’air abasourdi.
Kélia était inquiète.
— Qu’est-ce qui se passe, pourquoi ton patron t’a-t-il renvoyé ?
Il haussa les épaules, encore sous le choc.
— Je n’en ai aucune idée, ma belle…
— Tu auras quand même le temps de déposer les petits à la crèche ? lui demanda-t-elle avec sourire forcé.
Baker acquiesça.
— Oui, je peux. Mais… je ne sais pas ce qui m’attend au poste de police.
Elle insista.
— La crèche est sur ton chemin, tu peux les déposer en route.
Il hocha la tête, se leva, et se dirigea vers la chambre des jumeaux pour les réveiller. Pendant qu’il s’occupait des enfants, sa femme préparait le petit-déjeuner. Quand les faux jumeaux furent prêts, habillés et avec leurs couches propres, ils rejoignirent le salon où l’odeur des pains perdus à la mangue flottait dans l’air.
— Ça sent bon, qu’est-ce que tu as préparé ? demanda Baker en essayant de masquer son anxiété.
— Des pains perdus à la mangue avec une touche de fruits rouges, répondit-elle avec un sourire.
— On pourrait manger dans le jardin.
Il sourit à son tour, appréciant cette petite pause de normalité.
— Toi, tu n’es vraiment pas pressée de me voir partir, dit-il en plaisantant.
Après le petit-déjeuner, il aida sa femme à faire la vaisselle, puis déposa les jumeaux à la crèche avant de prendre la route du poste de police. Dès son arrivée, il sentit une tension inhabituelle. Son ancienne coéquipière, Jennifer, le salua d’un « Bonjour, agent Baker » timide, en rougissant légèrement.
— Bonjour, Jennifer, répondit-il, avant de lui demander si le patron était dans son bureau.
Elle hocha la tête, visiblement mal à l’aise.
— Oui, il est occupé…
Baker n’attendit pas la suite. Il se dirigea vers l’ascenseur, monta au 14e étage, et entra sans frapper dans le bureau de son supérieur. À sa surprise, plusieurs personnes étaient déjà là, y compris la cheffe de tout le poste de l’île de Nipejah du Sud.
— Asseyez-vous, agent Baker, dit-elle d’un ton autoritaire.
— Non, merci, répondit-il, tendant son arme de service. Je suis venu rendre mon insigne et mon arme, comme demandé.
La cheffe fronça les sourcils, se tournant vers son supérieur.
— Qu’est-ce que cela signifie ? demanda-t-elle, de plus en plus perplexe.
Le patron, devenu rouge comme une tomate, bafouilla.
— J’ai… j’ai pris la décision de renvoyer l’agent Baker…
La cheffe se leva et s’approcha de Baker.
— Ne vous inquiétez pas, je vais régler ça, dit-elle d’un ton rassurant.
Mais Baker était décidé
— Non, merci. Il est temps pour moi de partir. J’étais sur le point de démissionner de toute façon. » Et sans un mot de plus, il tourna les talons, laissant la cheffe plantée là, au milieu de tous ces gens.
Descendant les escaliers quatre à quatre, il se sentait libre, comme si cette décision de quitter le poste de police était la meilleure chose qui lui soit arrivée.
Au rez-de-chaussée, son ancienne coéquipière, l’agent Pearl, l’attendait.
— Je suis désolée, commença-t-elle, visiblement touchée. Mais je comprends, tu as pris ta décision.
Baker sourit. Un sourire triste, mais résolu.
— C’était chouette de travailler avec toi, Pearl, mais c’est fini. Ma femme est de nouveau enceinte de jumeaux, et avec les deux premiers, il y a déjà assez de boulot. Il est temps de partir.
Pearl, qui nourrissait des sentiments secrets pour lui, sentit son cœur se briser en mille morceaux. Elle savait qu’elle ne le reverrait probablement plus, et cette idée lui était insupportable.
— Si tu as besoin de quoi que ce soit…
— Ne t’en fais pas, Pearl. Tout va bien se passer.
Sans un mot de plus, Baker quitta le poste de police, son cœur étrangement léger.
Après son départ, l’agent Pearl décida de donner sa démission au chef de la police et partit dans le nord chercher un travail au nord, toujours en lien avec la police.
Chapitre 2 : Une nouvelle aventure
De retour chez lui, Baker décida de commencer à préparer les bagages. Lorsqu’il termina, il se rendit à la crèche pour récupérer les jumeaux. Sa femme étant psychologue en criminologie, sortie de son travail, le retrouva dans la voiture.
— Et bien, dis donc, tu es en avance ! plaisanta-t-elle en se jetant dans ses bras.
Baker sourit.
— Es-tu prête pour une nouvelle aventure ?
Elle allait répondre quand elle grimaça soudainement.
— Aïe, je crois que nos jumeaux sont aussi impatients que nous de quitter cette île…
Ils échangèrent un regard complice, puis prirent la route pour l’île du Nipejah du Nord, où une nouvelle vie les attendait.
La famille Baker se préparait pour une nouvelle aventure. Après avoir installé les jumeaux dans leurs sièges auto, attachés en toute sécurité, Madame Baker les regarda avec un sourire tendre.
— Les jumeaux, c’est parti ! Nous allons quitter Nipejah du Sud. Vous allez voir, ça sera une chouette aventure, dit-elle en fermant la portière avec enthousiasme.
Son mari l’attira doucement dans ses bras.
— Tout va bien se passer, ma princesse, murmura-t-il en la réconfortant. Allons-y.
Ils montèrent dans la voiture, et, une fois installés, Baker attacha sa ceinture. Il prit une profonde inspiration, inséra la clé de contact, et démarra la voiture.
— Est-ce que tu as mis le GPS ? demanda-t-elle.
— Non, pas besoin, répondit-il avec assurance. Tu verras, tout va bien se passer.
La voiture s’élança sur la route. Après deux heures de conduite, ils décidèrent de s’arrêter pour manger et changer les couches des jumeaux. Une fois les petits bien nourris et tout propres, ils reprirent la route.
— Tu sais, j’avais pensé que Nipejah du Nord serait plus proche, d’après la carte, dit M. Baker en souriant.
Mme Baker rit doucement.
— Si tu veux, je peux prendre le volant, proposa-t-elle.
— Non, ça va aller, répondit-il avec détermination.
Après 22 heures de route, ils arrivèrent au crépuscule sur l’île de Nipejah du Nord. Mme Baker regarda par la fenêtre, émerveillée par la beauté de l’île. Elle aperçut des chutes d’eau, des montagnes, et une forêt dense.
— Est-ce que c’est ici ? demanda-t-elle.
— Non, c’est un peu plus loin, répondit-il.
Enfin arrivés, ils se garèrent devant leur nouvelle maison. M. Baker prit la main de sa femme.
— Regarde comme c’est beau, dit-elle.
— C’est pour ça que je voulais venir au Sud, répondit-il avec un sourire.
Ils restèrent un moment dans la voiture, profitant de la tranquillité, jusqu’à ce qu’un des jumeaux commence à s’impatienter. M. Baker sortit de la voiture, libéra les jumeaux de leurs ceintures et les prit dans ses bras.
Ils décidèrent de faire une première visite de l’île, surnommée l’île aux mille merveilles pour ses paysages colorés et sa beauté phénoménale.
— Tu sais, je ne regrette pas d’avoir quitté le Nipejah du Sud, dit M. Baker.
— C’est clair, approuva sa femme.
Ils retournèrent à la voiture, prirent les poussettes et commencèrent à chercher les propriétaires de leur nouvelle maison. Après plusieurs minutes de marche, ils trouvèrent une grande demeure. Enfin, quelqu’un leur ouvrit la porte.
— Bienvenue à Nipejah, dit la propriétaire avec un sourire.
— Merci beaucoup, répondirent-ils en chœur.
— Est-ce vous qui allez nous faire visiter notre future maison ? demanda M. Baker.
— Oui, et si vous le souhaitez, je peux aussi vous faire visiter l’île, proposa-t-elle.
Ils échangèrent un regard et acceptèrent volontiers.
— Mais d’abord, pouvons-nous déposer nos valises ? demanda Mme Baker.
— Bien sûr, répondit la propriétaire.
Une fois les valises déposées dans leur nouvelle maison, la propriétaire leur proposa une pause avant de commencer la visite de l’île.
— Prenez le temps de vous imprégner de votre nouveau lieu, dit-elle avec un sourire.
La maison des Baker était un véritable havre de paix. Un grand jardin de 1000 m² entourait la demeure, avec une terrasse de 200 m² et une piscine chauffée idéale pour les barbecues. Il y avait un grand garage capable d’accueillir deux voitures, une cave spacieuse et un sous-sol.
Voyant que sa femme commençait à fatiguer après tous les efforts déployés pour installer les affaires, Baker l’invita à s’asseoir sur une chaise.
— Viens, ma princesse, repose-toi un peu, lui dit-il en la guidant vers la chaise.
Il continua à ranger pendant qu’elle se détendait. La cuisine était entièrement équipée, et le salon offrait une vue imprenable sur le jardin. Alors qu’ils finissaient de ranger, Mme Baker demanda :
— Combien de chambres y a-t-il en fait ?
— Je ne sais pas, répondit-il en riant.
À ce moment, la sonnette retentit. La propriétaire était de retour pour les faire visiter l’île.
— Oh, vous avez déjà commencé à visiter la maison ? demanda-t-elle en entrant.
— Oui, nous avons vu le jardin, la terrasse, la piscine, les chambres, le sous-sol, le garage… Est-ce que nous avons manqué quelque chose ? demanda Baker avec un sourire.
— Non, vous avez tout vu, répondit-elle en riant. Êtes-vous prêts pour visiter l’île ?
— Attendez-moi juste trois minutes, répondit Baker. Je vais chercher ma femme, elle veut aussi voir le reste.
Il s’assura que la maison était bien fermée avant de partir. Sa femme changea rapidement de chaussures, remplaçant ses talons par des baskets. Les jumeaux installés dans leurs poussettes, ils étaient prêts pour la visite.
Ils parcoururent l’île à pied, découvrant des forêts, des montagnes, des rochers, et bien d’autres merveilles.
— C’est vraiment une île aux merveilles, dit Baker, sous le charme.
— C’est époustouflant, ajouta sa femme.
La propriétaire de l’île sourit, heureuse de leur réaction.
— J’espère que vous resterez ici un bon moment, dit-elle.
— Nous venons d’arriver, donc oui, nous l’espérons aussi, répondit Baker en souriant.
Ils continuèrent à explorer l’île, apprenant les secrets et les merveilles de ce lieu unique.
Chapitre 3 : Une nouvelle mission
Le lendemain matin, l’agent Baker se réveilla au son des jumeaux. Il se leva doucement pour ne pas réveiller sa femme, mais en se retournant, il vit qu’elle était déjà éveillée.
— Bonjour, mon amour. As-tu bien dormi ? demanda-t-il.
— Oui, merci. Et toi ?
— Pas vraiment, c’était notre première nuit ici. Mais ça ira, répondit-il en souriant.
— Tu es sûr que tu n’es pas un peu stressé pour ton premier jour ? demanda-t-elle en caressant ses cheveux.
— Peut-être un peu, avoua-t-il. Dis-moi que tout va bien se passer.
— Tout ira bien, tu es le meilleur, tu es un Baker, répondit-elle avec assurance.
Après le petit-déjeuner, ils s’occupèrent des jumeaux, les nourrissant et les changeant avant de les déposer à la crèche. Baker laissa son numéro en cas d’urgence, y compris celui de sa femme à la crèche.
— Au revoir, chérie, dit-il en l’embrassant avant de partir pour son premier jour au poste de police de Nipejah du Nord.
Dès son arrivée, il remarqua que le poste était beaucoup plus petit que celui du Sud. Une femme portant des lunettes l’accueillit avec un sourire.
— Bonjour. Alors, c’est vous le nouveau ? demanda-t-elle.
— Oui, c’est moi. Bonjour, répondit-il.
— Bienvenue au poste de police de Nipejah du Nord. Voulez-vous faire une visite des locaux ? proposa-t-elle.
— Avec plaisir, répondit-il.
Ils commencèrent la visite, découvrant les différents services du poste. La grandeur des lieux et le nombre de services spécialisés impressionnèrent Baker.
— C’est un des plus grands postes de police de l’île, expliqua son guide. Nous avons des policiers, des militaires, des informaticiens, des profileurs…
Baker sourit. Il savait qu’il était à sa place ici. Après la visite, il fut introduit à ses nouveaux collègues et se prépara pour sa première mission.
Une réunion de briefing avait lieu au sous-sol. Baker entra dans la pièce où tous les policiers étaient rassemblés autour d’une grande table. Tous les regards se tournèrent vers lui, et il sentit une fierté grandir en lui.
— Bonjour à tous, dit une voix derrière un écran géant. Nous avons une mission pour vous aujourd’hui. Vous devez résoudre un meurtre. Les détails sont encore flous, mais c’est à vous de les découvrir.
