A la rencontre des Amish

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Qui sont les Amish?
Les Amish sont une communauté de protestants anabaptistes (qui ne pratiquent pas le baptême des enfants). Ils trouvent leurs racines dans l’Oberland bernois, en Suisse. L’église réformée officielle réfute leur théologie anabaptiste car celle-ci «mettrait en danger» les enfants non baptisés (ils iraient en enfer). Les Amish, alors interdits de territoire bernois, migrent en Alsace où ils bénéficient d’une bienveillance religieuse.

La communauté a été effectivement fondée en Alsace par Jakob Amann (le mot Amish est dérivé de Amman). Il a décidé «d’arrêter le temps» avec une règle simple : «Tu ne te conformeras pas à ce monde qui t’entoure». Les Amish vivent encore comme au 17ème siècle et n’acceptent que très peu la technologie actuelle. Par exemple, ils n’ont pas le droit d’utiliser des boutons sur leurs vêtements car c’est une «avancée technique». Les roues de leur chariot n’ont pas de pneu. Malheureusement, en 1712, Louis XIV fait un édit d’expulsion des anabaptistes d’Alsace. Ils émigrent alors vers les Pays-Bas et surtout en Amérique du Nord. Un accord entre les Amish et William Penn, fondateur de la Pennsylvanie est signé à condition que les uns les autres se tolèrent. Aujourd’hui, on compte près de 300’000 membres dans le monde, en grande majorité au Nord des Etats-Unis.

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Comment sont-ils organisés?
Chaque communauté Amish est indépendante et a ses propres traditions. Le nombre d’enfants varie entre 8 et 10 par famille. Dieu leur a donné des enfants et les Amish les acceptent comme des cadeaux. Ils s’organisent autour de la pratique du Nouveau Testament. Par exemple, les femmes portent toujours des robes parce qu’il est interdit dans la Bible de porter des vêtements d’homme. L’homme, à son tour, laissera pousser sa barbe au mariage et les femmes doivent se couvrir la tête selon une exhortation de Paul dans la Bible. Ils ne bénéficient d’aucune couverture financière en cas de maladie ou d’accident. Ils n’ont aucune assurance. La bienveillance et l’entraide s’appliquent à chaque cas de figure.

Au début, les enfants Amish participaient à l’école publique. Mais, depuis 1972, l’Etat a accordé aux Amish le droit d’ouvrir leurs propres établissements scolaires jusqu’à ce que les enfants aient quatorze ans. L’école doit être à proximité car les enfants doivent pouvoir y aller à pied. La maîtresse est toujours une femme célibataire. Elle doit renoncer à l’enseignement si elle se marie…

Ils parlent un dialecte allemand, assez proche du suisse allemand et de l’alsacien.
Les non-amish sont appelés des «English».

Que mangent-ils?
La cuisine Amish est très copieuse mais modeste, proche de celle des pays de l’Europe du Nord. Une de leur spécialité est la soupe aux huiles végétales, à base de poulet ainsi que des beignets de pommes de terre (Boova Shenkel).

De quoi vivent-ils?
L’agriculture est leur principale occupation et monnaie d’échange. Le père s’occupe de ses terres jusqu’à ce que son fils puisse le remplacer aux champs. Il devient alors charpentier, menuisier ou toute autre petite occupation manuelle. Les Amish commercialisent une partie de leurs produits dans les circuits de distribution classiques. Les produits sont reconnus sains et sans OGM. Ils sont très prisés par les Américains. Les communautés ont aussi des magasins en ville, surtout en Pennsylvanie, où l’on peut acheter des produits Amish.

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Les Amish acceptent d’avoir des roues mais sans pneu

Font-ils du prosélytisme?
A l’exception d’une mission en Allemagne entre 1980 et 1985 qui n’a rien donné, les Amish ne font aucun prosélytisme. En somme, ils «tolèrent» les autres, mais les considèrent comme des «English», des mécréants qui ne suivent pas les règles évangéliques. En Pennsylvanie, ils sont acceptés en tant que communauté religieuse. La notoriété de la communauté amish dans le monde s’est considérablement accrue après la sortie en 1985 de Witness (en français Témoin sous surveillance), un film policier du réalisateur Peter Weir. Harrison Ford y joue un policier extérieur à la communauté et Kelly McGillis une jeune veuve amish.

Pour cacher un policier en danger de mort, la communauté Amish du Comté de Lancaster en Pennsylvanie l’accueille un peu à contrecœur. Il a de la peine à s’adapter au mode de vie Amish. On découvre alors les habitudes et les mœurs de cette société médiévale…

Je pense que ces gens doivent être très intéressants car concentrés vers et pour l’essentiel. Notre société de consommation va de plus en plus vite, laissant en arrière la dimension humaine avec son rythme au pas… Rencontrer ces personnes, c’est un peu comme faire une retraite dans un couvent: on y retrouve de vraies valeurs, de la solidarité et de la compréhension, du temps et très peu d’argent, voire pas du tout…

Maintenant, j’ai très envie d’aller en Pennsylvanie pour en rencontrer et pour savoir s’ils sentent une certaine forme d’exclusion ou s’ils se sentent tolérés dans notre société du XXIème siècle.