Aujourd’hui, dans « la peau d’un animal », synergies mag a rendez-vous avec l’impressionnant ours kodiak et son épouse.
Bonjour, merci de nous accueillir pour cette interview.
Présentez-vous en quelques mots.
Bonjour je m’appelle Niel et j’ai 26 ans. Oursia, ma douce et tendre, a 25 ans. Nous habitons dans notre tanière, au 40, rue des Ours, sur l’île Kodiak, située tout au sud de l’Alaska.
Pouvez-vous vous décrire en quelques mots ?
Je mesure 1,50 m au garrot et 3 m de haut lorsque je me dresse sur mes pattes arrière. Mon poids est de 530 kg. Ma femme est un peu plus petite et pèse 300 kg.
Comment peut-on différencier un mâle d’une femelle de votre espèce ?
Les femelles sont plus petites que les mâles et leur poids varient entre 250 et 350 kg.
Eh ben dis donc, vous êtes énorme !
Oui ça c’est sûr ! Au moins nous sommes en bonne santé.
Quelle est votre espérance de vie ?
À l’état sauvage, je peux vivre jusqu’à environ 30 ans.
Quelle est l’origine de votre nom ?
Notre nom vient de notre lieu d’habitation, l’île Kodiak. Nous appartenons génétiquement à la même famille que les ours bruns des États-Unis et de Russie, bien que nous fussions séparés pendant plusieurs siècles. Cependant, contrairement aux ours bruns qui sont totalement omnivores, nous sommes de grands carnivores.
Madame, comment se passe votre grossesse ?
La période de ma grossesse dure de six à huit semaines. Je mets bas de janvier à février dans notre tanière familiale. Il y a tout juste un mois, j’ai donné naissance à trois oursons. Chacun pesait 500 grammes. Aujourd’hui, ce sont de sacrés beaux gros bébés !
Oh oui, ce sont de sacrés gros bébés bien potelés !
Eh oui, parce qu’on les nourrit correctement.
Est-ce que vous élevez vos oursons auprès des mâles alpha de votre famille ?
Oh non, non, non ! Certainement pas ! Mes petits je les éloigne le plus loin possible des ours mâles.
Et pourquoi faites-vous cela madame l’oursonne ?
Cher journaliste, la réponse est assez simple. Leur père est capable de les tuer.
Mais, mais pourquoi ?
Afin que j’accepte à nouveau de lui donner d’autres oursons.
Ah, vous me scotchez !
À quel moment sortez-vous de chez vous ?
C’est au mois de mai que nous sortons de notre nid douillet. Nos petits sont pris en charge par leur mère pendant une longue période de deux à quatre ans.
Quel est votre caractère ?
J’adore la solitude, mais j’apprécie ponctuellement la compagnie de mes congénères. Je suis assez doux et tranquille.
Je suis surpris de votre réponse, moi qui ai toujours cru que vous les ours kodiak étaient des animaux plutôt sauvages.
Eh bien, vous étiez mal renseigné !
À quel endroit peut-on vous trouver ?
Dans des zones où l’alimentation est très riche et la pêche au saumon très dense.
Quel est votre régime alimentaire ?
Je me délecte exclusivement de saumons que je pêche dans les fleuves et les ruisseaux. Cela explique ma forte corpulence, car mon alimentation est riche en graisse et en protéines. Rien que de vous en parler, j’en ai l’eau à la bouche. Il m’arrive aussi de dévorer goulûment de l’herbe, des baies et même des élans !
Quand hibernez-vous ?
Jusqu’à la mi-octobre, avant que les jours commencent à raccourcir et que les premières rafales de neige arrivent, je mange copieusement. Puis je me mets au régime. Je regagne ma tanière et je fais une grosse et longue sieste bien méritée. Celle-ci dure tout l’hiver et je me réveille seulement au printemps, quand la température est plus clémente.
Vous avez de la chance de pouvoir dormir autant. Vous, au moins c’est sûr que vous avez un sommeil très réparateur.
Pourquoi ? Vous ne dormez pas autant que ça ?
Non, à part si on est au chômage ou à la retraite.
Wow, je n’en savais rien !
Qui sont vos ennemis naturels ?
Pour votre gouverne, je n’ai pas vraiment d’ennemis. Nous sommes les prédateurs !
Êtes-vous en danger d’extinction ?
Non, pas du tout. Notre famille s’agrandit chaque année.
Merci de nous avoir accordé du temps pour cette interview.
Ma femme et moi nous vous remercions d’avoir fait un si long voyage pour venir nous trouver. J’espère que nous avons bien répondu à vos questions. Nous vous souhaitons une bonne continuation.