Le chef de la police répartit les policiers en binômes et testa les compétences de l’agent Baker. Il était temps pour lui de prouver ce qu’il valait dans ce nouvel environnement.
— Nous avons hâte de voir vos capacités, agent Baker, dit le chef en lui lançant un regard encourageant.
Chapitre 4 : Le nouveau défi de l’agent Baker
L’agent Baker était résolu. Cette nouvelle affectation au commissariat du nord de l’île du Nipejah marquait un tournant dans sa carrière. Il savait qu’il était prêt à relever les défis qui l’attendaient, mais ce qu’il ignorait encore, c’est que cette mission allait le mettre à l’épreuve de manière inattendue.
Lorsqu’il franchit pour la première fois les portes du commissariat, il fut accueilli par son nouveau patron, un homme au regard perçant et à l’air mystérieux qui gérait l’équipe. « Monsieur Baker, je vous présente votre nouveau coéquipier », annonça-t-il d’un ton neutre. Baker se retint de grimacer. Pourvu que ce ne soit pas une femme, pensa-t-il. Mais il fut rapidement rassuré en voyant s’avancer un homme grand et athlétique.
— Voici l’agent Scott. À partir d’aujourd’hui, il sera votre coéquipier.
Baker soupira de soulagement. Enfin un homme comme moi. Pas de complications, et surtout pas de disputes à la maison avec ma femme, se dit-il en souriant intérieurement.
Sans perdre de temps, son patron leur confia leur première mission : interroger un professeur à l’université locale. En route, Baker resta silencieux dans la voiture de patrouille, concentré sur chaque détail autour de lui. Tous ces petits bruits nouveaux, chaque vibration, rien ne lui échappait.
Arrivés à l’université après deux heures de route, ils avancèrent d’un pas décidé vers l’entrée. Ce que Baker ne savait pas encore, c’est que ce simple interrogatoire allait devenir bien plus complexe. Le patron pensait les tester, mais il ignorait qu’il venait d’envoyer Baker et Scott en plein cœur d’une enquête sur un meurtre.
L’université était immense, remplie d’étudiants de tous âges. Après avoir cherché quelques instants, ils finirent par frapper à la porte d’une salle de classe. C’était justement celle du professeur qu’ils devaient interroger.
— Bonjour, messieurs. Que puis-je faire pour vous ? demanda une enseignante d’un ton nerveux.
— Nous cherchons le professeur Kevin Koro », déclara Baker. Mais à sa surprise, l’enseignante se mit à rougir.
— Il… il n’est pas là aujourd’hui, balbutia-t-elle en évitant son regard.
— Vraiment ? Dans ce cas, pouvons-nous jeter un œil à son bureau ? demanda Scott d’un ton sec.
La femme sembla encore plus mal à l’aise.
— Je crains que ce ne soit pas possible…
Baker échangea un regard avec son coéquipier. Scott prit les devants.
— Écoutez, il est hors de question que nous repartions sans vérifier. Vous allez demander à un autre professeur de surveiller la classe pendant que nous vous suivons au bureau de Kevin.
— Face à l’insistance des policiers, l’enseignante céda, visiblement terrifiée à l’idée de les contrarier. Ils la suivirent dans un couloir sombre, sentant que quelque chose clochait. Pourquoi a-t-elle autant peur ? se demanda Baker.
Arrivée devant le bureau, elle s’arrêta brusquement.
— Je… je préfère ne pas entrer avec vous, murmura-t-elle.
— Pas de problème, répliqua Baker avec un sourire rassurant. Nous nous débrouillerons.
Chapitre 5 : Double jeu
Après leur visite à l’université, Baker et Scott retournèrent au commissariat. Leur patron les attendait de pied ferme.
— Alors, qu’avez-vous découvert ?
Baker se racla la gorge.
— Le professeur Kevin semble être absent pour des raisons étranges. L’enseignante que nous avons rencontrée était visiblement nerveuse, comme si elle cachait quelque chose.
Le patron fronça les sourcils, réfléchissant.
— Intéressant… Mais avant d’aller plus loin, j’ai une autre mission pour vous.
Le lendemain matin, Baker se réveilla chez lui, sa femme encore endormie à ses côtés. Elle avait prévu une surprise pour la journée, mais Baker ne le savait pas encore. Lorsqu’il reçut un appel mystérieux lui demandant de se rendre de toute urgence à l’université, il comprit que quelque chose de grave se tramait. Il tenta d’appeler son coéquipier Scott, mais aucune réponse. Inquiet, il téléphona à son patron, qui lui ordonna de ne pas retourner sur place. Mais Baker décida d’ignorer l’ordre et de suivre son instinct.
À son arrivée à l’université, il se dirigea directement vers la salle des professeurs. En chemin, il croisa un élève qui semblait pressé.
— Hé, attends une minute ! lança Baker. Il lui montra une photo du professeur Kevin.
— As-tu vu cet homme hier ?
L’élève hocha la tête.
— Oui, il était ici, mais…
Avant qu’il ne puisse finir sa phrase, un professeur s’interposa brusquement.
— Vous n’avez pas le droit d’interroger mes élèves ici !
— Et vous, qui êtes-vous ? demanda Baker en plissant les yeux.
— Je suis le professeur principal de cette classe. Retournez chez vous, vous n’avez rien à faire ici.
Mais Baker n’allait pas se laisser intimider si facilement. Il décida de suivre ce professeur pour en savoir plus, sentant que tout cela cachait un secret bien plus sombre qu’il ne l’avait imaginé.
L’instinct de Baker lui disait qu’un lien existait entre la disparition du professeur et cette institution. Ils décidèrent de se rendre à l’université avec l’agent Scott afin d’y voir plus clair.
Ils pénétrèrent dans le bureau du professeur Kevin, qui était vide. Pas de trace du directeur. L’agent Scott resta près de la porte tandis que Baker examinait la pièce.
— Vous voulez un café ? demanda Scott, mal à l’aise.
— Non merci, concentrez-vous, répondit Baker tout en fouillant méticuleusement. Les deux agents inspectèrent chaque papier, chaque recoin du bureau.
Soudain, l’agent Scott se retourna vers son coéquipier.
— Tu es sûr qu’il y a quelque chose ici ?
Baker acquiesça.
— Je suis certain qu’il nous cache quelque chose.
Et il avait raison. Derrière un tableau, Baker découvrit un document dissimulé. Enfilant des gants, il le glissa précautionneusement dans un sachet.
— Regarde ce que j’ai trouvé, dit-il en tendant le document à Scott.
— Ce professeur n’est vraiment pas net, murmura Scott en parcourant le document. Il nous a assuré qu’il n’y avait rien d’intéressant ici.
Baker haussa les épaules.
— Si nous commençons à poser des questions maintenant, il comprendra qu’on a quelque chose sur lui.
Scott sourit.
— J’adore ta façon de penser. Continuons à fouiller.
C’est alors que Scott remarqua quelque chose d’inhabituel.
— Regarde, dit-il, en pointant du doigt. Une caméra.
Il s’approcha pour visionner le contenu, mais la porte s’ouvrit brutalement. Le professeur se tenait là, furieux.
— Que faites-vous ici dans mon bureau ?
— Professeur, calmez-vous, je vous prie, répondit Baker calmement, tandis que Scott se préparait à répondre. Mais Baker l’interrompit d’un signe.
— Laisse-le faire !
Le professeur, les veines de son cou saillantes de colère, lança un regard noir aux agents.
— Vous ne trouverez rien ici ! Vous n’avez rien contre moi !
— Nous n’avons rien trouvé pour l’instant, mais… commença Scott, avant que Baker ne le coupe à nouveau. Nous sommes désolés du dérangement, professeur. Nous allons partir.
Les deux agents quittèrent le bureau sans un mot de plus, regagnèrent leur voiture, et démarrèrent.
— Il cache quelque chose, c’est certain, déclara Scott en jetant un dernier coup d’œil à l’école dans le rétroviseur.
— Quelque chose de gros, acquiesça Baker en enclenchant la sirène.
Chapitre 6 : Double meurtre
Dès leur retour au poste de police, tous les regards étaient rivés sur les deux agents.
— Il paraît que vous avez déniché quelque chose de lourd hier, lança un collègue en passant.
— Oui, on a trouvé quelques indices intéressants, répondit Scott avant de se diriger avec Baker vers leur bureau.
À peine installés, leur patron fit irruption.
— Vous avez écouté mon message ?
Scott était pris au dépourvu
— Non, pourquoi ? Que se passe-t-il ?
— Il y a eu un double meurtre. Il faut que vous retourniez voir ce professeur, et vite !
— Pas de problème, répondit Baker, déjà debout.
— On s’en occupe.
Leur patron les fixa d’un regard perçant.
— Si ce professeur refuse de vous suivre, ramenez-le de force.
— Compris, patron, répondit Baker. On ne revient pas sans lui.
De retour à l’école, les agents décidèrent de se séparer pour gagner du temps.
— Tu prends la gauche, je prends la droite, suggéra Baker. Mais restons en contact.
Scott acquiesça et chacun commença à poser des questions de son côté. Mais l’ambiance à l’école était étrange ; tout le monde semblait craindre ce professeur. Quand le téléphone de Scott sonna, c’était Baker.
— Rien de mon côté. Et toi ?
— Rien non plus, répondit Scott en soupirant. C’est comme si tout le monde avait peur de lui.
Soudain, Scott reçut un message de Baker.
— J’ai trouvé quelqu’un à interroger.
— Parfait, moi aussi. Mais pourquoi ce type porte-t-il une cagoule ?
Baker haussa un sourcil.
— Ici, tout le monde est bizarre. Fais attention.
Scott s’approcha alors d’une jeune fille au comportement étrange.
— Excuse-moi, je peux te poser quelques questions ?
La fille le regarda sans répondre, un sourire étrange aux lèvres. Sentant que quelque chose clochait, Scott décida de rester prudent.
Pendant ce temps, Baker questionnait un surveillant, tentant de jouer la carte de la sympathie. Mais la situation dégénéra rapidement, et le professeur revint dans chaque conversation, son nom toujours sur toutes les lèvres.
De retour au poste, Scott et Baker montrèrent au patron les documents trouvés derrière le tableau lors de la fouille du bureau du professeur Kevin.
— Bien joué, mais qu’est-ce que c’est ? demanda le patron en feuilletant les papiers.
— Ces documents étaient cachés derrière un tableau, expliqua Baker. Pourquoi un professeur si honnête cacherait-il de telles informations ? Pensait-il.
Le patron sourit.
— Bon boulot, messieurs. Allez visionner ces vidéos, et ensuite, vous pourrez rentrer chez vous. Il se fait tard.
Le patron réfléchit un instant.
— Continuez à creuser. Je veux des réponses.
Chapitre 7 : Les vidéos
Alors qu’ils s’apprêtaient à visionner les vidéos, l’agent Baker téléphona à sa femme pour lui dire qu’il rentrerait tard.
— Tout va bien ? demanda-t-elle.
— Oui, tout se passe bien, répondit Baker, mais on a encore du boulot.
Ils commencèrent alors à visionner les vidéos de la caméra surveillance et virent le professeur parler à un élève vêtu d’une cagoule et de lunettes de soleil.
— Ce gars-là cache quelque chose, murmura Scott.
Baker acquiesça.
— Et ce n’est que le début.
Ils virent le professeur faire glisser un papier et une clé USB derrière un tableau trouvé lors de la fouille.
— On doit vérifier ce qu’il y a sur cette clé, dit Baker.
— Oui, mais faisons-le demain. Il est tard.
Baker regarda sa montre et se leva d’un bond.
— Ah, je suis en retard, je dois y aller. À demain !
— Fais attention à toi, lui lança Scott en le saluant.
Après être rentré chez lui, Baker fut accueilli par sa femme avec un sourire.
— Alors, raconte-moi ta journée.
Baker sourit en retour.
— Tu sais que je ne peux rien dire, c’est confidentiel.
— Oui, mais tu peux au moins me dire si tu vas bien, répondit-elle en l’embrassant.
Pendant ce temps, le professeur se trouvait à l’école, furieux.
— Ces flics ne me lâcheront donc jamais ! Ils ne découvriront rien. Je ne me suis pas caché pendant toutes ces années pour être démasqué par deux jeunes agents !
Il jeta sa tasse de café contre le mur, où elle se brisa en mille morceaux. Un éclat de sourire traversa son visage sombre.
— Jamais ils ne découvriront ce que je cache.
Le lendemain, Baker inséra la clé USB trouvée dans le bureau du professeur dans l’ordinateur. Scott sursauta soudain.
Ils trouvèrent des documents bizarres, falsifiés, qui pourraient compromettre le professeur.
Afin, de vérifier d’autres indices, ils décidèrent de revisionner la vidéo.
— Mets sur pause ! Regarde ça !
