Le torball, un sport méconnu qui améliore la confiance en soi

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A la découverte du torball, un sport qui mérite d’être reconnu.

Totalement inclusif entre les voyants et non-voyants, il peut être pratiqué par tous. Il donne à beaucoup de gens la possibilité d’oublier leur handicap et d’être considérés comme des sportifs à part entière. Il leur permet également de développer leur confiance en eux.

Histoire

Le torball (balle de but) est né en Allemagne en 1955 sous la forme d’une rééducation pour les soldats devenus aveugles, lors de la Seconde Guerre mondiale. Il sera petit à petit transformé en sport et arrive en France dans les années 1970.

Les principales règles

Il se joue avec deux équipes de trois joueurs et de trois remplaçants. Ils sont voyants ou non-voyants, mais portent tous un bandeau opaque sur les yeux. L’objectif est de marquer un but à l’équipe adverse en lançant un ballon sonore, uniquement à la main en le faisant passer sous trois cordes tendues en travers du terrain.

La surface de jeu est délimitée par un rectangle de 16 mètres de longueur et 7 mètres de largeur. Le but fait toute la largeur du terrain et mesure 1,30 mètre de hauteur. Le ballon est en caoutchouc et est de même dimensions et poids que celui utilisé pour le football. Il contient de petites grenailles de fer.

Chaque joueur est alternativement attaquant puis défenseur, le ballon devant être relancé uniquement à la main dans un délai maximum de 8 secondes après la récupération. Les 3 joueurs sont répartis sur toute la largeur. Ils doivent éviter que le ballon lancé par leurs adversaires ne rentre dans leur but.

Les joueurs, en défense, attendent le ballon debout, accroupi ou à genoux.

Le match se joue en deux mi-temps de cinq minutes chacune. L’équipe gagnante est celle qui met le plus de buts.

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Les défenseurs en action

« Quand nous avons commencé à le pratiquer, ce sport était uniquement destiné à des personnes avec un handicap visuel. Puis, il est devenu plus inclusif. Des équipes ont commencé à intégrer des joueurs sans handicap visuel, plus particulièrement chez les jeunes », se souvient Pietro Londino, le président de l’association suisse de torball.

« Le torball, que j’ai commencé à pratiquer à l’école spécialisée, à l’âge de 14 ans, m’a tout de suite plu. J’aime le football et les sports d’équipe. Je joue actuellement à Amriswil, une ville en Thurgovie. Cette équipe existe depuis 1976. »

Le torball en Suisse

Il existe une Fédération suisse de torball, fondée 1986.

Actuellement, il n’y a que 10 équipes au total, féminines et masculines. Après 3 années de disette, un championnat suisse est organisé en mai 2022. L’équipe féminine de Glarus et l’équipe masculine de Bâle ont remporté cette compétition.

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L’équipe féminine de Glarus, championne suisse 2022

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L’équipe masculine de Bâle championne suisse 2022

Ces équipes participent aussi à des tournois internationaux.

Une équipe de Suisse

Pour organiser un championnat, la principale difficulté est le nombre d’équipe en Suisse : « Nous avons eu un maximum de 5 équipes féminines, mais actuellement, ils n’en restent que 2. Nous allons vérifier s’il est possible de réaliser un championnat avec des équipes de l’étranger, en France ou en Allemagne, afin de réunir un minimum de 4 équipes. Nous espérons pouvoir organiser cela en 2023. »

Bien que ce sport mélange voyants et non-voyants, peu de voyants le pratiquent : « Actuellement, nous comptons 8 ou 10 joueurs voyants pour 50 à 60 joueurs non-voyants. Ce sport attire surtout les jeunes avec un handicap visuel. Cependant, ces derniers ont souvent des troubles associés aux troubles visuels. Il est donc difficile pour eux de pratiquer ce sport. »

Pietro Londino remarque que cette activité est bénéfique pour ces joueurs : « On note une progression, surtout dans le domaine de la confiance en soi. »

Faire connaitre ce sport

En 2021, la Fédération du torball suisse a eu la possibilité de faire quelques journées d’initiation et découverte dans les écoles à Villeneuve : « Plusieurs écoles en Romandie nous ont sollicités pour présenter le torball à l’occasion de leur journée sportive. L’organisation de ces journées a demandé un très grand effort avec tout le matériel que nous avons dû amener, mais ça valait la peine. Ils seraient prêts à inscrire une équipe au championnat suisse pour les jeunes. Cette formation compterait uniquement des joueurs entre 10 et 14 ans sans handicap visuel. Cela serait formidable. »

Comment participer ?

Si quelqu’un souhaite pratiquer ce sport, le plus simple est de contacter la Fédération suisse : « Elle connait toutes les équipes et permet d’orienter la personne vers une équipe qui se trouve proche du lieu où cette personne habite. Elle l’aide aussi à former une nouvelle équipe si cette personne connait d’autres personnes intéressées. »

Un message

« Le torball est un sport très technique et intéressant. Il donne à beaucoup de gens la possibilité d’oublier leur handicap et d’être considérés comme des sportifs à part entière. Il leur est bénéfique et leur permet de développer leur confiance en eux. De plus, ce sport est totalement inclusif entre les voyants et non-voyants et peut être pratiqué par tous. »

Biographie de Pietro Londino

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Pietro Landino est né aveugle en 1971. Originaire du sud de l’Italie, ses parents et ses deux frères vivent au Tessin, près de Lugano. Son épouse est aussi non-voyante. Ses deux filles ont 15 et 14 ans. Il réside au bord du lac de Constance.

Parcours

Il suit une école spécialisée à Fribourg. C’est dans cet établissement qu’il fait la connaissance du torball, un sport déjà pratiqué dans cette école. Ensuite, il réalise un apprentissage d’employé de commerce.

Actuellement, il est formateur en informatique sur PC et smartphone pour des personnes avec un handicap visuel. Il est également formateur Braille pour adultes.

Son palmarès sportif 

  • 2 championnats européens gagnés avec l’équipe nationale suisse
  • 3 championnats suisses.
  • Quelques finales perdues
  • 3 deuxièmes places
  • Remporté quelques tournois amicaux
  • Avec son équipe Amriswil, il a gagné quelques tournois à l’étranger.
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Champion suisse en 2016

Le saviez-vous ?

La différence entre le torball et le goalball 

Le terrain est plus grand pour le goalball : 9 mètres sur 18 mètres contre 7 mètres sur 16 pour le torball. Les buts ont la même dimension.

La plus grande différence, c’est le ballon : celui du torball pèse 500 grammes contre 1,3 kg pour le goalball. Il faut donc plus de force.

Le torball est plus technique. Il permet plus de manipulation avec le ballon.

Le goalball est intégré dans le programme paralympique, contrairement au Torball.

À l’exception de la Suisse, tous les pays limitrophes, France, Allemagne, Italie et Autriche, ainsi que la Belgique, Danemark, Pays-Bas, Malte, Pologne, Roumanie, Russie, République Tchèque, Tunisie, Algérie, Cameroun et le Nigéria pratiquent le goalball pour participer aux jeux paralympiques. Le réservoir de joueur en Suisse est trop petit pour pouvoir pratiquer les deux sports.

« Nous avons décidé, à la fin des années 80, de jouer seulement le torball, même s’il ne fait pas partie du programme paralympique », conclut Pietro Londino.