La permaculture est une démarche de conception éthique visant à construire des habitats humains durables en imitant le fonctionnement de la nature.
Rencontre avec Noémie Fernando, maîtresse socioprofessionnelle, qui nous explique la mise en place de la permaculture dans le secteur Horticulture de Cressy. Très impliquée, elle nous transmet sa passion pour le sujet.
Laisser faire la nature
« Ce projet a été mis en place il y a deux ans. À la Fondation, nous travaillons avec des personnes en situation de handicap, dans le but de leur rendre une vie meilleure, sereine et ancrée. Avec la terre, nous appliquons la même philosophie : nous redonnons vie à un sol pour le rendre plus fertile. Le concept de permaculture provient de l’exemple de la forêt vierge. Dans celle-ci, les branches des arbres se cassent, tombent et pourrissent. Ils se transforment avec le temps en un terreau fertile. Cela permet donc un cycle perpétuel. Avec la permaculture, le sol retrouve son rythme naturel. »
« Nous avons constitué six buttes. Celles-ci sont accessibles en fauteuil roulant, car elles sont entourées de dallage. Nous recréons des couches à l’image d’une forêt vierge. Tous les déchets naturels sont utilisés. Un sillon est creusé et des troncs y sont placés. Ceux-ci vont mettre beaucoup de temps à se dégrader. Entre ces gros troncs, nous plaçons des branchages. Au-dessus, nous rajoutons des feuilles et de la terre fraîche qui sera protégée avec du paillage pour que le sol garde une certaine température. S\’ensuit le début du compostage de tout ce que l’on a mis à l’intérieur de cette butte. Et comme ce sont des éléments qui vont prendre du temps à se détériorer, progressivement ils vont se transformer en éléments nutritifs pour la terre. La terre est noire et riche en vers de terre. Elle est «vivante». Une butte de permaculture permet de cultiver pendant plus de 20 ans. »
Associer les plantes
« Nous pratiquons également l’association des plantes. En effet, dans la nature, elles ne poussent jamais seules. De nombreuses espèces cohabitent. Il faut donc trouver des alliances qui fonctionnent. Par exemple, si nous plantons des tomates et du basilic, la première va grandir et donner de l’ombre au second. Celui-ci a également une odeur qui va éloigner certains insectes. Il y aura donc une meilleure production. »
Apprendre ensemble
« N’étant pas des spécialistes de la permaculture, nous apprenons tous ensemble. Le but est d’impliquer tous les collaborateurs en emploi adapté. Ceux-ci ont fait de nombreuses recherches sur internet. Ils s’intéressent et prennent le sujet à cœur. Nous avons demandé à une association spécialiste dans ce domaine de venir nous coacher pendant une année. »
Une production variée
« Cette année nous avons eu une excellente récolte : énormément de haricots, des tomates, des courgettes, des aubergines et des potimarrons. Cela fonctionne très bien ! Nous cueillons nos fruits et nos légumes mûrs. Bien que nous ne soyons pas labellisés bio, nous n’utilisons pas de produits chimiques. »
Collaboration avec le Café-Restaurant Ô5
« Nous envoyons une partie de notre production au Café-Restaurant Ô5 qui élabore de savoureux amuse-bouches. »
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui voudrait se lancer dans cette technique ?
« Cela demande beaucoup de curiosité. Je pense que tout le monde peut se lancer dans ce processus. Il faut faire ses propres expériences, échanger avec des gens qui l’ont déjà fait. Il existe de nombreux blogs, de pages Facebook ou de livres sur le sujet. Il faut accepter de se tromper, c’est comme cela que nous apprenons. »
Les journalistes de Synergies ont pu goûter des tomates cerise fraîchement cueillies. Quel goût exquis !
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