— Ce type cache bien plus qu’on ne le pense », murmura Scott.
Chapitre 8 : Une famille en danger
En rentrant chez lui, Baker trouva un petit paquet dans sa boîte aux lettres. Il l’ouvrit avec précaution et découvrit une lettre menaçante.
« À l’attention du Fouineur, arrêtez votre enquête ou votre famille en subira les conséquences. Si vous continuez à jouer au plus malin, vous le regretterez. »
Baker ressentit un frisson. Il montra la lettre à sa femme, Kélia, enceinte à nouveau de jumeaux, qui éclata en sanglots.
— On va devoir partir, mettre les enfants en sécurité, murmura-t-il. Je dois m’occuper de cette affaire, mais je refuse de vous mettre en danger.
Le lendemain, Baker expliqua la situation à son patron.
— Ma famille est en danger. Je dois les protéger.
— Fais ce que tu dois faire, répondit son patron. On s’occupera de la suite.
Avant de partir, Baker retrouva Scott.
— Fais attention à toi, lui dit Scott en lui serrant la main.
— Toi aussi, répondit Baker, le regard déterminé.
Alors que Baker mettait sa famille à l’abri, il savait que l’enquête était loin d’être terminée. Et quelque part, le professeur continuait ses manigances, prêt à tout pour conserver ses secrets.
Pendant ce temps, Ali Baker, dans sa voiture, roulait avec sa famille. Le chauffage était à fond, car le trajet vers le Sud était long. Les enfants faisaient du bruit à l’arrière, réveillant les bébés dans le ventre qui s’agitaient. Malgré cela, Ali voulait absolument arriver au Sud, chez ses parents. Il savait qu’une fois là-bas, personne ne pourrait leur faire de mal. Mais il se demandait s’ils allaient rester ou devoir repartir vers le Nord.
Arrivés à destination, ils virent le soleil se prélasser sur l’eau, et des étoiles filantes glisser doucement sur les nuages. Ils étaient enfin là. Baker, visiblement soulagé, se tourna vers sa femme.
— Ça y est, on est arrivés, lui dit-il.
Il se gara, mais resta quelques instants dans la voiture, précisément cinq minutes. Les jumeaux, épuisés, commencèrent à pleurer.
— Allez, Kélia, la pause est finie ! Sors de la voiture et Occupe-toi des jumeaux, Elie et Kalia, dit-il, un brin irrité.
La grande maison familiale, avec sa vaste terrasse, sa piscine étincelante et ses jardins bien entretenus, les accueillit avec un parfum de tarte à la mangue et aux cerises, flottant depuis la cuisine. Ils sonnèrent à la porte, et une voix familière résonna.
— Oui, un instant, j’arrive, répondit une voix derrière la porte.
Une femme ouvrit.
— Oui, entrez, répondit-elle en voyant son beau-fils et ses petits-enfants.
— Bonjour maman. Papa est-il là, demande Kélia.
— Oui il est là. Répond-elle.
— Comptez-vous rester au Sud ou repartez-vous bientôt ?
Kélia répondit vaguement, perturbée par la question. Elle n’avait pas bien compris si leur séjour durerait.
Ali leur coupa la parole.
— Est-ce que ma mère est ici ? Et mon père aussi ?
Son beau-père, qui venait d’arriver, lui répondit,
— Viens voir, on va en discuter dans le jardin.
— Pourquoi es-tu venu, ne travailles-tu plus dans la police ? demanda-t-il d’un air perplexe.
Ali ne répondit pas et, pendant 30 secondes, il était en pleine réflexion.
En étant ailleurs, il bafouilla quelques paroles incompréhensives.
Son beau-père, patient, attend avec un mauvais pressentiment.
— Je pense qu’on devrait retourner à la maison, dit-il avec sérénité.
Ali ne répondit pas et le suivit, perdu.
Ils se dirigèrent vers la maison. Kélia, ressentait un étrange pressentiment, mais resta silencieuse. Ali lui glissa à l’oreille.
— J’arrive tout de suite.
Elle lui demanda où il allait, mais il la rassura.
— Ne t’inquiète pas, je te promets que je reviens vite.
Il l’embrassa légèrement avant de partir.
Intrigué par l’endroit, il marcha en direction de la maison voisine, convaincu d’y avoir aperçu du mouvement. Il sonna, mais personne ne répondit. Pourtant, il était certain d’avoir entendu des voix. Il allait repartir quand la porte s’ouvrit enfin. Un sourire apparut sur son visage.
— Papa ! Maman est-elle là ? dit-il en bégayant légèrement.
Son père lui répondit d’un ton rassurant.
— Oui, entre, mon fils. Viens t’asseoir, on va discuter.
Sa mère, en entendant sa voix, quitta la cuisine en courant et se précipita pour le serrer dans ses bras.
— Mon chéri ! Cela fait si longtemps que tu n’es pas venu au Sud. Mais où est ta femme ? Et les enfants ? lui demanda, avec un grand sourire.
— Juste à côté, chez ses parents, répondit-il.
— Papa, il faut qu’on parle ! ajouta Ali.
Sa mère, un peu déçue de ne pas avoir pu passer plus de temps avec lui, quitta la pièce.
Ali et son père descendirent alors au sous-sol. Ils prirent d’abord un long couloir menant à un ascenseur. Ensuite, ils descendirent au dernier étage. Ali, se questionna et était surpris de ce long chemin secret et sombre. Enfin, ils prirent un escalier étroit et arrivèrent à une pièce lumineuse qui était le laboratoire de son père. Ce lieu était un refuge, et son père s’y sentait en sécurité.
— Dis-moi, qu’est-ce qui se passe ? demanda son père.
Ali, pensif, commença à raconter sa péripétie.
— J’ai ramené ma famille ici pour leur sécurité. Nous sommes en danger.
— À cause de quoi ? demanda son père inquiet.
— Tu te souviens de mon ancien professeur ? Cela remonte à longtemps, mais il est revenu dans nos vies, et cette fois, il est dangereux, expliqua Ali apeuré.
— Pourquoi est-il dangereux ? demanda son père, intrigué.
Ali lui raconta tout ce qui s’était passé depuis leur arrivée au Nord. Son père était choqué et surpris.
— Es-tu sûr de la culpabilité du professeur ?
— Bien-sûr que oui, le danger est bien présent ! répondit Ali avec insistance.
Son père l’écouta attentivement.
— Reste avec ta famille, mon fils. Ton travail peut attendre.
Mais Ali était tiraillé. D’un côté, il aimait son travail de policier et voulait résoudre cette enquête, mais de l’autre, il savait que sa priorité devait être sa famille.
— Rester ou partir ? se demanda-t-il à haute voix.
— Et tes coéquipiers, qu’est-ce qu’ils en disent ? s’interrogea son père.
— Tu crois que la police du Nord est corrompue, tous ces agents du Nipejah… tu crois qu’ils sont mêlés à ça aussi ? S’interrogea son père, choqué.
— Je ne sais pas… Je suis encore dans le flou, répondit vaguement Ali.
Ils restèrent debout dans le silence du laboratoire qui était perturbé par le tic-tac de l’horloge. Finalement, il décida de quitter la pièce pour remonter à la maison.
Après la discussion, Ali reçut un appel de son coéquipier.
— Allô, c’est moi. Est-ce que l’enquête a avancé ? demanda Ali.
— Non, on bloque sur l’affaire. Rien de nouveau sur le professeur. On dirait qu’il s’est évaporé dans la nature, répondit son coéquipier.
Mais Ali sentait que quelque chose clochait, et que son coéquipier ne lui disait pas tout. L’agent Baker savait qu’une clé USB détenait des informations cruciales, mais personne n’avait encore réussi à percer le mystère.
De retour à la maison, Ali se pencha vers sa femme.
— Je pense que tu as raison. Il est peut-être temps de tout envoyer paître et de rester ici avec vous.
— C’est une bonne idée. Il est temps de penser à nous, répondit-elle en souriant.
Le couple passa la soirée à revoir ensemble la fameuse vidéo.
— Attends, agrandis cette partie, s’il te plaît, s’exclama sa femme.
Ali fit ce qu’elle demandait. Ils observèrent un détail troublant.
— C’est impossible, murmura Ali.
Mais la vérité était bien là, sous leurs yeux. Une vérité qui allait tout changer.
Chapitre 9 : Le mystère s’épaissit
Pendant ce temps, au nord de l’île du Nipejah, le professeur semblait inquiet. Il chercha son téléphone, composa un numéro et attendit nerveusement que son interlocuteur décroche.
— Allô ? Il faut que tu viennes tout de suite.
— Pourquoi ?
— Viens, c’est tout ! répondit le professeur, impérieux.
Ali Baker, toujours chez sa famille, discutait avec son père.
— On est revenus parce qu’on a trouvé un colis piégé dans notre boîte aux lettres, avoua-t-il enfin.
Son père fronça les sourcils.
— Un colis piégé ? Tu sais qui est derrière ça ?
Ali secoua la tête.
— Pas encore, mais je dois m’assurer que ma famille est en sécurité.
— Et que contenait ce colis ?
Ali sortit de la voiture une enveloppe.
— Des photos de classe de Kélia, les miennes, et une copie de la clé USB que j’avais utilisée lors d’une ancienne enquête au nord.
Son père le regarda gravement.
— Tu dois être prudent, fiston.
— Je sais, Papa. C’est pour ça que je veux qu’ils restent ici. Personne ne connaît nos maisons au Sud. Ils seront en sécurité.
Ce soir-là, alors que la famille Baker partageait un repas convivial avec les parents de Kélia, une pluie fine commença à tomber.
Ali observait le reflet du soleil couchant sur la mer, pensant à ce qui les attendait au nord de l’île. Ses pensées furent interrompues par son téléphone qui vibra.
— Allô, c’est Lewis. Baker, tu dois rentrer. Les affaires s’accumulent ici.
Ali inspira profondément.
— Je sais. Mais je ne reviendrai pas tant que ma famille ne sera pas en sécurité.
Il raccrocha, serrant le téléphone entre ses doigts, une ombre de détermination passant sur son visage. Il savait que le danger n’était pas derrière eux. Mais pour l’instant, il ferait tout pour protéger les siens.
Le jour se lève.
— Allez, allez, il faut qu’on y aille, chéri, dit-elle soudain en regardant son mari dans les yeux.
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? répondit-il, encore un peu perdu.
— Ça y est, c’est le moment. Il faut qu’on parte maintenant, dit-elle, avec un rire un peu nerveux.
— Tu es sûre ? demanda-t-il en soupirant, partagé entre l’inquiétude et l’excitation.
— Oui, sauf si tu veux que le bébé naisse ici, plaisanta-t-elle pour détendre l’atmosphère.
Ali s’approcha de sa femme et l’aida à se relever. Ils descendirent au salon et saluèrent leurs parents.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda la mère de Kélia.
— C’est l’heure, c’est pour maintenant, répondirent Ali et Kélia.
— Déjà ?
— Mais oui, ça fait déjà neuf mois !
Le couple monta dans la voiture. Kélia, déjà fatiguée, avait chaud et commençait à s’impatienter.
— Pourquoi on a pris la voiture ? On aurait dû prendre la moto ! dit-elle, irritée, en fusillant du regard son mari.
Il resta silencieux, un peu gêné, tandis que son père les appelait au téléphone pour avoir des nouvelles.
Ils se dirigèrent vers la maternité. La route semblait interminable.
Ils finirent par arriver à l’hôpital Esgara.
Ali aida sa femme à descendre de la voiture. Il la portait presque dans ses bras et se précipita à l’intérieur de l’hôpital. Les parents, les beaux-parents, et même les jumeaux dans la poussette les suivaient de près.
— Bonjour, on peut vous aider ? demanda une infirmière à l’accueil.
— Oui, ma femme est sur le point d’accoucher, répondit-il en montrant sa femme, visiblement épuisée par la chaleur et l’effort.
Ils furent tous conduits dans une chambre. Plusieurs heures passèrent. Dans la salle d’attente, les parents d’Ali et ceux de sa femme attendaient impatiemment avec les jumeaux, essayant de supporter l’odeur caractéristique de l’hôpital.
Le temps semblait interminable.
Soudain, la porte s’ouvrit, laissant entrer une sage-femme qui annonça avec un grand sourire.
— C’est bon, vous pouvez venir !
Ali se leva, soulagé, mais épuisé. En entrant dans la chambre, il fut envahi par une immense joie en voyant sa femme avec leurs nouveau-nés dans les bras.
C’était à nouveau des jumeaux !
— Ils sont magnifiques, murmura-t-il, ému.
Ils décidèrent de les appeler Kalia et Léo.
Quelques jours plus tard, les nouveaux jumeaux étaient à la maison. Ils semblaient parfaitement heureux. De beaux gros bébés bien dodus, comme l’avait prédit la belle-mère d’Ali !
— Qu’est-ce que tu nous prépares aujourd’hui ? demanda Ali à sa femme, en souriant.
