Après avoir fait des recherches sur les peuples indigènes d’Amérique du Sud, me voilà sur le continent du Nord. Combien de peuples différents existent encore ? Où et comment vivent-ils ?
Retracer le passé des tribus amérindiennes est un véritable défi pour les historiens. Contrairement aux Mayas ou aux Aztèques, les peuples d’Amérique du Nord n’utilisaient aucun système d’écriture.
D’après les historiens, les premiers peuples d’Amérique auraient commencé à coloniser le continent il y a 15 000 ans par l’actuel détroit de Béring, qui était alors un passage terrestre reliant l’Amérique du Nord et l’Asie.
Les différents sites préhistoriques attestent d’abord l’existence de groupes de chasseurs-cueilleurs nomades. Ces Paléoaméricains — soit les ancêtres des Amérindiens actuels — chassaient des animaux comme le mammouth ou le bison. D’autres pratiquaient la pêche et le ramassage de coquillages sur les côtes. L’archéologie a mis au jour des objets lithiques, en particulier les pointes de flèche. Ces chasseurs utilisaient déjà l’atlatl, soit un propulseur, pour envoyer leurs projectiles.
L’arrivée des Européens en Amérique du Nord à partir du XVIe siècle a provoqué de sérieuses conséquences sur les Amérindiens. Leur nombre s’est effondré à cause de maladies importées, des guerres et des mauvais traitements. Leur mode de vie et leur culture ont subi des mutations. Avec la colonisation par des Américains blancs, ils ont perdu la majorité de leur territoire et ont été contraints d’intégrer des réserves.
Estimés à entre 3,8 et 11,5 millions à la fin du XVe siècle, leur nombre tombe à 250 000 en 1890 (!). Cette hécatombe, sans équivalent dans l’histoire, est due essentiellement aux épidémies, provoquées par les virus importés d’Europe contre lesquels les Amérindiens n’étaient pas immunisés.
La famine a été provoquée par les déportations et la chasse intensive du bison, dont la population estimée à 60 millions au début du XVIe siècle tombe à un millier à la fin du XIXe siècle… ces chiffres semblent incroyables… mais vrais !
Depuis les années 1970, la communauté amérindienne connaît un certain renouveau : leur population augmente, la pauvreté recule lentement, les traditions revivent. Si les Amérindiens sont désormais des citoyens à part entière, ils restent malgré tout à la traîne du développement américain.
Après sa formation, l’AIM (American Indian Movement) : Mouvement pour les droits civiques américains autochtones aux États-Unis manifeste pour la défense des intérêts amérindiens et inspire un certain renouveau culturel.
Situation actuelle
À la fin du XVe siècle, plus de 300 langues indigènes étaient parlées. Aujourd’hui, moins de 200 langues tribales existent encore, dont quelques-unes ont été traduites en anglais. La langue anglaise est devenue la langue prédominante à la maison, à l’école, comme au travail.
Les tribus qui ont la possibilité de travailler dans leur langue le font, afin de préserver leur culture et de former de nouveaux locuteurs.
La population amérindienne des États-Unis et du Canada est passée d’un peu moins de 500 000 individus en 1930 à plus de 3 000 000 en l’an 2000. En 2001, on comptait quelque 300 réserves indiennes aux États-Unis et environ 2500 au Canada. Mais près de 75 % des Indiens des USA et 42 % des Indiens du Canada vivent en dehors des réserves, à la recherche d’un emploi et de meilleures conditions de vie.
Si la souveraineté à l’intérieur des réserves paraît évidente aux Indiens, il n’en est pas de même à l’extérieur. Les Indiens qui reprochaient à l’administration Obama de n’avoir rien fait pour eux réalisent maintenant ce que l’administration Trump a fait contre eux…
Les principales tribus actuelles
À l’heure actuelle, les tribus comptant encore plus de 50 000 personnes sont peu nombreuses. Toutefois, elles représentent une part de la population américaine et sont l’incarnation d’une histoire amérindienne qui perdure.
Parmi les grandes tribus qui subsistent encore aujourd’hui, on trouve les Sioux :
Ils se nomment « Oceti sakowin oyate », « Peuple des Sept Feux » ou « le Conseil des Sept Feux », en référence à leurs sept divisions politiques d’origine.
Après leur émigration vers les grandes plaines, ils se sont subdivisés en sept groupes.
1) Navajos : ils représentent le plus grand peuple amérindien des États-Unis. Autrefois méprisés et pourchassés, ils ont maintenant leur propre président, leur parlement et leur système judiciaire. Leur réserve est devenue une étonnante démocratie à l’intérieur du pays.
2) Pueblos : agriculteurs sédentaires, ils vivent dans des villages de maisons en pisé et souvent disposés en terrasses. Ils pratiquent un riche artisanat : vannerie, tissage, poterie, orfèvrerie. Ils ont conservé leurs danses, leurs chants, ainsi que de nombreux rites secrets liés aux relations avec les esprits des ancêtres et les dieux. Ils relèvent de familles linguistiques diverses.
3) Cheyennes : une des plus célèbres et importantes tribus des Plaines. Autrefois, ils occupaient une grande partie des États-Unis. Aujourd’hui, ils vivent en ville en tant que civils américains, ou bien dans des réserves. Eux-mêmes se nomment « Tsistsistas » qui signifie « le peuple ».
4) Cherokees: ils habitaient dans l’est du Tennessee et dans l’ouest des deux Carolines. Ils vivaient autrefois dans la région des Grands Lacs, mais ils ont migré vers le sud après avoir été vaincus par les Delaware et les Iroquois.
5) Comanches : un peuple autochtone des Plaines du centre des États-Unis, qui comptent environ 30 000 personnes, dont la moitié vit en Oklahoma, le reste se répartit entre le Texas, la Californie et le Nouveau-Mexique. Ils sont aujourd’hui reconnus au niveau fédéral sous le nom de « Nation comanche ». Leur langue est le Comanche, « Numu tekwapu », une langue uto-aztèque de la branche des langues humiques parlées aux États-Unis.
6) Iroquois : eux-mêmes s’appellent « Haudenosaunee », soit le « peuple aux longues maisons ». Ils comprennent six nations :Mohakws : (« mangeurs d’hommes »), eux-mêmes se nomment « Kanien’kehá:kaou Kanienkehaka », soit selon le contexte et l’interprétation – peuple de la lumière – hommes éclair– peuple des silex– enfants des étoiles.
Onneiouts
Onondagas
Sénécas (ou Tsonnontouans) : « les gens de la grande montagne »
CayugasTuscaroras : « les gens portant un chandail »
7) Apaches : différentes tribus vivent dans le sud-ouest des États-Unis et le nord des États mexicains de Chihuahua et de Sonora, formant le territoire de l’Apacheria.
L’avenir
Il reste incertain, mais s’améliore : les Amérindiens font partie des populations les plus en difficulté d’un point de vue socio-économique, ils ont été parqués dans des réserves, mais certains s’en sortent mieux grâce aux revenus de leurs casinos administrés par les tribus elles-mêmes. Un tiers des Amérindiens est d’origine hispanique, et vit en dehors des réserves. Ils ne participent ainsi plus à la culture amérindienne. Ils ont perdu beaucoup de leurs droits sous la présidence de Trump. Cependant, le président Joe Biden a pris depuis son arrivée à la Maison-Blanche une série de décisions en leur faveur, sachant qu’ils ont été particulièrement touchés par la pandémie de Covid-19.Biden a instauré le 11 octobre comme « le Jour des Peuples indigènes, Indigenous Peoples’ Day », à la place de celui de Christophe Colomb. Histoire à suivre avec le prochain président…