Dans la peau du martin-pêcheur d’Europe

L'image montre un magnifique oiseau perché sur une branche. Il s'agit d'un martin-pêcheur, reconnaissable à ses couleurs vives. Voici une description détaillée de l'oiseau : Plumage : Le plumage du martin-pêcheur est éclatant. Les plumes sur son dos et ses ailes sont d'un bleu vif et intense, tandis que sa poitrine et son ventre sont d'un orange brûlé profond. Bec : L'oiseau a un bec long, droit et pointu, typique des martin-pêcheurs, qui est idéal pour attraper des poissons. Tête : La tête du martin-pêcheur présente une teinte bleue foncée, avec une tache orange autour de l'œil et une bande blanche sous la gorge. Environnement : L'arrière-plan de l'image est flou, mettant en évidence l'oiseau. Les couleurs de l'arrière-plan sont majoritairement jaunes et vertes, suggérant un environnement naturel, possiblement près de l'eau. Cette image capture la beauté et les détails fascinants du martin-pêcheur, mettant en valeur ses couleurs vibrantes et son apparence élégante.
Martin-pêcheur d'Europe

Le martin-pêcheur d’Europe donne rendez-vous à synergies mag pour une interview exclusive.

Bonjour, merci de nous accueillir pour cette interview. Présentez-vous en quelques mots.

Bonjour chers journalistes ! C’est un plaisir de vous rencontrer. Tout d’abord, merci de vous être déplacés pour venir m’interviewer. Je m’appelle James Calotte. Je suis un martin-pêcheur d’Europe et j’ai 10 ans. J’habite au 19 avenue des Pêcheurs.

Avez-vous un nom scientifique ?

Oui, j’en ai un, il s’agit d’Alcedo atthis. C’est Carl Von Linné, un naturaliste suédois, qui nous décrit pour la première fois en 1758 sous le nom initial de Gracula atthis.

D’où vous vient ce nom scientifique ?

Ce nom vient de la mythologie grecque. Il existe une légende qui raconte l’histoire d’une fidèle épouse Alcyone, qui se rend tous les jours à la plage en espérant apercevoir son tendre époux, Céyx. Celui-ci était parti faire un voyage en mer, mais il s’est tristement noyé lors d’un naufrage. La mer ne rejeta que sa dépouille. Déboussolée, Alcyone décida de se donner la mort dans les mêmes eaux qui lui avaient enlevé son mari. Les dieux, émus, décidèrent de métamorphoser leurs corps en martins-pêcheurs.

De quelle famille faites-vous partie ?

Je fais partie de la famille des Alcedinidae. Cette catégorie inclut toutes les espèces de martins-pêcheurs et martins-chasseurs. C’est Constantin Samuel Rafinesque, un naturaliste américain d’origine franco-germano-italienne, qui nous catégorise dans cette famille en 1815.  

Votre nom est assez particulier. Pourquoi votre espèce est-elle appelée martin-pêcheur ?

On peut aussi nous surnommer oiseau de Saint Martin. Notre nom français vient du prénom Martin et du latin piscator qui désigne une personne pratiquant la pêche. Est-ce que vous me permettez de vous compter notre légende ?

Oui, avec plaisir !

Traditionnellement, il est transmis qu’un certain Saint Martin aurait aperçu un oiseau pêcher sa proie dans l’eau. À cause de cela, l’humain nous a alors comparés à un démon qui s’élance sur une âme.

C’est cette comparaison qui nous a permis d’être baptisés « martin-pêcheur ». Cependant, il y a une autre légende qui complimente notre espèce. Selon certaines traditions, il est dit que nous étions des oiseaux mythologiques turquoise avec un don pour repousser les tempêtes et pour vous apporter de la chance. Pour les personnes qui doutent de cette croyance, la couleur de notre plumage donne une touche unique et exotique en Europe.

Comment vous décririez-vous ?