— Aujourd’hui, on a des flocons d’avoine à la vanille et des pains perdus à la mangue. Et, pour le dessert, meringue avec pépites de chocolat et caramel coulant, répondit-elle en riant.
— Si on continue comme ça, on va prendre du poids ! plaisanta Ali en regardant le festin sur la table.
Le repas terminé, il soupira.
— Je vais devoir rentrer au Nord, dit-il tristement.
— Je sais, répondit sa femme, les larmes aux yeux. Tu as une enquête à terminer.
— Oui, et il faudra que je fasse attention là-bas. Les gens sont bizarres, et je n’aime pas trop l’ambiance, avoua-t-il en tirant doucement sa femme vers la chambre.
— Je viens d’accoucher, ce n’est pas le moment de parler de tout ça, répliqua-t-elle en riant doucement.
Ils partagèrent un moment tendre, se rassurant mutuellement.
— Je vais rentrer au Nord et boucler cette affaire.
— Je suis obligée de rester ici pour l’instant.
— Mais tu seras en sécurité avec nos parents. Mon père fait partie de la CIA et est détective privé, et ma mère de la NSA (National Security Agency).
— Oui, tu as raison, dit-elle en souriant.
— Personne ne sait où nous habitons, et ici, tu es à l’abri, affirma Ali.
Ils se regardèrent tendrement, puis se préparèrent à affronter la suite.
Le départ approchait.
Le lendemain, Ali fondit en larmes en disant au revoir à sa famille.
— Maman, papa, je vous promets que je ferai attention. Je suis un Baker, après tout, dit-il en serrant sa mère dans ses bras.
— Oui, tu es le plus malin, le plus intelligent. Ne l’oublie jamais, et reste fort, lui dit-elle.
Quelques instants plus tard, il monta dans sa voiture, prêt à partir, mais avec le cœur lourd. Sa femme lui fit un dernier signe de la main, le sourire aux lèvres, tout en embrassant doucement leurs enfants.
— Reviens vite, le Sud n’est pas pareil sans toi, murmura-t-elle.
Chapitre 10 : la disparition
Après ce départ émouvant, l’agent arriva au poste de police de Nipejah du Nord afin de poursuivre et résoudre l’enquête. Il ressentit immédiatement une certaine inquiétude. En franchissant la porte, il aperçut son coéquipier debout.
— Hey, ohh ! Bienvenue. Tu nous as manqué, lança l’agent Lewis avec enthousiasme.
— Merci, je vois ça. Qu’est-ce qui se passe ? répondit Baker.
— Viens avec moi, je vais t’expliquer.
L’agent Baker suivit alors Lewis jusqu’à leur bureau, où ils trouvèrent leur supérieur.
— Ah, Baker, c’est bien que tu sois là. Je pensais que… enfin, peu importe.
Ali, perplexe, ne comprenait pas encore la situation.
— Que se passe-t-il ?
— Vous avez entendu parler de l’enlèvement ? demanda leur patron avec un air sérieux.
L’agent Baker se demanda de quoi il parlait, tandis que Scott répondit :
— Moi je suis au courant, alors que mon collègue l’ignorait.
— L’agent Pearl a disparu, et on ne sait toujours pas où elle est. Ça fait déjà 24 heures, expliqua le patron de la brigade, sérieux et colérique.
— L’agent Pearl !! J’avais une coéquipière qui avait le même nom. S’appelle-t’elle Jennifer ? Est-ce que ce serait-elle à tout hasard ? demanda Baker soucieux et surpris.
— Oui, affirmatif. Répondit Scott.
— Les chances de la retrouver en vie diminuent rapidement. Interrogez les gens, demandez-leur s’ils l’ont vue et avec qui elle était ! continua le chef, déterminé.
L’agent Scott emmena alors l’agent Baker dans le couloir. Ils marchaient tous les deux en silence, jusqu’à ce qu’Ali s’arrête soudainement.
— Attends, Ali, qu’est-ce qui se passe ? Ça ne va pas ? demanda l’agent Scott.
— Si, ça va. Mais… depuis combien de temps elle a disparu exactement ?
— Comme tu l’as entendu, ça fait 24 heures. Et pendant tout ce temps, personne ne l’a appelée ou cherchée. C’est bizarre, non ? répondit Scott.
L’agent Baker prit son téléphone et consulta ses messages.
— Tu as essayé de l’appeler ? demanda-t-il.
— Non, et toi ? répondit Scott en vérifiant aussi son portable.
— Non, pas du tout. De toute façon, elle n’a pas mon numéro, répondit Ali avec un sourire discret.
L’agent Scott hocha la tête.
— Ouais, c’est vrai. Tu ne lui as jamais donné ton numéro, non ?
— Non ! confirma Baker avec un sourire en coin et avec fermeté.
— Bien, alors, on va aller poser quelques questions au professeur afin de trouver des indices supplémentaires sur cette disparition, allons faire un tour à l’école, ajouta Lewis.
— OK, je te suis, répondit l’agent Baker.
Ils quittèrent alors le poste de police et Lewis prit le volant. Ils se dirigèrent vers l’école pour interroger le personnel. Une ambiance étrange flottait autour d’eux, comme si quelque chose d’important leur échappait depuis le début de cette affaire d’enlèvement.
Lewis Scott sortit de la voiture et vit son coéquipier, immobile.
— Tu fais quoi ? Viens ! appela son collègue.
— Attends… il y a quelque chose qui cloche, répondit l’agent Baker, l’air pensif.
Scott ne comprenait pas l’attitude de son coéquipier.
— De quoi parles-tu, Ali ?
Baker réfléchit un instant, se disant que les gens du Nord étaient peu perspicaces.
— Tu crois vraiment à cette histoire de disparition de Jennifer ? demanda-t-il.
Scott fronça les sourcils.
— Oui, pourquoi ? Tu penses qu’elle a menti ?
— Quand j’étais dans le Sud, j’ai obtenu des informations complémentaires sur le professeur, répondit-il, avec un air énigmatique.
— De quoi parles-tu ? Vas-y, crache le morceau.
— Je crois que toutes ces affaires sont liées. La disparition de Jennifer, le professeur, cet étudiant qui a mystérieusement été bousculé. Affirma Baker
— Tu crois vraiment qu’il y a un lien ? Demanda Scott
— Ne trouves-tu pas suspect que la disparition de l’agent Pearl se déroule en même temps que l’enquête sur le professeur, comme si c’était une distraction ?
— Après réflexion… je crois bien que tu as raison, admit Lewis.
— Mais tu ne vas quand même pas me dire que l’agent Pearl a orchestré sa propre disparition ?
Il se tut soudainement, un silence pesant s’installant entre eux.
L’agent Scott, troublé, reprit :
— Tu penses vraiment que l’agent Pearl a planifié tout ça ? Mais pourquoi ?
— Est-ce que tu connais vraiment l’histoire de Jennifer Pearl ?
— Je t’écoute. De quoi parles-tu ?
— Connais-tu ses antécédents et comment elle est entrée dans la police ?
Scott resta silencieux, visiblement mal à l’aise.
— Comme tout le monde, non ? bégaya-t-il.
— Es-tu sûr de ta réponse ? demanda Baker, insistant.
Soudain, une chaleur monta chez Lewis, malgré le climat plutôt frais du Nord.
— Pourquoi me demandes-tu cela ? Qui l’a fait entrer dans la police ? A-t-elle vraiment terminé sa formation ou a-t-elle bénéficié de privilèges ? demanda Baker.
L’agent Scott perdit patience et s’énerva :
— Tu es en train de me dire qu’elle a planifié sa disparition ? Tu te rends compte de ce que tu dis ?
Baker, choqué par la réaction de son coéquipier, répondit calmement :
— Je ne fais que poser des questions. Tu ne trouves pas cette affaire bizarre ?
— On doit la résoudre, Baker, répondit Lewis sèchement.
Chapitre 11 : L’échange
Le téléphone portable du professeur sonna. Il décrocha, un peu agacé, et dit d’une voix sourde :
— Allô ?
— Allô. Qui est à l’appareil ? répondit une voix féminine.
— C’est le professeur. Et vous ? demanda-t-il, agacé.
— Bonjour, je m’appelle Jennifer Pearl. Je pense que nous pourrions nous entraider, dit-elle avec assurance.
— Ah vraiment ? Et comment ? Vous connaissez l’agent Ali Baker ? demanda le professeur.
— Ali Baker ? Oui, je vois de qui vous parlez. Pourquoi ? J’ai l’impression que vous ne l’appréciez pas beaucoup, fit remarquer Jennifer d’un ton taquin.
— Et vous, n’êtes-vous pas follement amoureuse de lui ? C’est bien vous qui aimeriez avoir une bague à votre doigt, n’est-ce pas ? répliqua le professeur avec sarcasme.
— Ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Je pense qu’on peut s’entraider. Partager nos informations. Qu’en dites-vous ? continua Jennifer, en restant calme.
— Très bien. Rencontrons-nous. Venez à mon école, plutôt que chez moi, répondit-il après un instant de réflexion.
Sans attendre de réponse, le professeur raccrocha, un léger sourire aux lèvres. Alors, elle se dirigea vers cette école, sans vraiment savoir pourquoi. À ce moment-là, elle ignorait tout de ce qu’on attendait d’elle. Elle comprendrait plus tard. Mais qu’est-ce qu’elle savait vraiment, maintenant ? Pas grand-chose, à part qu’elle avait contacté le professeur Kevin Koro, espérant ne pas être déçue.
En arrivant près de l’école, elle pensa que c’était une bonne idée. Elle se trouvait si intelligente et rusée. Lorsqu’elle sortit de la voiture, elle se demanda si elle était bien là, dans la bonne école. Elle entra, mais il n’y avait personne. Pas de professeur, juste un grand silence. Elle chercha à allumer la lumière. C’est alors qu’elle ressentit une piqûre dans la nuque. Elle s’effondra.
Quand elle se réveilla, elle était dans une pièce sombre. Elle pensa être dans une salle de classe, peut-être ? Où était-elle exactement ? En essayant de se lever, elle réalisa qu’elle était attachée. Elle avait sous-estimé le professeur, le croyant trop vieux pour de telles manigances. Mais elle avait fait une erreur.
En baissant les yeux, elle l’aperçut, assis à côté d’un étudiant.
— Vous pouvez me parler ? Je vous écoute, dit l’étudiant.
Mais elle réalisa qu’elle avait du scotch sur la bouche. L’étudiant s’approcha et retira l’adhésif d’un geste brusque, arrachant un bout de peau au passage. Elle grimaça de douleur.
— Ce n’est pas moi qui veux ça, c’est Mr Koro, dit l’étudiant.
— Allez-y, parlez ! s’exclama Kevin, en colère.
Elle tenta d’ouvrir la bouche, mais l’étudiant lui coupa la parole brusquement :
— Dès que ce que vous direz sonnera faux, on passera à la manière forte, menaça l’étudiant.
Jennifer, toujours allongée et les poignets liés, savait qu’elle devait parler, mais de quoi exactement ? Elle soupira, tout comme le professeur.
— On vous écoute, dit Kevin.
— Je ne sais pas où se cache l’agent Baker, ni sa famille, avoua-t-elle.
— Attendez ! Que fait cet étudiant ? cria-t-elle alors qu’elle aperçut le professeur sortir un sac.
— Je ne l’avais pas vu quand je suis arrivée. Qu’y a-t-il dedans ? pensa-t-elle à voix basse.
Kevin finit par poser son sac.
— Vous avez été longtemps sa coéquipière, c’est pourquoi nous avons besoin de vous pour le retrouver, et cet étudiant joue un rôle important, il ne dira rien, car je le coince en connaissant certaines informations sur lui qui peut lui nuire lui dit-il calmement, essayant de coopérer avec elle.
Elle finit par s’allier avec eux et ils la détachèrent. Tous trois, y compris l’étudiant, semblaient n’avoir qu’une seule chose en tête : trouver l’agent Baker.
— Allez-y, dépêchez-vous ! lança l’étudiant avec impatience, regardant sa montre.
— Il est temps que je me débarrasse de cet agent fouineur, ce rat, une bonne fois pour toutes, murmura le professeur.
Mais aucun d’eux ne savait que l’agent Baker était déjà de retour au Nord sauf l’agent Pearl qui gardait cela pour elle en guise de sa protection. Sa discrétion était légendaire.
TIC TAC, TIC TAC. Le son régulier de l’horloge résonnait dans la pièce. Le professeur regarda sa montre et constata qu’ils étaient en retard.
— Ah, ces jeunes, toujours en retard, pensa-t-il en soupirant.
Puis, soudain, on frappa à la porte.
— Qui est-ce ? demanda-t-il d’une voix ferme.
— C’est nous, professeur, répondirent les voix de l’autre côté.
— Quel est le code ? lança-t-il, méfiant.
