Lorsque j’étais au lycée, une amie m’a demandé si je ne voulais pas trouver un petit boulot, histoire de gagner un peu d’argent. L’idée me tentait, donc nous sommes allées nous inscrire dans un bureau de placement à Berne.
Rapidement, nous avons été contactées pour signer un premier contrat pour un travail dans une usine…à fromage ! J’étais curieuse de découvrir ce qui m’attendait ! Donc, j’ai dû mettre mon réveil de très bonne heure : le travail débute à 7.30h et l’usine se trouve dans l’agglomération de la ville de Berne: à Zollikofen, très exactement. Donc tout un trajet d’environ une demi-heure avec un petit train régional. Heureusement, mes parents n’habitent pas trop loin de la gare centrale de Berne.
Nous sommes accueillies devant l’usine avec d’autres personnes en intérim et recevons notre uniforme : une longue blouse blanche, pour moi dix fois trop grande, mais il faudra faire avec, il n’y a pas ou plus de taille plus petite…et une espèce de bonnet très élégant, pour retenir la chevelure.
Nous entrons dans cet immense bâtiment de Fromalp et nous découvrons toutes sortes de machines impressionnantes et inconnues…pour moi dans tous les cas, jusqu’à ce moment ! Nous sommes dans le secteur d’emballage, où les machines mettent le fromage dans leur emballage, avec leur étiquette correspondante. Je dois superviser les machines et contrôler que les emballages soient correctes : bien fermés, bien coupés et avec l’étiquette correspondante au fromage et au bon endroit. Je me sens toute petite et un peu perdue! Mais heureusement, je suis bien entourée et les autres ouvriers me guident et me préviennent des dangers éventuels : attention aux doigts ! Les machines coupent sans crier gare !
© groupe.emmi.com
J’ose me servir de fromage tant que je veux…les responsables savent très bien que tôt ou tard, je serai écœurée…et en effet : après quelques jours, je ne mangeais plus aucun fromage. Ni à l’usine, ni à la maison, ni quelque part d’autre. Moi, qui en raffolais presque, je n’y croyais pas moi-même. Enlever-moi ce fromage ! Si je me rappelle bien, même mes habits, mes cheveux sentaient le fromage lorsque je sortais de l’usine… et mes parents me demandaient de sortir mes vêtements sur la terrasse lorsque je rentrais du travail. En y repensant, je me demande ce que les autres voyageurs du petit train que je prenais pour me déplacer pouvaient bien penser en ayant cette odeur flottante autour d’eux! Heureusement, je n’ai jamais été inquiétée par qui que ce soit! Moi, le fromage ambulant…
L’avantage de ces horaires très matinaux est que je termine le travail tôt : à 15.30h-16h c’est fini !
Il me reste donc du temps dans la journée, mais j’avoue que, la plupart du temps, j’étais un peu trop exténuée pour entreprendre encore quoi que ce soit, après une longue matinée de travail. Me poser un moment avec des amis à l’air libre et m’aérer un peu de l’odeur de fromage est probablement la seule chose que j’étais encore capable de faire !
Et de me coucher de bonne heure pour bien récupérer avant le réveil très matinal…en espérant de ne pas rêver de ces drôles de machines et leur nuisance sonore, ni de…fromage !
Bon appétit !
En 2010, Emmi, le numéro un de l\’industrie laitière suisse a racheté l\’entreprise bernoise Fromalp.
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