J’ai le plumage étincelant et haut en couleur. Ma tête, mes ailes et mon dos sont remplis de plusieurs nuances de bleu, alors que le dessous de mon corps est blanc et roux. Mes plumes sont encore plus belles grâce à leur capacité à refléter la lumière. Mon corps est plutôt petit et large. J’ai un long bec assez fin. Je pèse 35 grammes pour 16 centimètres. Tout cela fait de moi le tombeur de ces dames.

On constate que vous êtes très charmeur. Mais comment se passe votre reproduction ?

Je creuse un trou afin que ma femme et moi puissions nous séduire mutuellement. Nos voisins nous trouvent étrangement bruyants, car nous nous courrons après tout en nous offrant du poisson. Nous couvons nos œufs, chacun à notre tour, car l’union fait la force. Ensuite, nous prenons soin de nos petits pendant quatre semaines, le temps qu’ils apprennent à voler de leurs propres ailes. Quelques jours plus tard, ils sont prêts à partir. Nous pouvons ensuite recommencer une autre couvée. Nous faisons cela deux ou trois fois par année, ce qui fait un total de 5 à 7 oisillons.

Comment peut-on différencier un mâle d’une femelle ?

Pour nous différencier ma femme et moi, il suffit d’observer la couleur de nos becs. Ils sont entièrement noirs. Néanmoins, la mandibule de mon épouse est rose-orangé comme la couleur de ses pattes.

Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est une mandibule ?   

Pour nous, les vertébrés à mâchoire ou à bec, la mandibule est la partie inférieure de notre bec.

Quelle est la particularité de votre espèce ?

Mon vol ! Je peux atteindre les 80 km/h. J’ai la capacité de voler tout en restant immobile dans l’espace. Je fais cela afin de guetter mes proies ou avant de me poser. J’ai aussi un cri très aigu.

Comment catégorise-t-on votre caractère ?

J’aime la solitude, sauf lors de la reproduction. Avec mes congénères, je suis de nature agressive alors qu’avec les autres espèces je suis d’une timidité maladive. Malgré mes couleurs flamboyantes, je déteste attirer le regard des autres groupes.

Où votre espèce vit-elle ?

J’adore voyager ! J’aime particulièrement aller en Europe, en Asie et au nord de l’Afrique. Je n’apprécie pas les saisons froides. Je préfère aller dans des régions plus tempérées. J’apprécie particulièrement les falaises où le soleil réchauffe mes belles plumes. J’ai également besoin d’un coin d’eau afin de pêcher ma nourriture.

Quel est votre régime alimentaire ?

J’aime principalement me nourrir de petits poissons et de petits animaux aquatiques tels que des insectes ou des crustacés. Je peux chasser pendant des heures, car je suis un très bon pêcheur et je suis très gourmand.

Quelle est votre espérance de vie ?

À l’état naturel, notre espèce peut vivre jusqu’à 15 ans. Néanmoins, j’ai entendu dire que l’un de nous a réussi à vivre jusqu’à 21 ans.

Ah oui, c’est quand même impressionnant !

Qui sont vos ennemis naturels ?

Ce sont les éperviers et les faucons hobereaux.

Êtes-vous en danger ?

Nous sommes menacés à cause de la destruction de certains de nos habitats et la pollution des eaux. Je suis donc sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) des espèces considérées comme vulnérable. Depuis le 17 avril 1981, notre espèce bénéficie d’une totale protection. Que nous soyons vivant ou mort, il est interdit de nous toucher, mais cela prend également en compte nos œufs, notre nid et notre environnement.

Pour finir, Monsieur le martin-pêcheur, avez-vous quelque chose à rajouter ?

Oui ! Saviez-vous que l’administration de la poste française a décidé de nous illustrer sur des timbres-poste, le 16 septembre 1991 ? C’est la dessinatrice Huguette Sainson qui a mis en place ce projet.

Merci de nous avoir accordé du temps pour faire cette interview.

Merci à vous.

Vidéos

L’envol du Martin-pêcheur

Le Martin pêcheur : La Chronique Du Vivant

L’appétit insatiable du martin-pêcheur à ventre roux