Trois coups furent frappés à la porte en guise de réponse. Le professeur soupira à son tour et se leva pour aller ouvrir.
— Vous êtes en retard !
— Comme on dit, mieux vaut tard que jamais, non ? répliquèrent l’agent Scott.
— Ouais, bon, entre, grogna le professeur en s’écartant pour les laisser passer.
Ils étaient enfin prêts à travailler ensemble pour monter un dossier solide contre l’agent Baker afin de l’accuser de tous les meurtres et de le faire quitter la police.
Alors qu’ils se mettaient au travail, quelqu’un fit une remarque :
— Pourquoi y a-t-il trois tasses de café, et non deux ?
Scott et l’étudiant se tournèrent vers le professeur, intrigués.
— Est-ce qu’on attend quelqu’un d’autre ? demanda Scott.
Le professeur sourit, révélant quelques dents jaunies par le temps.
— Oui, effectivement. Quelqu’un d’important doit nous rejoindre.
Le silence tomba sur la pièce, alors que le mystère planait. Qui était cette personne ?
Quelques instants plus tard, on sonna de nouveau à la porte. Le professeur se leva, tourna la clé dans la serrure, et ouvrit la porte.
La silhouette d’une femme apparut.
— Ahh, enfin ! Ce n’est pas trop tôt, dit le professeur en souriant.
C’était Jennifer Pearl. Elle semblait s’être habillée comme si elle allait sortir danser, avec une mini-jupe et un top moulant.
— Nous devons tout savoir sur Ali Baker et sa famille, déclara Jennifer en s’installant.
Le professeur se souvenait encore de l’époque où Ali était son élève. Il pensait avoir tout appris sur lui. Il se rendit compte qu’il y avait bien plus à découvrir, surtout sur son passé et l’éducation qu’il avait reçue.
Chapitre 12 : Le piège du Nord et la force du Sud
Alors que l’agent Baker était plongé dans son travail, il ignorait qu’une réunion se déroulait derrière son dos. Dans la pièce, se trouvaient le professeur, son coéquipier l’agent Scott Lewis, ainsi que son ancienne partenaire, l’agent Jennifer Pearl.
— Comment allons-nous le piéger ? Quelqu’un sait-il où il se cache ? demanda Jennifer, tandis que Lewis, les yeux baissés, restait silencieux.
Le professeur soupira, visiblement irrité.
— Vous n’êtes qu’une bande d’incapables. C’était pourtant simple. J’étais certain que cette lettre allait l’arrêter, mais apparemment, ce n’est pas le cas. Cette fois-ci, nous serons trois pour l’avoir. L’agent Ali Baker est fini comme un rat, dit-il fièrement.
— Comme un rat, répétèrent Scott et Pearl, avec satisfaction.
La réunion se termina, et les trois complices quittèrent la salle, convaincus que cette fois, ils attraperaient l’agent Baker.
Cependant, ce qu’ils ignoraient, c’est qu’Ali avait ses propres plans…
Dans le sud du Nipejah, Kélia, son père, ainsi que son beau-père, recherchaient des informations supplémentaires pour tenter de sauver l’agent Baker.
Kélia appela son mari.
— Allô, salut mon chéri. Alors, dis-moi, des nouvelles ?
— Oui, aujourd’hui, c’est le grand jour, répondit-il après un instant de réflexion.
Sa femme le rassura :
— Tu sais que toute la famille te soutient.
— Oui, je sais. Et je suis désolé d’avoir dû partir comme ça.
— Ce n’est pas grave, je comprends, c’est le boulot. Mais promets-moi que tout se passera bien, dit Kélia avec compassion.
— Je vais tout donner, comme toujours, répondit-il avec un sourire.
— Je t’ai envoyé quelque chose. Ouvre ton ordinateur, continua Kélia.
Il s’exécuta et, en ouvrant les fichiers, il vit des vidéos et des photos défiler.
— Quand as-tu fait ça ? demanda-t-il, surpris.
— Eh bien, je suis quand même la femme d’un Baker ! répondit-elle en riant.
Ils partagèrent un moment de complicité. Soudain, une vidéo attira son attention.
— Regarde ça ! Le professeur est là… et cette personne cagoulée… Ce n’est pas un homme, mais une femme, s’exclama Kélia, toute excitée.
L’agent Baker se redressa brusquement.
— Oh, alors c’est ça ! s’exclama-t-il.
— Tu penses à la même chose que moi ? demanda Kélia.
— Oui, ils sont retournés au Nord pour essayer de me piéger. Ils ont déjà tenté de me faire disparaître avec cette lettre menaçante.
À midi, ils vont essayer de frapper fort. Le professeur et Pearl ont prévu quelque chose de lourd contre moi, répondit Ali.
— Mais ils n’arriveront à rien. Tu es plus malin qu’eux, et ils le savent, dit sa femme avec un ton sûr.
— Je le sais bien. Tous les flics du district sont prêts, dit-il en souriant.
Kélia lui rendit son sourire.
— Je sens que cette enquête va enfin prendre un tournant, mais cette fois-ci, dans le bon sens, dit Ali Baker.
Avant de raccrocher, Kélia passa le téléphone au père d’Ali.
— Allô, mon fils ? dit-il.
— Papa ?
— Alors, cette enquête, elle avance ? demanda-t-il.
— Oui, elle avance bien. Je vais bientôt rentrer, répondit son fils.
— Écoute, on est tous avec toi, comme te l’a dit ta femme.
— Merci, papa.
— Et n’oublie pas, ne fais confiance à personne, surtout pas à tes coéquipiers. Si ces gens pensent être plus malins que toi, ils se trompent, l’avertit son père.
L’agent Baker soupira.
— Peut-être est-il temps de leur montrer à qui ils ont affaire, affirma Baker avec assurance.
— C’est toi qui vas les piéger, n’est-ce pas ? demanda son père.
Baker se mit à rire doucement.
— Tous autant qu’ils sont, dit Ali sûr de lui.
— Par qui vas-tu commencer ? demanda son père.
Baker réfléchit un instant avant de répondre :
— Je vais les piéger tous en même temps. Mais je commencerai par l’école, puis le poste de police, dit Ali avec un sourire narquois et une grande détermination.
Son père acquiesça.
— Mon fils, cherche le maillon faible de leur équipe. Quand tu l’auras trouvé, rappelle-moi. Ensemble, nous les ferons tomber. Les Baker sont toujours unis, le rassura son père.
Puis ils raccrochèrent.
Le lendemain, l’agent Ali Baker se leva tôt. Après une douche rapide, il s’habilla soigneusement et se prépara pour une journée décisive. Il était temps de tendre un piège au professeur.
Il se déguisa en jeune étudiant et quitta le motel où il avait élu domicile pour sa couverture.
Arrivé devant l’école, il attendit patiemment que les portes s’ouvrent. Il en profita pour observer les lieux avec attention, cherchant à s’imprégner de chaque détail. Soudain, une voix se fit entendre derrière lui.
— Oh, bonjour !
Surpris, il tourna la tête et vit une fenêtre ouverte. Une femme le regardait. Il leva la main pour la saluer, mais elle ne répondit pas immédiatement.
— Je crois que vous êtes arrivé un peu trop tôt. L’école n’est pas encore ouverte, mais comme il fait froid, venez, entrez. Je vais descendre vous ouvrir, dit-elle en souriant.
Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit et elle l’invita à entrer.
— Ah, venez, il fait bien plus chaud à l’intérieur. Il fait vraiment froid dehors.
L’agent Baker la remercia avec un léger sourire, toujours silencieux. Il remarqua que son sourire avait visiblement troublé la femme, qui rougissait timidement.
— Ah, les filles… le sourire désarmant de l’agent Ali Baker… pensa-t-il avec amusement.
La femme, encore gênée par sa réaction, lui demanda :
— Vous voulez un café ? Ah, mais je pense que vous êtes un peu trop jeune pour ça, non ? dit-elle en riant doucement, le regardant dans les yeux tout en rougissant encore plus.
L’agent Baker soupira intérieurement, mais resta concentré sur sa mission.
— Non, merci. Je cherche un professeur. J’ai un cours, mais je ne sais pas encore dans quelle classe je dois aller, dit Ali en essayant de se faire passer pour un élève.
— Votre nom ? demanda-t-elle.
— Pardon ?
— Oui, chaque nom est affiché sur ce document. Mais, hmm… je crois que nous n’avons pas encore enregistré votre nom et prénom, dit-elle, un peu surprise.
Ali allait répondre quand une voix s’éleva derrière eux.
— Bonjour.
Ils se retournèrent et aperçurent un homme.
— Ah, voilà, un nouvel élève qui vient d’arriver. Il devait avoir froid dehors. Bienvenue à l’école. Tu viens du Nord, c’est ça ? dit l’homme avec un sourire.
L’agent Baker hocha simplement la tête. Il suivit l’homme à travers les couloirs et entra dans une salle de classe.
Le professeur, un peu déconcerté, se contenta d’un « Bienvenue » avant de retourner à ses affaires.
Dans la salle de classe, l’agent Baker aperçut sur le bureau le nom du professeur : « Kevin Koro ». Ce professeur, venant du Nipejah du Nord, était maintenant sa cible. Ali savait que c’était ici que le piège allait se refermer.
Chapitre 13 : Le hasard fait bien les choses
Lorsque le cours commença, l’agent Ali Baker observa attentivement le professeur, étudiant chacun de ses gestes. Il analysait discrètement ses réactions tout en écoutant attentivement. À la fin du cours, comme à son habitude lors de ses années d’écoles, il fut le dernier à quitter la salle.
L’agent échangea quelques messages avec sa femme, lui racontant ce qu’il découvrait, bien qu’il cachât certains détails pour ne pas trop l’inquiéter. Il préférait réserver certaines informations pour son père, avec qui il partageait ses suspicions.
Il rentra au motel.
Tôt le lendemain matin, Ali Baker décida de partir avant même le lever du soleil. Il faisait beau et pour la première fois depuis longtemps, la température était agréable. Pourtant, il n’était pas sûr s’il faisait réellement plus chaud ou si c’était simplement l’excitation qui le faisait transpirer. L’enquête avançait bien, et jusqu’à présent, personne n’avait découvert sa véritable identité.
Il marchait tranquillement et arriva à la fac, quand soudain une voix l’interpella :
— Hé, toi !
Il se retourna.
— Oui, toi, viens par ici, dit l’étudiant, avec un air direct.
Ali s’approcha prudemment.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-il.
— T’es le nouveau, non ? demanda l’autre.
Ali hocha la tête.
— Écoute, ce soir, y a une fête, dit l’étudiant avec un grand sourire.
— Une fête ? demanda Ali, curieux.
— Ouais, tout le monde sera là. Et surtout… il y aura une fille. Une belle fille, affirma l’étudiant avec un regard hypnotisant.
Ali se demanda de qui il parlait, mais avant qu’il ne puisse poser la question, l’étudiant s’exclama :
— Tout le monde sait que Jennifer Pearl est la plus belle, ajouta l’étudiant.
— Jennifer Pearl ? demanda Ali, surpris.
— Oui, elle est intervenante dans plusieurs modules de cours, dit l’étudiant content.
Dans sa tête, Ali trouva la situation étrange.
— Si seulement tu savais la vérité, pensa-t-il.
Mais il décida de jouer le jeu.
— La fête est à minuit, près du lac, tu connais l’endroit ? demanda l’étudiant.
— Oui, je vois, répondit Ali.
La colère montait en lui, et il avait d’autres plans.
Lorsque l’heure de la fête arriva, Ali Baker prit une autre direction : le poste de police du Nord. En arrivant sur place, il découvrit un lieu désert et silencieux.
Il se demanda :
— Qu’est-ce qu’il se passe à cette fameuse fête ?
Il décida d’aller y faire un tour. En s’approchant, il entendit des éclats de voix qui attirèrent son attention.
— Hé, regardez, c’est lui, le nouveau ! cria l’un des étudiants.
Ils s’approchèrent de lui, mais Ali Baker resta sur ses gardes. Un des jeunes lui demanda avec un sourire :
— Alors, c’est toi le roi de la fête, non ?
— Non, répondit Ali.
— La reine, c’est elle, tu la connais ? dit un autre en désignant Jennifer Pearl du doigt.
— Pas vraiment, mais pourquoi serait-elle reine alors qu’elle est une simple intervenante ? répondit Ali, gardant son calme.
— C’est Jennifer. Il y a une nomination pour les étudiants, et également pour les professeurs et les intervenants. Elle te fait peur, non ? reprit l’autre, moqueur.
Ali Baker, ne voulant pas s’attarder sur ce sujet, demanda :
— Où sont les toilettes ?
— Trop bu, c’est ça ? C’est tout droit, plaisanta l’un d’eux avant de lui indiquer les escaliers.
Ali les remercia et s’éloigna. Une fois seul dans les toilettes, il se regarda dans le miroir, soulagé de constater que personne n’avait découvert sa véritable identité. Il soupira et réfléchit à ce qu’il avait manqué pendant cette fête.
