« J’ai toujours aimé travailler avec les personnes et former des équipes »

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Alain Mary a commencé à travailler à la Fondation en 1986. Après 35 années d’activité, il a décidé de prendre une retraite anticipée.

Il commence sa carrière à Foyer-Handicap par sept années en cuisine à la Résidence Gabrielle Sabet. Ensuite, il poursuit dans les ateliers des Caroubiers, au service traiteur et conditionnement, à la boulangerie, à la cafétéria et au conditionnement alimentaire. Finalement, il termine par le secteur conditionnement de l’atelier du Petit-Lancy.

Quel effet cela te fait-il de prendre ta retraite ?
Aucun, c’est mon choix d’avoir donné ma démission. Le fait de choisir quand tu pars est plus agréable. Ce n’est pas la fin de quelque chose en soi. Je suis plutôt curieux de savoir ce qui va m’arriver le mois prochain.

Lors de notre dernière interview, à l’occasion de ton jubilé des 30 ans passés à la Fondation, à la question « Comment vous voyez-vous dans cinq ans ? », tu nous as répondu : « J’espère que je serai encore sur Terre ! Et puis, je me verrai bien arrêter de travailler et me retrouver au bord de la mer ». Le bord de la mer est-il toujours d’actualité ou as-tu d’autres projets ?
J’y vais régulièrement. Le côté agréable, c’est, dans la vie, de pouvoir partager mer, ville, campagne et montagne.

Quel domaine as-tu préféré durant toutes ces années ?
Peu importe les différents domaines, ce que j’ai aimé, c’est de travailler avec les personnes et les équipes. L’activité de base est toujours le même : simplement pouvoir faire évoluer un groupe. Pour être honnête, je trouve qu’actuellement le binôme formé par Ludovic Jaugey et Nathalie Castant fonctionne très bien.

Quels événements t’ont le plus marqué durant toutes ces années ?
C’est un vieux souvenir. Lorsque je travaillais à la Résidence Gabrielle Sabet en tant que cuisinier, j’ai fait une partie de flipper avec Madame Kaplun, la présidente de la Fondation. Comme la vieille galanterie française existe encore, j’ai dû la laisser gagner (rires) ! Il y avait également les grandes fêtes des ateliers organisées chaque année aux Caroubiers. La TSR est venue nous filmer. Ce n’est pas rien, nous faisions carrément partie de l’actualité genevoise ! Je me souviens d’une fête sur le thème des jeux : il y avait une salle pour le flipper, une autre pour le baby-foot, une troisième pour le ping-pong et une quatrième pour le jeu de la grenouille, proposé par un MSP de l’époque, Daniel Boshung, qui avait amené le matériel nécessaire. L’équipe de Denis Perritaz, le MSP de la boulangerie, avait confectionné un mille-feuille géant orné d’une carte de jeu géante représentant Madame Kaplun en reine de cœur. Avec les galas, ces événements nous rapprochaient tous.

Que t’a apporté le fait de travailler avec des personnes en situation de handicap ?
C’est le besoin qu’ont toutes ces personnes de liberté, d’indépendance et en même temps celui d’évoluer dans un cadre de travail défini. Il y a une bonne ambiance et un bon contact, mais cela n’arrive pas tout seul. C’est quelque chose qui se crée et se façonne avec le temps. C’est comme un talent, si on ne le travaille pas, il ne sert à rien.

Qu’est-ce qui ne te manquera pas ?
Tout ce qui est bureautique et administratif. Dans MSP, je ne sais pas si actuellement le S veut dire secrétaire ! Je pense que si nous voulons consacrer du temps aux personnes qui nous entoure, nous devrions faire moins d’administration…

Quel est ton hobby ?
Je suis un contemplatif : me reposer quelques heures au bord de la mer en pleine tempête, cela me va très bien. J’aime bien également le ping-pong et le basket.

Que feras-tu en premier quand tu seras à la retraite ?
J’irai chercher Olivier Masset à Carouge, pour qu’il me paye un verre de Pinot gris.

Qu’est-ce qui va le plus te manquer ?
Tous les collaborateurs qui m’entourent. Nous ne pouvons pas travailler si longtemps dans un endroit sans que ça puisse nous manquer. Ce n’est pas le travail en soi, mais la relation que l’on a créée.

Comment vois-tu l’avenir de la Fondation Foyer-Handicap ?
Je la vois ressemblant plus aux autres institutions avec les mêmes normes, pas forcément avec les mêmes projets, mais sur la même ligne. Je pense qu’il y aura moins d’indépendance au niveau budgétaire. L’indépendance de la Fondation va certainement être difficile à conserver.

Le mot de la fin
Ce qui me fait plaisir, c’est de partager ce moment avec vous, avec Olivier Masset et Michel Funcasta que je connais depuis des années. Nous ne nous sommes pas encore fâchés. Donc, il nous reste encore deux semaines et demie, j’espère que cela va durer.

J’ai vu aux infos le doyen des Français qui a 112 ans. Il a dit que dans la vie on faisait un petit tour, mais que lui, il faisait un grand tour. En tout cas, je ne regrette rien !