En pleine expansion, le MMA devient un sport à grand succès. Mais est-il vraiment dangereux ?
Le MMA (Mixed Martial Arts) est un sport de combat. Il mélange plusieurs disciplines comme la lutte, la boxe anglaise et thaïlandaise, le karaté, le judo, le kickboxing et le jiu-jitsu. Il mêle « percussion » et « préhension » tels que coups de pied, de poing, de coude et de genou, mais aussi des techniques de « préhension » de corps à corps, projection et soumission.
Historique
Ce n’est qu’à partir des années 90 que le MMA a commencé à être reconnu. En réalité, ses origines remontent à la pratique du « pancrace » (sorte de lutte gréco-romaine) durant l’antiquité. Il provient surtout du « vale tudo » (tout est permis), un sport de combat libre brésilien du XXe siècle. En raison de sa « dangerosité », ce sport est encore interdit en compétition dans certains pays. Son image est par exemple mal perçue en France. Ce pays le considère comme un sport débridé et sans règle alors que la réalité est aujourd’hui bien différente.
Les combattants luttent « librement » sur un ring ou dans une cage ouverte, mais certains coups sont strictement interdits. Il n’est pas permis de faire tomber un adversaire au sol ou le frapper au niveau de la tête. On trouve trois champs de compétence : le striking (frapper), le grappling (lutter), le ground fighting (combat au sol). La soumission suscite l’abandon de l’adversaire.
En 1993, il devient le premier évènement de l’UFC (Ultimate fighting Championship), une organisation américaine d’arts martiaux mixtes, dans le Colorado. L’UFC a une mauvaise réputation. La plupart des commissions sportives américaines refusent de reconnaître ce sport où les combats sont peu régulés.
En 2000, l’UFC est au bord de la faillite. Cependant, cette dernière est rachetée pour seulement deux millions de dollars par les frères Lorenzo et Frank Fertitta, des milliardaires ayant fait fortune dans la gestion de casinos.
L’UFC se munit de règles, interdit les coups les plus dangereux et peaufine son image. Le MMA devient très populaire dans les années 2000.
En 2016, l’UFC a été racheté par l’agence hollywoodienne WME-IMG pour 4 milliards de dollars !
A l’image de la société actuelle
Très prisé par les moins de 25 ans, le MMA n’est finalement que l’image d’une société devenue brutale.
Ce sport demande une grande maîtrise corporelle et mentale et sa « dangerosité » est finalement remise en question. Les gants utilisés étant plus fins que ceux de boxe, des blessures sont plus facilement provoquées. Cependant, seulement 15 athlètes auraient perdu la vie contrairement à d’autres nombreux sports comme le football américain causant des commotions cérébrales ou tout simplement le ski et ses multiples chutes mortelles.
Le MMA est actuellement une très grande entreprise produisant des stars mondiales, à la fois sport, passion et business.
Rencontre avec un jeune combattant de MMA
« Je pratique ce sport depuis presque 1 an. J’aime les arts martiaux et le MMA est une bonne combinaison. Je trouve les athlètes complets, forts, souples, intelligents, endurants et rapides. Ce sport n’est ni dangereux ni agressif, mais il est clair que ça met en jeu l’intégrité physique. Je me sens plutôt sécurisé de penser qu’il y a des règles et un arbitre. Je recommanderais ce sport à tout le monde pour l’aspect physique, mental et la confiance en soi, l’esprit martial de discipline et pourquoi pas pour la défense. »
Qu’en pense sa maman ?
« Je suis d’accord que mon fils pratique ce sport, bien qu’il me paraisse dangereux au premier abord. Heureusement, mon fils m’a expliqué qu’il y a des règles et un arbitre et cela m’a rassurée. Je suis donc rassérénée et admirative malgré une peur subsistante. Ce que je crains, c’est qu’il prenne des coups au mauvais endroit et au mauvais moment, malgré les règles et l’arbitrage. Finalement, je prends un peu sur moi et j’estime qu’il est assez grand et que chacun est libre dans ses décisions. Au début, je ne voulais pas, mais avec le temps je me suis habituée et il ne faut pas oublier que j’étais aussi très peu renseignée sur le sujet. Aujourd’hui, je suis fière de lui, mais le mot « fais attention » est toujours de mise. Cela dit, je ne suis pas encore prête en tant que spectatrice ; mon regard changera avec le temps… »
En Suisse, le MMA s’est développé par l’intermédiaire d’infrastructures dans lesquelles des coachs expérimentés, comme le Genevois Carl Émery et le Neuchâtelois Nelson Carvalho, proposent des entraînements ainsi que par la création d’évènements concernant cette discipline. Contrairement à la France qui autorise ces combats depuis 2020 seulement, la Suisse a toujours consenti à ces derniers ainsi qu’à des championnats. Pour s’inscrire aux entraînements, il suffit de se rendre dans les clubs les plus proches. Même les femmes pratiquent aujourd’hui ce sport et des athlètes de haut niveau peuplent déjà notre pays.
La plus grande qualité à avoir pour ce sport, qui a commencé à susciter de plus en plus d’engouement, est sans doute l’humilité, puis la rigueur et la force mentale, mais avant tout le respect de l’autre.