Tout à coup, un bruit étrange retentit à l’extérieur. Il regarda par la fenêtre et aperçut des gyrophares de police. Son cœur se serra lorsqu’il reconnut l’agent Scott. Sans perdre de temps, Ali sortit son téléphone et appela sa femme.
— Allô, qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle.
— Il faut que tu écoutes ceci, dit Ali en baissant la voix.
— Sais-tu qui est le père de Jennifer Pearl ?
— Non, qui est-ce ? répondit-elle, intriguée.
— Le professeur. C’est lui, affirma Ali avec certitude.
— Comment tu le sais ? demanda-t-elle avec étonnement.
— J’ai pu assister à ses cours et j’ai constaté beaucoup de similitudes entre eux. J’en suis sûr, c’est lui, répondit Ali.
Grâce au père d’Ali qui avait fourni des informations précieuses, dont une qui était le nom de jeune fille de la femme du professeur Koro, était Pearl. Cela affirma les soupçons de l’agent Baker.
L’agent Ali Baker, sentant que la fête n’avait plus aucun intérêt pour lui, décida de partir discrètement, sans prévenir personne. D’ailleurs, personne ne remarqua son départ. Tout le monde était trop absorbé par la musique assourdissante.
— Cette fête va me rendre sourd… Je n’amènerais jamais ma femme ici, se dit-il en quittant les lieux pour rentrer au motel.
A l’intérieur, Ali reprit ses recherches. Soudain, un détail qu’il avait négligé jusqu’ici attira son attention. Un indice crucial qu’il avait manqué : Jennifer Pearl était bien la fille du professeur. Cela confirmait les informations que son père lui avait déjà données. Il décida de revoir les photos que sa femme lui avait envoyées concernant cette affaire. La ressemblance était frappante.
Mais alors, qui est-il vraiment Lewis Scott ? Ali scruta les photos avec plus d’attention, cherchant une connexion. Et puis, comme un éclair de génie, une idée surgit dans son esprit. Il tenait la réponse.
— Je vais tous vous avoir, murmura-t-il fièrement.
Il se souvenait précisément de ce que sa femme lui avait raconté. Le professeur avait quitté le Sud pour s’installer dans le Nord. Tout devenait plus clair maintenant. Ali Baker savait qu’il avait assez d’informations pour les piéger, mais il devait encore être patient. L’envie de faire éclater la vérité grandissait en lui, mais il savait qu’il devait être méthodique pour ne rien laisser au hasard.
Prenant une grande inspiration, il saisit son téléphone et composa un numéro.
— Attends… ouais, je suis prêt. J’y vais, dit-il avant de raccrocher brusquement.
Cette phrase, « j’y vais », résonnait encore dans sa tête. Mais que signifiait-elle exactement ? Avait-il compris la totalité de la situation ? Ali Baker se leva alors, décidant qu’il était temps d’agir. Il se dirigea vers le poste de police, même si la nuit était bien avancée. Le poste était ouvert à cette heure, mais certains agents travaillaient toujours de nuit. Ali savait qu’ils n’avaient pas le droit d’y être, car il était en repos.
Il se rappela une conversation avec son ancien coéquipier, qui lui avait confié des informations précieuses sur le fonctionnement du poste. Il se rendit discrètement dans le bureau de Scott qui était ouvert, mais personne n’y était. Il trouva le coffre. Il entra le code qu’il avait observé un jour, lorsque son coéquipier l’avait tapé devant lui. Le coffre s’ouvrit, révélant des dossiers confidentiels.
Ali examina rapidement le contenu, mais rien ne semblait correspondre à ce qu’il cherchait. Déçu, il quitta la pièce discrètement. Dehors, il aperçut la voiture de l’agent Lewis Scott, qui discutait tranquillement avec une femme. Ali observa discrètement la scène avant de décider de repartir.
Le lendemain, Ali Baker se rendit à l’école, cette fois avec un plan bien précis en tête. Il fit semblant d’être en retard, espérant ainsi attirer l’attention des professeurs. À son arrivée, il se fit remarquer par son comportement agité.
— Ah, vous êtes en retard, cher élève ! dit le professeur Koro.
Ali fit mine de se rebeller, ce qui attira encore plus l’attention.
Il fut alors envoyé dans le bureau d’un des professeurs, où il devait passer deux heures en retenue.
— Ah, vous voilà, collé pour la première fois, je vois ? dit le professeur, en souriant.
Ali s’installa à une table, prit un stylo et une feuille, feignant d’écrire quelque chose. Soudain, le téléphone du professeur sonna. Ce dernier s’éloigna pour répondre, et Ali écouta discrètement la conversation.
— Est-ce que quelqu’un a vu ce flic ? dit la voix à l’autre bout du fil.
— Non, mais ça devient vraiment frustrant. On a fait exploser la mauvaise maison hier soir.
Ali se redressa d’un coup. Une bombe ? Il réalisa qu’il était en train d’écouter des informations cruciales. Il demanda alors la permission d’aller aux toilettes, ce que le professeur accepta distraitement.
Dans le couloir, il se dirigea rapidement vers une porte légèrement entrouverte. Il jeta un coup d’œil à l’intérieur, mais la pièce était vide. Il s’introduisit alors discrètement dans la salle et se cacha sous le bureau. Peu de temps après, il entendit des pas s’approcher.
Deux personnes discutaient devant la porte.
— Tu crois qu’on doit retourner au poste ?
— Ouais, Lewis, il faudrait qu’on vérifie.
— Et l’université, qu’est-ce qu’on fait à propos d’elle ?
— On avance comme prévu, surtout après l’explosion d’hier. Mais pas un mot de tout ça au professeur, tu m’entends ?
Ali retint son souffle. Ils complotaient avec le professeur ! Il comprenait maintenant l’ampleur de la situation. Trois personnes étaient impliquées, mais il manquait une quatrième. Qui était-elle ?
Après leur départ, Ali sortit de sa cachette et se précipita vers un ordinateur. Il chercha des informations sur Jennifer Pearl et Lewis Scott, mais ne trouva rien de concluant. Une idée lui traversa l’esprit : et si Jennifer Pearl et Lewis Scott étaient plus liés qu’il ne le pensait ?
Il tapa alors un nouveau nom : « Jennifer Pearl Scott ».
Le résultat qui apparut sur l’écran le laissa sans voix.
Chapitre 14 : Les corrompus
Ali Baker regarda l’écran de l’ordinateur de plus près.
Il lut attentivement : Jennifer Pearl Scott… Lewis Scott…
— Quoi ? Attends, quoi ? s’exclama-t-il intérieurement, pris de surprise. Il se plongea à nouveau dans la lecture des documents.
Il découvrit que Jennifer Pearl était secrètement mariée à l’agent Lewis Scott. Cette révélation le choqua. Comment cela avait-il pu lui échapper jusque-là ? D’autant plus que Lewis Scott avait déjà une femme, selon les informations officielles.
Une idée soudaine prit forme dans l’esprit d’Ali. Et si… ? Il saisit son téléphone, déterminé. Sans perdre une seconde, il décida d’aller se rendre chez cette mystérieuse femme qui était censé être marié à Lewis pour en savoir plus sur ce lien caché.
Ali Baker appela, par la suite, sa femme.
— Je t’écoute.
Il sourit, il adorait la manière dont elle répondait au téléphone.
— Salut, ma chérie, c’est ton beau gosse.
Elle rit légèrement.
— Ah, vraiment ? Que me vaut cet appel ?
— Tu savais que l’agent Jennifer Pearl est la maîtresse de Lewis Scott ?
— Quoi ? Attends, tu veux dire que Scott et Pearl sont ensemble ?
— Oui, secrètement. Pourtant, Scott est déjà marié.
— Incroyable ! Mais… tu ne vas pas les confronter ?
Il appréciait toujours la perspicacité de sa femme.
— C’est exactement ce que je vais faire. Je sais qu’ils travaillent aujourd’hui, donc je vais les appeler, puis voir Pearl en personne.
— Quelle histoire de fous !
— Oui, tu n’imagines pas à quel point ! répondit-il, souriant à l’autre bout du fil. Ils échangèrent encore quelques mots avant qu’il ne raccroche.
En conduisant, Ali Baker réfléchissait à cette situation complexe. Devait-il en parler directement à Scott ou attendre un moment plus opportun ? Cette vérité risquait de tout bouleverser.
Arrivé à destination, il descendit de sa voiture et se dirigea vers la porte de la maison de Scott. Il frappa doucement.
— Un instant, s’il vous plaît, répondit une voix derrière la porte.
Elle s’ouvrit, révélant une femme.
— Puis-je vous aider ?
— Oui, je suis un ami de votre mari, répondit Ali.
— Ah, un ami de mon mari… dit-elle avec un sourire forcé.
— Je suis aussi un proche de Jennifer Pearl.
À ces mots, son visage se crispa légèrement.
— Je suis désolé d’apprendre ce qui se passe… continua Ali.
— Quelle histoire exactement ? demanda-t-elle, l’invitant à entrer.
Ali refusa son offre de café, préférant s’asseoir pour discuter.
— Je sais que votre mari vous cache des choses, dit-il calmement.
— J’ai toujours su qu’il me mentait, répondit-elle tristement.
— Mais connaissez-vous vraiment l’agent Pearl ? demanda Ali, sondant son regard.
Elle secoua la tête.
— Non, pas vraiment… mais je sais qu’il prenait des médicaments, sans jamais m’en dire la raison. Peut-être à cause du travail.
Ali se leva.
— Merci de m’avoir reçu. Je dois y aller.
Baker quitta la maison, pensant à la prochaine étape. Scott avait bien une maîtresse, et maintenant il devait approfondir cette piste. Il décida de se rendre discrètement à l’école, où il pourrait recueillir d’autres informations sans se faire remarquer.
Alors qu’il approchait de la classe, Ali entendit une dispute éclater entre Jennifer Pearl, Scott et le professeur. Il choisit de rester dans l’ombre pour écouter discrètement.
— Je sais qu’il y a des rumeurs, mais ce n’est pas la vérité ! s’exclama Jennifer, visiblement en larmes.
— Elle m’a dit qu’elle me quittait, répliqua Scott, irrité. Tu crois qu’elle sait pour nous ?
— Je n’en sais rien, mais on doit s’en débarrasser, dit-elle froidement.
— Quoi ? Tu es sérieuse ?
— Oui, très sérieuse. Elle devient un problème. Laisse-moi gérer ça.
Ali Baker recula dans l’ombre, la situation devenait de plus en plus dangereuse. Les pièces du puzzle se mettaient en place, mais il devait agir avant qu’il ne soit trop tard.
Le cœur d’Ali Baker battait à tout rompre alors qu’il se cachait dans les toilettes. Il attendit patiemment que les trois personnes quittent les lieux. Quand il fut certain qu’ils étaient partis, il sortit discrètement du bâtiment, encore sous le choc de ce qu’il venait de découvrir.
— Ce n’est pas possible…, se disait-il, le cerveau en ébullition.
De retour chez lui, il alluma la télévision pour se détendre, mais rien ne parvenait à lui faire oublier les événements récents.
Alors qu’il réfléchissait encore à tout cela, un flash spécial interrompit le programme :
— Nous interrompons nos programmes pour une annonce importante : une femme a disparu, et les meurtres semblent avoir repris. Pour l’instant, aucun corps n’a été retrouvé, mais nous pensons qu’Ali Baker est impliqué.
Ali éteignit immédiatement la télévision, abasourdi. Ils étaient sur le point de l’accuser ! Il n’y avait plus de temps à perdre. Il devait les piéger avant qu’il ne soit trop tard. Il envoya un message anonyme, imitant l’écriture de Scott à la perfection. Il savait comment Scott rédigeait, après l’avoir observé de près. Une fois le message envoyé, il attendit.
— Je n’arrive pas à croire qu’il se soit débarrassé de sa femme, pensa Ali en observant la situation de loin.
Ali Baker se rendit alors à l’école sous prétexte d’avoir oublié quelque chose. Une enseignante, plongée dans son livre, leva à peine les yeux lorsqu’il passa devant elle.
— Bonsoir, j’ai oublié un carnet dans mon casier, expliqua-t-il.
— Oh, allez-y, répondit-elle distraitement.
Après l’avoir récupéré avec toutes ses notes dedans, il quitta le lieu et décida d’aller au poste de police où travaillait Scott. En arrivant, il se fit passer pour un technicien informatique et demanda à vérifier les ordinateurs. Il en inspecta plusieurs, mais un seul ordinateur avait été laissé de côté : celui de Scott.
Profitant de l’absence de l’agent, Ali s’introduisit dans son bureau et, d’une main experte, pirata l’ordinateur. Les informations qu’il trouva étaient accablantes. Scott était bel et bien impliqué, mais il ne travaillait pas seul. Ali récupéra les fichiers essentiels, referma soigneusement le bureau, et quitta les lieux.
