Mme Léonie Carne donne la parole à un nouveau journaliste, après Alexandre Rebut qu’on a entendu lors du dernier chapitre.
– A vous la parole M.Fleury.
Dit Mme la rédactrice en chef.
Le journaliste interpelé a envie de traiter d’un sujet de société. Un établissement pour enseignants traumatisés vient de s’ouvrir. Elle trouve le sujet excellent, il traite d’un malaise social. Elle propose à M. Mestre de prendre la parole. Il aimerait bien écrire un article sur Tchernobyl. Les conséquences, 20 ans après, sont toujours aussi désastreuses. Le sujet a été abondamment abordé et Mme Carne le refuse, on en a assez parlé. Aujourd’hui, elle veut un autre sujet. La maîtresse-femme rajuste ses lunettes. Elle cherche à asseoir son autorité. Le journaliste propose l’homosexualité. De manière cynique, elle lui dit qu’elle est sûre qu’il présentera ce sujet très bien et que ça donnera un nouveau lectorat au magazine.
Elle demande à Serge Mestre, le chef de stage, qui est la charmante demoiselle qui est assise à ses côtés. Il lui répond : Bégonia Grünther, 20 ans, la nouvelle stagiaire. Mme Léonie Carne, la cinquantaine bien sonnée, lui demande quel sujet elle désire aborder. Elle lui répond qu’elle voudrait traiter de l’origine des hommes et du fameux chaînon manquant. Le professeur Trovator l’a découvert. Il a d’ailleurs été retrouvé assassiné sous sa douche pour ses dires audacieux. La rédactrice en chef lui rétorque qu’un sujet pareil, fondé sur un fait divers et avec quelqu’un d’aussi peu connu médiatiquement que le professeur Trovator, n’intéressera personne. Bégonia s’insurge contre les mots et les idées vulgaires de Mme Carne : préférer un article sur les verrues plantaires à un article sur l’origine des hommes ! Léonie juge Bégonia très éloignée de l’esprit du journal. Bégonia voudrait qu’on parle plus à fond de l’origine de l’humanité. Ce sujet intéresse prioritairement Bégonia, mais il n’est pas du tout du goût de la rédactrice en chef qui choisit les sujets pour la nouvelle édition. Celle-ci voudrait, dit-elle, un sujet plus adapté à l’hebdomadaire «Demain», comme justement celui des verrues plantaires, par exemple. Bégonia lui demande pourquoi elle a cette attitude et rejette ainsi son sujet.
– Votre origine ça ne vous intéresse vraiment pas ?
Dit tout à coup Bégonia à Mme Carne. Celle-ci est contrariée.
– Non, mon père était alcoolique.
Alors Bégonia, sa rivale de par sa jeunesse et la vivacité de son intelligence, lui rétorque :
– Tant pis, j’irai chercher dans un autre hebdo…
Bégonia fait mine de partir. Mme Léonie Carne la retient et lui demande d’être plus modeste. Elle lui demande de rester au journal. Elle lui propose l’aide d’un ex bon paléontologue et journaliste-enquêteur à l’hebdo «Demain» qui pourrait l’aider dans son enquête policière sur le meurtre du savant. Aujourd’hui, M. Dominique Kratzenbull ne travaille plus. Il habite un endroit très isolé, au milieu de la nature: il est très difficile à repérer, c’est un château d’eau ! Mme Carne la conseille : c’est un journaliste de confiance et très compétant dans les domaines spécialisés de l’enquête policière, de la police criminelle et de la paléontologie…
Au prochain épisode, vous assisterez à sa première rencontre avec ce M. D. Kratzenbull.
Dominique Gay