« La peinture m’a sauvé »

John Bramblitt est le seul et unique peintre muraliste non voyant de l’histoire. Il colore le monde pour les voyants !

Il est né en 1971 à El Paso, une ville du sud-ouest des États-Unis qui fait frontière avec le Mexique. Il effectue des études universitaires et obtient un diplôme avec comme but de devenir professeur d’écriture créative. Depuis tout jeune, le dessin a toujours été une passion.

C’est à 30 ans, en 2001, qu’il perd la vue à la suite de nombreuses complications de crises d’épilepsie violentes et à la maladie de Lyme. Sur le moment, il est complètement déprimé. Il ne sait pas de quoi sera fait son avenir. Petit à petit, il rebondit en s’engageant dans une voie qu’il n’aurait jamais imaginée : la peinture. Il va même en faire son métier.

À force de persévérance, il trouve des techniques pour réussir à peindre d’abord sur des toiles et ensuite sur des murs. Il utilise des toiles avec des lignes spéciales et de la peinture texturée afin de pouvoir se repérer en touchant ce qu’il peint. John identifie les différentes couleurs grâce à leur viscosité et leur épaisseur. Il met des étiquettes en braille sur tous ses flacons et pots de peinture afin de les identifier. Il touche aussi les visages de différentes personnes afin de les représenter sur les tableaux. Il peint des portraits à partir de ses souvenirs, de son imagination, mais aussi de ses expériences sensorielles et de ses rêves. Ses peintures sont très colorées et précises. Elles mixent les styles de l’impressionnisme et du pop art. Ses tableaux sont exposés dans plus de 120 pays.

Il donne également des conférences interactives, ainsi que des ateliers d’art gratuits où il invite des personnes à partager leurs œuvres. Actuellement, il vit dans la ville de Denton au Texas avec son épouse Jacqui et son fils Jack.


Mon avis
Je comprends entièrement John Bramblitt, car j’ai eu un parcours de vie assez similaire. En ce qui me concerne, je suis devenue aveugle à 9 ans après une opération dite « banale » des amygdales. Depuis toute petite, j’ai toujours adoré peindre et dessiner. Dès que j’entendais une musique ou une histoire, je les dessinais sur du papier afin qu’elles prennent vie. J’ai la chance d’avoir vu jusqu’à mes 9 ans. Ainsi, j’arrive à me représenter plus facilement les couleurs. Je sais que la couleur jaune représente le soleil ; le bleu clair, le ciel ; le bleu foncé, tout ce qui est océan ou mer ; le vert, la nature ; le rouge, les tomates, le sang, la passion, l’amour et le feu. Je me rappelle aussi très bien des dessins que je faisais à cette époque, par exemple des voitures que je repérais dans l’émission « Pimp My Ride », sur MTV ou des maisons de stars. J’aimais aussi beaucoup peindre des masques, mais encore dessiner au pinceau ou au feutre, tout ce qui sortait de mon imagination en appuyant bien fort avec le pinceau ou le feutre sur le papier afin de ressentir sous mes doigts les résultats finaux de mes œuvres.

Commentaire de Mayra Michaelis, rédactrice à Synergies
Je trouve ce sujet passionnant ! Je découvre un monde épatant, dont je retiens une chose : la perte d’un sens comme la vue est compensée par le développement d’autres sens comme le toucher et l’ouïe. Comment le cerveau arrive-t-il à s’adapter aussi précisément ? Ce peintre n’a eu aucune formation artistique avant sa maladie !


Documentation

Site officiel


Le saviez-vous ?
La maladie Lyme est transmise par les tiques. Ce sont des petites araignées, de la famille des arachnides. Elles transmettent des bactéries spéciales ou des virus (des spirochètes) provoquant diverses maladies, comme la maladie de Lyme, la plus connue, mais aussi des encéphalites.

Ils sont répandus dans toute l’Europe, on les trouve surtout en dessous de 1 500 m d’altitude. Si l’on ne soigne pas cette maladie à temps, cela peut avoir de graves conséquences, comme par exemple attaquer le système nerveux et le cœur. Les microbes de la maladie de Lyme peuvent rester extrêmement longtemps dans l’organisme et provoquer une arthrite chronique (une inflammation des articulations) et des lésions nerveuses qui apparaissent 2 ou 3 ans après l’infection. En ce qui concerne la vue, la maladie entraîne de fortes douleurs oculaires, d’énormes céphalées, une baisse de la vision et une hypersensibilité à la lumière.