Il savait que Scott avait rendez-vous avec quelqu’un ce soir-là grâce aux informations récoltées dans son agenda. Ali se fit alors passer pour Scott, envoyant un message qui l’inciterait à se rencontrer, espérant ainsi la piéger.
— Dîner ce soir ? Je pense qu’on doit parler.
Jennifer Pearl, accepta mais avait des questionnements en sentant quelques choses clochées. En vérifiant son téléphone, elle réalisa que quelqu’un pouvait surveiller ses conversations.
Pendant ce temps, Ali observait la scène de loin. Il décida alors de se débarrasser de son déguisement.
Chapitre 15 : Une vérité inattendue
Tout le monde pensait que l’agent Ali Baker n’était ni intelligent, ni malin, et encore moins rusé. Personne ne s’attendait à ce qu’il élabore un piège aussi machiavélique.
Baker décida d’agir à la nuit tombée, comme le font souvent les policiers véreux.
— Je vous attraperai tous, et ce sera amusant. On jouera au chat et à la souris, pensa-t-il, bien qu’il déteste les chats plus que tout.
Le soir du rendez-vous, Jennifer attendait, mais personne n’arrivait. Elle commença à s’inquiéter. Alors qu’elle sortait son téléphone pour appeler Scott, elle sentit quelque chose de froid toucher sa peau : une seringue, posé délicatement contre sa nuque.
Elle s’endormie directement sans voir qui c’était. Ali la ramena dans son motel, attaché au lit d’à côté sans pouvoir bouger avec un bandage sur les yeux et sur la bouche. Pendant ce temps, il était en train d’hacker son téléphone et de le copier sur son disque dur.
A la suite de cela, il la ramena chez elle, en ouvrant la porte avec ses clés et la dépose dans son lit.
Le lendemain, il se leva de son lit, prit une douche glacée pour se réveiller complètement. Puis, il appela sa femme. Lors de leur conversation, il laissa entendre que des changements allaient bientôt survenir dans leur vie.
— De quoi parles-tu, mon chéri ? demanda-t-elle, confuse.
— Ne t’inquiète pas, princesse, tu verras, répondit-il.
— Et quand rentreras-tu ? ajouta-t-elle.
Mentir à sa femme n’était pas difficile pour Baker, car elle avait l’habitude de percevoir ses mensonges sans réagir. Elle ne fit donc que répondre d’un air distrait :
— J’espère que ce sera une bonne surprise.
— Oui, une belle surprise, confirma Baker avant de raccrocher.
Il était prêt à faire tomber toute cette bande de corrompus et à semer le chaos. Mais comment comptait-il piéger ces policiers à lui seul ?
Alors qu’il s’apprêtait à sortir, sa femme le rappela.
— Princesse, qu’y a-t-il encore ? répondit-il en décrochant.
— Les jumeaux veulent te parler, dit-elle.
— Je ne peux pas le voir, mais je sais que tu souris, ajouta-t-elle en lui passant les enfants.
Après avoir parlé brièvement à ses jumeaux, sa femme reprit le téléphone.
— N’oublie pas de me ramener du pudding, et surtout, fais attention à toi, lui rappela-t-elle, inquiète.
— Ne t’inquiète pas, ma princesse. Votre soutien me donne la force nécessaire, répondit Baker.
Puis, son père prit la parole :
— Fiston, fais attention à toi. Ta mère sera dévastée si quelque chose t’arrive.
— Je sais, papa. Ne t’inquiète pas, tout ira bien, répondit Baker en tentant de rassurer ses proches.
Après avoir raccroché, il mangea un simple bol de céréales avec du saucisson, se préparant mentalement à ce qui l’attendait. Il savait qu’il devait être le meilleur pour réussir son coup. Plutôt que de tout faire tomber d’un coup, il préférait éliminer ses cibles une à une.
La nuit était enfin tombée. Baker quitta le motel, hésitant à prendre la voiture ou à se déplacer à pied pour ajouter un effet de surprise. Il décida finalement de marcher. Il savait que personne dans Nipejah ne s’attendait à ce qui allait suivre.
Après plusieurs heures de marche, il arriva à destination : une école abandonnée. Il aperçut une voiture garée devant et se cacha dans l’ombre. Planqué, il attendit le moment parfait pour agir. Invisible aux yeux de tous, il pouvait, lui, observer chaque mouvement de ses cibles. L’opération allait bientôt commencer.
Attendre cachée derrière une voiture n’était pas une tâche facile pour Ali. Il sentait l’impatience monter. Juste au moment où il pensait se lever, un message arriva sur son téléphone. Il le lut rapidement et décida alors de sortir de sa cachette, un peu contrarié. Il avait l’intuition que quelque chose d’important allait se produire, mais sa curiosité prit le dessus.
Le message venait de sa femme :
« Si tu ne trouves personne à l’école, peut-être devrais-tu te rendre dans les hôpitaux. Je ne sais pas si ça t’aidera, mais c’est ce que je ferais à ta place. Signé, Kélia Baker. »
Ali répondit aussitôt avec un emoji « cœur » et un baiser, suivi d’un message :
« Tu es la meilleure, comme toujours. »
Un emoji lui revint en retour. Il sourit, rangea son téléphone dans sa poche et se mit en route vers l’hôpital du Nord de Nipejah.
Baker adorait marcher. Il préférait de loin se déplacer à pied plutôt que de prendre la voiture. Cela lui rappelait ces promenades d’autrefois avec les enfants, lorsqu’ils allaient observer les cascades du Sud. Les enfants étaient fascinés par la façon dont l’eau frappait les rochers, créant une danse hypnotisant. Ali se souvenait aussi des moments partagés avec ses amis à camper dans la forêt gracieuse, située au sud de Nipejah.
Ces souvenirs réconfortants traversaient son esprit alors qu’il avançait d’un pas déterminé vers l’hôpital. Chacun de ses pas le rapprochait d’une nouvelle découverte, aussi captivante et mystérieuse que les souvenirs de son enfance.
L’agent Ali Baker arriva à l’hôpital. En consultant sa montre, il remarqua qu’il était minuit.
— Parfait. Je peux enfin commencer, se dit-il.
Il entra dans l’hôpital. La dame à l’accueil leva la tête.
— Bonsoir, puis-je vous aider ?
— Je suis sûr que vous pouvez m’aider.
— Dites-moi, demanda-t-elle en rougissant.
L’agent Baker commençait à être agacé de voir toutes les femmes rougir à son passage, mais il poursuivit :
— Est-ce que je peux voir le dossier médical de l’agent Jennifer Pearl ?
Elle ne comprit pas et demanda :
— Pardon ?
Il répéta alors :
— Avez-vous le dossier médical de Jennifer Pearl ?
— Ah oui, mais… c’est confidentiel, répondit-elle.
— Mais je veux le voir immédiatement.
— Désolée, je ne peux pas. Vous devez en parler à mon supérieur.
— D’accord, mais je connais les lois, insista-t-il.
Elle soupira et leva le doigt pour le glisser vers un bouton.
— Je ne ferais pas ça si j’étais vous. Vous risquez de perdre votre emploi. J’aimerais voir ce dossier.
À ce moment-là, le directeur de l’hôpital arriva.
— Qu’est-ce qui se passe ici ?
— Monsieur, cet agent veut voir un dossier confidentiel.
L’agent Baker montra sa carte de police.
— Voulez-vous que je vous force à me remettre ce dossier ou allez-vous coopérer ?
— Montrez-lui ce qu’il demande.
Le directeur tapa le nom Jennifer Pearl sur son ordinateur.
— Voilà, mais imprimez-le-moi, s’il vous plaît.
Il enfila des gants et saisit le document imprimé.
La réceptionniste sourit, un peu gênée.
— Je suis désolé, je ne voulais pas être brusque.
— Ce n’est rien, répondit-elle.
L’agent Baker rentra au motel pour lire le dossier. Il fut surpris par ce qui était écrit sous ses yeux.
— Je ne peux pas y croire. Est-ce que je rêve ?
L’agent Baker décida de garder pour lui ce qu’il avait lu dans le dossier.
Avant le lever du jour à Nipejah du Nord, l’agent Baker relut une dernière fois le dossier médical de Jennifer Pearl.
— Dites-moi que je rêve ! Ce n’est pas possible !
Il se leva alors, le dossier en main, et se dirigea vers le lieu du rendez-vous.
Le professeur était tranquillement assis dans son fauteuil, fumant sa cigarette.
Alors que Baker frappait à la porte habillée en étudiant, une grosse voix cria :
— Quoi encore ? Entrez.
— Bonjour professeur.
— Oh non, pas toi. Pourquoi ?
Le professeur commença à bégayer.
— Je vois que je vous fais encore de l’effet.
— Que se passe-t-il ? Que voulez-vous encore ?
— Je veux savoir la vérité. Il est temps.
— Je ne crois pas un mot de ce que tu dis, répliqua le professeur, nerveux.
L’agent Baker remarqua que le professeur commençait déjà à transpirer.
— Calmez-vous, tout ira bien. Je voudrais juste vous parler et vous dire d’être prêt.
Avant que le professeur ne puisse répondre, l’agent Baker était parti.
Il se dirigea alors vers la maison de Lewis Scott.
Lorsqu’il frappa à la porte, personne ne répondit.
Au point où il en était, il décida de crocheter la porte. La maison était silencieuse. Il remarqua les affaires de la femme de Scott, mais pas celles de sa fille. Lewis lui avait pourtant dit qu’il avait un enfant.
Il sortit de la maison et se dirigea vers le domicile de Jennifer. Il l’appela au téléphone.
— Oui, qui est-ce ?
— C’est moi, Ali. Peux-tu ouvrir la porte ?
— En fait, j’ai un peu de travail, mais je vais t’ouvrir.
Elle appela discrètement l’agent Scott pour qu’il vienne immédiatement.
Scott fit alors son entrée. Jennifer était très nerveuse.
Ali se manifesta :
— Il est temps qu’on parle tous les trois. Je vois que tu commences à t’inquiéter, Scott. Que fais-tu ici ?
— Je voulais te poser la question, mais je sais déjà la réponse.
Scott tenta alors de se défendre, mais Ali le maîtrisa facilement.
— Je vais te frapper, répondit Scott.
— Allez, calme-toi et assieds-toi.
Mais Scott ne voulait pas s’asseoir. Ils s’agrippèrent alors l’un à l’autre. Scott se cogna la tête contre le mur.
— Ça va, Scott ? Pas trop assommé ?
Scott sortit son arme.
— Ali, je vais te neutraliser.
Scott appuya sur la détente, mais la balle frôla à peine Ali, qui connaissait par cœur la trajectoire de la balle.
— Oh, allez, continue à jouer à ça, dit Ali. Tu crois vraiment que tu peux t’en sortir ?
Mais Scott n’écouta pas et courut de nouveau vers Ali. Cette fois-ci, Baker le saisit par les jambes et le maîtrisa.
— Écoute-moi, bon sang. Sais-tu qui va nous faire perdre ?
Soudain, Jennifer, cachée derrière Ali, s’élança et intervint. Ils tombèrent tous les deux au sol.
Ali, déterminé, décida d’attacher les mains de Scott.
— Écoutez-moi maintenant, le jeu est terminé, cria alors Ali.
Jennifer tremblait.
Ali voulait avoir les aveux de la jeune femme.
— Toujours aussi énigmatique, comme d’habitude. Tes parents, ta naissance, ton nom, est-ce vrai ?
— Bien sûr que oui. Tu deviens fou ou quoi ?
— Non, je pense que c’est toi qui commences à perdre les pédales. Parce que, dis-moi, Scott, tu as vraiment trompé ta femme avec l’agent Jennifer Pearl ! Les preuves sont là !
D’un coup, Scott se rendit compte que sa femme était au courant.
— Ta femme le sait.
Ali souriait.
Jennifer Pearl resta silencieuse.
— Sais-tu qui est vraiment l’agent Pearl ?
— Si tu me dis ça, ça veut dire que tu sais qui elle est.
Et tranquillement, il déclara :
— Alors, comment devrions-nous t’appeler ? Jennifer Pearl ou Jennifer Scott ??
Lewis ne comprenait pas.
— Oui, j’ai le dossier médical de Jennifer.
— Jennifer ?
— C’est dur à entendre, mais Scott, tu as trompé ta femme avec ta sœur jumelle. Vous avez été séparés à la naissance et tu as été placé dans la famille Scott !
— Quoi ? Est-ce que tu dis que… Non, ce n’est pas possible.
— Oui, Scott ! Il est temps de faire face à la vérité.
Ali se leva et quitta l’appartement, laissant l’agent Lewis Scott encore sous le choc. Il ne pouvait plus garder son calme.
— J’ai couché avec ma sœur ! J’ai couché avec ma sœur !
— Peut-être que si tu n’arrives pas à réaliser tout cela, je te conseille de prendre un rendez-vous avec un psy. Dit Baker avant de partir.
