Yves Patrick Delachaux est un romancier et essayiste genevois. Avant d’être écrivain, il a exercé le métier de policier durant plus de 16 ans. En 2008, il démissionne afin de vivre de son écriture. En 2017, il fait appel au Label-fh de la Fondation Foyer-Handicap pour mettre à jour son site internet.
« Je suis entré dans la police avec beaucoup d’illusions en pensant combattre le crime, la pauvreté et l’injustice. Cependant, je me suis assez vite aperçu que la nature humaine n’était pas si simple », explique-t-il.
Yves Patrick Delachaux se définit avant tout comme un flic de quartier, un agent de proximité : « C’est le baromètre du quartier. Il sent les tensions et tente d’apaiser les conflits. Il travaille en collaboration étroite avec les concierges, les postiers et différentes associations qui, ensemble, essaient de résoudre les problématiques quotidiennes. “Flic de quartier” est également le titre de mon premier roman. »
Le métier de policier est d’abord un métier de rapports humains : « Que ce soit dans la confrontation ou dans la médiation, nous sommes constamment en relation avec l’autre.
J’ai rencontré la pauvreté absolue et cela m’a donné plus d’humanité et d’humilité que j’en avais auparavant. Cependant, j’ai eu la chance d’avoir eu de bonnes conditions de travail à Genève en comparaison avec ce qui se passe à Lyon, à Paris ou à Marseille où les problématiques sont très différentes. »
Yves Patrick Delachaux, a travaillé de nombreuses années aux Pâquis et a donné des cours aux apprentis gendarmes afin de les sensibiliser aux minorités ethniques.
Avec son chef de l’époque, Alain Devegney, et Sarah Khalfallah, alors présidente de l’association Mondial Contact, ils ont mis en place un projet innovant de résolutions de conflits en contexte migratoire. Cette opération a donné le film documentaire « Pas les flics pas les Noirs pas les Blancs » d’Ursula Meier : « Avec Sarah et Alain, nous avons imaginé une manière de faire émerger des leaders positifs de différentes populations, avec qui la police et les acteurs sociaux peuvent travailler. Ces cinq ans furent très intensifs et font partie des plus belles années de ma vie.
J’ai rencontré des personnes magnifiques et extraordinaires qui venaient de tous les continents, avec lesquelles nous avons cherché à résoudre des problématiques sociales de migration», se souvient-il.
« J’ai le sentiment que les gens seraient très heureux de pouvoir vivre chez eux dans leur pays. Si tout le monde pouvait avoir cette chance-là, le monde s’en porterait mieux. Mais ce n’est pas le cas, ces régions sont touchées par la famine, la pauvreté, la guerre et les difficultés sociales, économiques et politiques », poursuit-il.
Ce projet n’existe plus en tant que tel à Genève depuis 2003, mais est encore d’actualité ailleurs en Suisse et en Europe.
« Malheureusement, Genève a voulu copier la France de Nicolas Sarkozy dont la politique a démantelé toutes les polices de proximité », déplore l’ancien policier.
L’écrivain
Très jeune, Yves Patrick aimait déjà écrire : « Spontanément, je racontais des histoires et je les écrivais. Cependant, je n’imaginais pas devenir romancier. Entre 16 et 35 ans, comme j’avais la plume facile, j’aidais mes camarades pour des travaux de rédaction. Un jour, dans le cadre professionnel, on m’a demandé d’expliquer mon travail de policier. Je devais écrire 6 pages et j’en ai fait 150 qui ont donné naissance à mon premier livre, “Flic de quartier”. »
Depuis, il a publié 7 livres, des chroniques et de nombreux articles et analyses techniques sur son métier de policier.
