En 2011, l’équipe de Synergies a rencontré Georges Weber, un apiculteur passionné.
Sur le plateau de Vessy, nous quittons la route de Veyrier et ses 10 000 véhicules journaliers, pour retrouver, au fond d’un petit chemin, un coin de paradis entouré de verdure. Nous avons rendez-vous avec Georges Weber, 78 ans, passionné d’apiculture depuis l’âge de huit ans.
Georges est un personnage accueillant, proche de la nature. Son père était déjà apiculteur et possédait une centaine de ruches. C’est son envie de nous faire découvrir le monde de l’apiculture qui nous touche. « Cet endroit s’appelle le jardin de la Guinguette, c’est le lieu-dit de cette région. Autrefois, Carouge venait y faire des fêtes champêtres. » En face, il y avait un café, « la Guinguette » construit en 1872 par mon arrière-grand-père », nous explique Georges.
En Suisse, il y a peu d’apiculteurs professionnels. Il n’y a pas de formation, contrairement en France. Pour Georges, comme pour la plupart des 300 apiculteurs de Genève, le travail avec les abeilles reste un hobby. Il n’est pas possible de vivre de l’apiculture en Suisse, à moins de compléter son revenu avec la vente d’essaims, de reines ou encore de se lancer dans la construction de ruches.
Georges a cependant quelques inquiétudes concernant l’avenir de ses abeilles : « Il y a deux ans, à Troinex, j’avais 14 ruches et j’en ai perdu 10. Un matin, au printemps, il n’y avait plus d’abeilles. Les ruches étaient vides. Il n’y avait que du pollen et un couvain mort. Ces ruches n’ont pas été pillées. C’est un grand mystère. Il y a plusieurs causes comme le varroa, un parasite qui fait beaucoup de dégâts. Il se reproduit très rapidement dans les couvains et suce le sang des larves. Nous avons heureusement des moyens de lutter contre ce parasite. Pour moi, c’est surtout la faute des pesticides. Lorsqu’on analyse le sang d’un nouveau-né, on trouve des traces de pesticide, de fongicide ou d’herbicide. Je pense que cela joue un rôle. Lorsque j’ai perdu mes abeilles, il y avait de grands champs de maïs dans les alentours. Le maïs est enrobé d’un neurotoxique qui rend la plante néfaste pour les abeilles. »
Pour Georges, les abeilles des villes sont moins concernées par cette disparition : « Dans les villes, vous avez beaucoup moins de mortalité que dans les campagnes. Par exemple, il y a des ruches sur le tarmac de l’aéroport de Genève et les récoltes sont extraordinaires. Toutes les analyses ont démontré qu’il n’y avait pas de métaux lourds, que le miel était sain. À Paris, ils font des moyennes de 50 kilos de miel par ruche. Ici, si l’on fait 20 kilos, on est content. »
Mais cette disparition n’affecte pas la passion de Georges pour son hobby : « Je suis optimiste ! On parle de plus en plus de l’abeille. Toutes les semaines, vous avez un article dans les journaux. De plus en plus de jeunes s’intéressent à l’apiculture. »
« Vous apprenez toujours, vous ne pouvez pas dire, je sais ! »