L’agent Baker attendant à l’extérieur en restant caché, attendit qu’il fasse nuit pour les endormir avec une seringue et les amenés dans son motel en les enfermant et en gardant leur téléphone.
Chapitre 16 : Le piège se referme
Le professeur tenta de joindre l’agent Scott par téléphone.
— Allez, réponds ! pensait-il avec insistance.
Mais comme Scott ne répondait toujours pas, il décida d’appeler Pearl à la place. Le téléphone sonna plusieurs fois avant de tomber sur le répondeur :
— Vous êtes bien sur le répondeur de Jennifer Scott. Non, attendez, c’est Pearl… Bref, laissez un message après le bip sonore.
Agacé, le professeur lança son téléphone par terre et l’écrasa avec le pied. Quelques secondes plus tard, il regretta son geste.
— Oh zut… Bon, peu importe, j’ai assez d’argent pour m’acheter un autre téléphone. Mais pourquoi Scott ne répond-il pas ? Et pourquoi Pearl non plus ?
Ils devaient tous les trois partir ensemble.
— Tant pis.
Puis il se mit à marcher, se demandant ce qu’il allait faire par la suite.
— Est-ce que je vais continuer ma carrière de professeur ? Ou est-ce que je devrais tout arrêter et prendre des vacances aux Bahamas ? C’est une bonne idée, ça.
Il ne s’était pas rendu compte qu’il s’était éloigné de sa voiture.
— Bah, tant pis, j’irai à pied, se dit-il. Cela me fera du bien.
Il décida alors d’appeler le patron du poste de police du Nipejah du Nord qui se trouvait être le quatrième complice, Harlan Grimes.
— Je t’écoute, dis-moi ce qu’il se passe, répondit ce dernier.
— As-tu des nouvelles des agents Pearl et Scott ?
— Non, j’ai essayé de les appeler, mais sans succès, répondit le professeur.
— Je vais essayer de joindre leur famille. Merci de me tenir au courant.
— Pas de souci. Ciao.
Le professeur raccrocha.
— Où sont passés ces deux-là ? se demandait-il.
Il ne savait pas encore que Pearl et Scott étaient retenus dans la chambre du motel qu’avait loué Ali.
Peu de temps après, le professeur rencontra Grimes.
— Tu veux un café ? lui proposa ce dernier.
— Pourquoi pas, allons-y, répondit le professeur.
Ils marchèrent tous les deux, côte à côte.
— Alors, tu regrettes tes choix ?
— Non !
— Et toi ? Ne fais pas l’innocent, tu n’es pas si incorruptible que ça ! rétorqua le professeur.
Le commissaire jeta un coup d’œil à gauche et à droite, s’assurant que personne ne les avait entendus.
Cela faisait quelques jours que plus personne n’avait entendu parler de l’agent Baker. Il avait déjà préparé ses valises. Il se tenait prêt à partir, mais avant cela, il devait encore s’occuper d’un dernier détail.
Alors que son téléphone sonnait, il répondit :
— Salut, ma princesse. Comment vas-tu ?
— Très bien, et toi, mon prince ? répondit-elle en souriant.
— Je vais rentrer très bientôt, mais je ne sais pas encore quand.
— Arrête de dire que tu rentres bientôt si tu ne viens jamais, répliqua sa femme.
— Tu as raison. D’ailleurs, as-tu lu les journaux ?
— Pourquoi ? Qu’est-ce qu’ils racontent encore ?
— Ils ont publié un article sur… enfin, sur la disparition de deux personnes.
— Ah bon ? De qui s’agit-il ?
— Je t’expliquerai tout en détail quand je serai avec toi, au Sud.
— Bon, je te laisse, les jumeaux commencent à faire des caprices.
— Haha, ça me rappelle quelqu’un… Allez, à bientôt !
Pendant ce temps, le professeur et le commissaire de police du Nord s’apprêtaient à quitter l’île. Ils avaient un rendez-vous avec un hélicoptère pour s’échapper. Le professeur appela le pilote pour confirmer :
— C’est bon pour toi si on décolle à 10h00 ?
— Oui, dans 30 minutes.
— Parfait, rendez-vous à l’héliport. À tout à l’heure.
Le professeur fit ses bagages, tout comme le commissaire. Ils quittèrent leurs maisons et se dirigèrent vers le lieu du rendez-vous.
Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que l’agent Baker était déjà à l’héliport en civil.
De son côté, Ali, bien décidé à en terminer, se rend à l’héliport sur le lieu de la fuite. Avant de s’y rendre, il avait pris les informations du vrai pilote afin de pouvoir l’utiliser contre lui et de le convaincre de collaborer. Dés son arrivée, il se dirigea vers le pilote qui était appelé Hectoro.
Il s’approcha du pilote qui s’apprêtait à entrer dans l’hélicoptère.
— Bonjour, vous êtes là pour le vol, demanda celui-ci ?
— Oui, répondit, Baker de dos.
— Et vous allez où comme ça ? demanda le pilote avec un sourire suspect.
— Oh, juste une petite escapade avec le commissaire.
Ali assomma alors Hectoro avec la crosse de son revolver et lui injecta un tranquillisant. Après avoir caché le corps endormi du pilote dans des buissons, Baker prit sa place dans l’hélicoptère.
Lorsque le professeur et le commissaire arrivèrent, Baker était déjà aux commandes :
— Ah, voilà notre pilote !
Le professeur et le commissaire montèrent à bord. L’hélicoptère décolla. Une fois en altitude, Baker se retourna vers eux, un sourire sinistre sur le visage :
— Bonjour, professeur. Bonjour, commissaire.
Leurs visages se figèrent de terreur. Ils comprirent qu’ils étaient pris au piège.
— Si vous êtes là… qui pilote l’hélicoptère ?! s’écria le commissaire.
— Personne, répondit Baker en riant. Cet hélicoptère est en pilotage automatique. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour le faire s’écraser.
Le commissaire se jeta sur Baker, tentant de l’étrangler, mais Baker répliqua avec un coup de pied bien placé qui le fit reculer. Il le souleva avec une force surprenante et le jeta hors de l’hélicoptère.
Le professeur, témoin de la scène, se figea, impuissant. Baker se tourna vers lui :
— Vous voulez savoir où est l’agent Pearl ? Eh bien, je vais vous le dire… mais d’abord, amusez-vous bien avec ce dernier vol.
Baker reprit les commandes de l’hélicoptère et se posa près d’une falaise, au bord du vide. Il se tourna vers le professeur et dit avec un sourire glaçant :
— Alors, que pensez-vous de tout ça ?
Le professeur, abasourdi, balbutia :
— Que… que voulez-vous, Baker ?
— Ce que je veux ? Je veux simplement que vous compreniez que tout cela était prévu depuis le début. Personne ne s’en sortira indemne. Je vais peut-être aller en prison, professeur. Mais ce que je vous réserve est bien pire que la prison… croyez-moi !
Baker dirigea l’hélicoptère vers une trajectoire fatale…
— Mais… quoi ? Qu’est-ce que vous racontez là ? demandèrent le professeur et le commissaires, déconcertés par les propos de Baker qui esquissa un sourire.
— Je vous laisse deviner. Tout dépend de vous, après tout… Et où allons-nous comme ça ?
— Respirez, ça va aller, nous allons juste discuter répondit Ali Baker calmement, tout en observant tous ce qui se passe autour de lui.
Le professeur, agité, tenta de se lever, mais il était comme pétrifié.
— Vous vous levez tout seul ou je dois venir vous aider ? lança Baker avec un brin de menace.
— Ça va, ça va… gronda le professeur en se dirigeant maladroitement vers le fond de l’habitacle.
— Allez, appelez les agents Scott et Pearl, suggéra Ali Baker d’un ton moqueur. Faites-vous plaisir.
Le commissaire passa un faux coup de fil et pendant ce temps, le professeur sortit discrètement une seringue de sa poche. Il observa un instant Baker, songeant à lui planter l’aiguille dans le dos pour le neutraliser.
Mais alors qu’il s’apprêtait à agir, Baker se retourna brusquement.
— Je vous le déconseille, dit-il calmement.
— Quoi ? Comment… ? balbutia le professeur.
— Je vois tout, répondit Baker, impassible en gardant un œil sur le professeur et pointa son arme sur le commissaire.
Le professeur était sous le choc. Comment était-ce possible ? Il était certain que Baker n’avait pas vu la seringue. Un être humain ne peut pas avoir des yeux derrière la tête !
— Écoutez, je ne veux pas vous faire de mal, mais on ne peut pas continuer ainsi, dit Baker en avançant.
Le professeur éclata de rire, un sourire narquois sur le visage.
— C’est ça, arrêtez-moi… si vous en êtes capable !
Une nouvelle bagarre éclata entre les trois. Poings, coups de pied, tentatives d’étranglement, c’était un affrontement sans merci. Baker, avec un crochet du droit, parvint à neutraliser le professeur temporairement et profita pour donner un coup de pied bien placé à son patron.
Pendant que les deux hommes étaient au sol et encore sonnés, l’agent Baker profita pour atterrir.
Baker posa l’hélicoptère dans une clairière, proche d’une ancienne école.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? crièrent le professeur et le commissaire, alarmé.
— Tu veux vraiment retourner à l’école ? demanda Baker avec un sourire. Il poussa la porte de la vieille bâtisse.
— Entrez, asseyez-vous, ordonna Baker.
— Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous !
— Assis !
Le professeur et le commissaire s’assirent à contrecœur.
— Alors, qu’est-ce que ça fait de savoir que vous allez tomber ? demanda Baker, l’air mystérieux.
— De quoi parlez-vous ?
— Vous êtes piégé, répondit Baker en souriant.
Il sortit un appareil et appuya sur un bouton. Une série de vidéos s’afficha sur un écran.
— Tout a été filmé, professeur et cher patron. Depuis mon arrivée au Nord, j’ai placé des caméras partout. Vous avez tout fait sous mes yeux.
— Vous êtes un flic, pas un espion, dit le professeur, choqué !
— Je suis les deux. Vous n’avez vraiment rien vu venir, hein ?
Le professeur et le commissaire, abasourdis, ne répondirent rien.
— Vous pensez vraiment que je vais vous dire ce qui vous attend ? sourit Baker.
Le professeur se redressa, troublé, tandis que le commissaire était fâché contre lui.
— Respirez, ça va aller, mais ne pensez pas que je vais vous laisser vous en sortir aussi facilement.
— Je ne comprends pas.
— Vous vous rappelez cet étudiant que vous avez pris sous votre aile ? demanda Baker.
— Oh mon Dieu…
Il a tout dit sur vous. Vous êtes fichu, professeur, sourit Baker en regardant sa montre.
Le professeur, dans un dernier sursaut de fierté, tenta de se lever, mais quelque chose le retenait sur sa chaise.
— Que… qu’est-ce qui se passe ? Revenez ici ! cri a-t-il, frappant désespérément contre la table.
Baker se retourna une dernière fois.
— Regardez autour de vous. J’ai piégé cet endroit pour qu’il explose dès que je quitterai cette pièce.
Le professeur, et le commissaire paniqués, hurlèrent :
— De quoi parlez-vous ?
— Au revoir, messieurs dit Baker en souriant. J’ai pris un grand plaisir à orchestrer votre chute.
Dès qu’il quitta la salle, une violente explosion retentit, réduisant tout en cendres.
L’école s’écroula, emportant avec elle tous les secrets qu’elle renfermait.
Epilogue
Dans la voiture, l’agent Baker mit de la musique. Il réfléchissait, se remémorant une dernière fois le paysage du Nord qu’il venait de quitter. La route était longue, et il conduisait jusqu’au Sud, sous la nuit tombante. Arrivé à destination, il gara la voiture.
Même si c’était tard, il décida de rejoindre sa femme. Ils avaient convenu de se retrouver près des chutes d’eau, un endroit spécial pour eux. Elle l’attendait là, marchant tranquillement en direction du point de rendez-vous.
— On reste ensemble ? demanda-t-elle en souriant.
— Oui, répondit-il. Je n’ai plus de raison d’aller au Nord. L’enquête est terminée, le commissaire et le professeur sont morts dans les flammes, tandis que Pearl et Scott ont été arrêté par mes collègues du nord fiables avec toutes les preuves à leur disposition.
Elle le regarda avec intensité.
Ali, déterminé, lui dit :
— Non, ce n’est pas l’enquête qui compte… C’est toi. Tu es ma seule enquête désormais.
Il sentit son cœur s’alléger. Il était enfin libre. Plus rien ne le retenait. Il pouvait à présent penser à Kélia, leurs enfants, et ce futur qu’ils avaient tant espéré ensemble…
Elle prit sa main, doucement.
— Alors, dis adieu au Nord… et bonjour à notre nouvelle vie.
Leur avenir s’ouvrait enfin, loin de tout ce qu’ils avaient connu.