Écouter pour marquer : plongée dans le monde du goalball

Par Celya
Le goalball est un sport paralympique conçu pour les personnes déficientes visuelles, où l’écoute remplace la vue grâce à un ballon sonore

Né dans les années 40 pour rééduquer les soldats aveugles, le goalball est devenu un sport paralympique à part entière. Méconnu du grand public, il gagne peu à peu du terrain, y compris en Suisse. Immersion dans une discipline où l’oreille remplace les yeux.

À première vue, le silence qui règne sur le terrain de goalball peut surprendre. Mais il suffit d’écouter attentivement pour comprendre : le moindre bruit compte. Des clochettes à l’intérieur du ballon guident les joueurs, tous privés de la vue. Des arbitres et un public discrets. Ici, c’est l’ouïe qui mène le jeu.

Une invention née des blessures de guerre

Le goalball a vu le jour en 1946, à l’initiative de deux hommes : l’Allemand Sepp Reindle et l’Autrichien Hanz Lorenzen. Leur idée ? Offrir un outil de rééducation aux soldats devenus aveugles après la Seconde Guerre mondiale. Rapidement, le jeu gagne en structure, devient compétitif, et entre au programme paralympique en 1976. Aujourd’hui, il fait partie des disciplines les plus représentatives du sport adapté aux personnes malvoyantes ou aveugles.

Les règles du jeu : silence, précision, coordination

Le terrain mesure 18 mètres de long sur 9 de large. Deux équipes de trois joueurs s’affrontent pendant deux mi-temps de 12 minutes. Tous portent un bandeau opaque, pour garantir l’égalité, quel que soit le niveau de vision.

Le but ? Faire rouler un ballon sonore dans le but adverse. En face, les défenseurs se jettent au sol pour le bloquer du corps. Les repères sont sonores, mais aussi tactiles : des lignes en relief aident les joueurs à se positionner. L’aspect stratégique est crucial. La règle stipule que l’équipe en possession du ballon doit effectuer un lancer dans les 10 secondes suivant la première prise de contact défensive avec le ballon.  À l’écoute s’ajoutent la rapidité, la mémoire spatiale, et une communication sans faille entre coéquipiers. Bien que le silence soit requis pendant le jeu pour permettre aux joueurs de se concentrer sur les sons du ballon, les arbitres et les officiels peuvent donner des instructions verbales pendant le match.

Une discipline encore discrète, mais bien présente en Suisse

Si le goalball reste peu connu en dehors des milieux spécialisés, il est bel et bien pratiqué en Suisse. Swiss Paralympic reconnaît officiellement la discipline. Des événements comme la Journée PluSport offrent l’opportunité au public de la découvrir et, parfois, de l’essayer.

Plus qu’un sport, une expérience sensorielle

Le goalball bouleverse les repères. Il invite à faire confiance à ses sens, à ses coéquipiers, et à son instinct. Pour les spectateurs, c’est une leçon d’humilité. Pour les joueurs, une source de dépassement de soi.

Dans un monde où le visuel domine, ce sport offre un espace unique : celui où l’on peut briller les yeux fermés.

Extrait de l’émission Champions d’Exception

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