Le terrible chasseur solitaire d’Afrique

Par Celya

Nous avons mis nos vies entre parenthèses pour rencontrer le poisson-tigre Goliath du fleuve Congo qui compte parmi les poissons les plus dangereux d’eau douce. Intéressons-nous plus en détail sur sa vie quotidienne.

Bonjour l’équipe de Synergies, je vous souhaite la bienvenue. J’espère que vous avez fait un agréable voyage. 
Oui, merci beaucoup de nous avoir accueillis.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots s’il vous plaît ?
Je m’appelle Cole Sauvage, j’ai 12 ans et suis d’origine congolaise. Dans mon pays on m’appelle mbenga. Ma belle-famille vient du Congo-Brazzaville et moi je viens de Kinshasa. Je vis dans le fleuve sauvage Congo. J’appartiens à la famille des Alestidae et de l’ordre des Characiformes. On nous trouve également dans le lac Tanganyika. Nous aimons vivre dans les eaux chaudes tropicales, car elles sont en général entre 23 et 26 °C. On me considère comme le poisson le plus dangereux du monde. Je ne suis pas dangereux pour l’être humain. Mon seul prédateur est le grand crocodile du Nil. Je suis plus qu’un simple poisson. Je suis le poisson-tigre, ne l’oubliez pas ! J’ai mauvaise réputation, car les Congolais disent que si vous vous baignez nus dans le fleuve, je vais vous mordre les parties génitales !!!

Oh mon dieu ! Vous êtes vraiment grand et vos dents sont si imposantes et aiguisées !
Oui, c’est l’effet que je procure tout le temps. Une fois adultes, nous pouvons mesurer jusqu’à 1,8 mètre de long pour 70 kg. En ce qui concerne mes dents, j’en possède 32 en forme de poignard triangulaire qui ont une longueur de 3 centimètres chacune. Tout cela me permet de mieux vous manger mes enfants !

Oh ! Ah ! Nous savions que vous étiez dangereux pour nous les êtres humains ?
Ha ha ha, soyez tranquilles pour l’instant, je n’ai pas encore de petit creux. Mais je ne vous garantis rien.

Ouf, nous avons eu peur !

Comment vous décririez-vous ?
Bien que beaucoup plus grosse, ma tête ressemble à celle du piranha rouge sud-américain. Néanmoins, contrairement à lui, j’ai de magnifiques écailles argentées. On me dit également que je suis doté d’un comportement agressif, surtout au moment de ma chasse quotidienne. Ma douce et tendre a le même poids et la même taille que moi. Nous sommes physiquement identiques excepté nos organes génitaux.

Comment chassez-vous ?
J’adore chasser dans les rivières et les fleuves. Sans me vanter, je me trouve extrêmement rapide pour chasser mes proies. Je me sers énormément de ma vue et de mon ouïe tous deux très développés afin de repérer plus facilement mes victimes. J’apprécie de jouer avec mes proies en leur tendant des embuscades grâce au courant. Celui-ci me permet d’aller plus rapidement, mais je suis également capable de nager à contre-courant. Je n’ai plus qu’à sauter hors de l’eau pour attaquer les oiseaux. Si j’ai encore faim, je suis capable de croquer ma propre descendance.

Oh, mon dieu, je suis choqué ! Vous êtes vraiment sérieux ?
Écoutez, quand on a faim il faut bien se nourrir, n’est-ce pas ?

Quand est ce que les humains vous ont décrit pour la première fois ?
Si je me rappelle bien, c’était en 1898 par George Albert Boulenger, un zoologiste belgo-britannique.

Quelle est votre espérance de vie ?
Je ne peux pas vous révéler mon espérance de vie à l’état naturel, par contre je sais que mes cousins en captivité peuvent vivre entre 10 et 15 ans.

Oserions-nous vous demander comment vous vous reproduisez ?
Alors là, c’est un sujet auquel je peux vous répondre. Notre espèce aime particulièrement l’été pour la reproduction. Toutes les femmes de ma famille se donnent rendez-vous dans les douillettes végétations aquatiques se trouvant tout au long des rives du fleuve. D’autres encore préfèrent le moelleux des lacs et le chaud merveilleux des berges inondées des rivières. Ma femme et moi, on se reproduit toujours au même endroit. Cela donne vie à des milliers d’œufs qui seront fécondés par nous les hommes.

Nous supposons que vous prenez bien soin de vos petits après l’éclosion ?
Ce n’est pas vraiment notre devoir. Nous n’apportons aucun soin en particulier ni surveillance envers notre descendance, car cela leur apprend à grandir et s’endurcir.

Est-ce que vous vous sentez en danger ?
Non, au contraire ! Nous sommes un danger pour les autres espèces. On nous considère comme des animaux mythiques. Par contre, les humains pratiquent la pêche sportive avec nous, ce qui me déçoit.

Oh, mon dieu, c’est horrible alors là je comprends pourquoi vous êtes agressif envers les humains et dans ce cas je trouve que vous avez raison de l’être.
Oui je suis ravi de l’entendre, car notre espèce a tout à fait le droit de se défendre et de vivre.

Rédigé avec la précieuse aide du père de Celya Mbembe.