Pour Yves Patrick, l’écriture est un travail intérieur : « Avec le roman, c’est le ventre qui parle et non la tête. Je ne rentre pas dans l’imaginaire. Je connais tous les lieux que je décris. En ce qui concerne l’essai, c’est différent. C’est une démarche plus intellectuelle, scientifique et scolaire. La trame est prédéfinie avec l’éditeur. L’écriture m’amène beaucoup d’introspection et de tolérance. Cela demande d’être attentif aux paysages et aux personnes, d’être dans l’empathie. »
Yves Patrick n’aimait pas beaucoup l’école : « J’ai beaucoup souffert pendant ma scolarité obligatoire. Je la considérais comme de la détention. Depuis toujours, je suis épris de liberté. J’ai un besoin inhérent de bouger, partir et voyager, toujours avec cet amour de la littérature et de l’écriture. Je me suis simplement mis au service de mes passions. »
Rencontre avec Foyer-Handicap
Yves Patrick Delachaux a fait appel au Label-fh pour la réalisation de son site internet : « J’avais besoin de mettre mon site à jour. Je suis alors tombé sur la page internet de la Création de sites Web du Label-fh. J’ai fait la connaissance de l’équipe de ce secteur et leur proposition m’a parfaitement convenu. La rencontre avec Thierry, Celia, François et Jeremy a été rapide et spontanée. J’ai été impressionné par leurs nombreuses compétences. Il n’y a pas l’ombre d’un doute, il faut travailler avec l’équipe de Foyer-Handicap. »
Pour en savoir plus sur Yves Patrick Delachaux
Questions personnelles et décalées
Quelles sont vos passions ?
La littérature, la photographie, les voyages et surtout mon amourpour ma femme et ma famille. J’ai pu entraîner mes proches et mes enfants avec moi. Cela prouve qu’il y a beaucoup d’amour entre nous.
Si vous pouviez retourner dans le passé, à quelle époque iriez-vous et pourquoi ?
À l’époque du romantisme (fin 18e, début 19e siècle). La période des Lumières était basée sur la pensée et la raison et tout d’un coup le romantisme balaie tout cela et amène une bouffée d’oxygène extraordinaire de liberté et de folie, notamment dans les arts. Tout devient alors possible.
Plutôt Belmondo ou Bronson ?
Bien que j’apprécie Bronson, je dirais Belmondo. Il a quelque chose de grandiloquent et de touchant. Il a marqué le cinéma et me faisait rêver quand j’étais jeune.
Racontez une anecdote où vous vous êtes retrouvé totalement ridicule.
Un jour, un pauvre type ivre avait fait scandale dans le quartier. Nous l’avons mis en cellule de dégrisement. En ouvrant la porte pour lui dire de sortir, je lui ai balancé ses affaires du pied. Je me suis alors senti ridicule à ce moment-là, car son regard en disait long. Il s’est senti humilié. C’était un geste malheureux de ma part. J’avais l’impression d’être sadique.
Si vous pouviez avoir un super pouvoir, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?
Voler. Souvent j’observe et j’admire les oiseaux à la montagne. C’est extraordinaire et cela évoque la liberté. Quelqu’un a dit : « la meilleure façon de sortir d’un labyrinthe, c’est de le survoler, de prendre de la distance ».
Si vous pouviez refaire votre vie, que changeriez-vous ?
Je ne regrette pas la vie que j’ai vécue, mais comme je l’ai déjà vécue une fois, si j’ai la chance de pouvoir la changer, je changerais tout.
Quelle chanson vous file la pêche à coup sûr ?
Paint It Black des Rolling Stones.
Quel est votre livre de chevet ?
En ce moment, « Coupable de tout » d’Herbert Huncke.
Quel est votre film ou série préférée ?
J’apprécie particulièrement les films américains des années 40-50 qui ont un lien avec la littérature. Par exemple, « Le port de l’angoisse », le premier film mettant en scène Lauren Bacall où elle rencontre Humphrey Bogart.
Quelle est la gourmandise qui vous fait craquer à tous les coups ?
Le cheese-cake avec un coulis de framboises.
Quel est votre plat préféré ?
Cela peut être un simple plat du jour ou un repas gastronomique accompagné d’un bon vin. Cependant, le plus important c’est celles ou ceux qui entourent ce repas.
Si vous m’invitiez à manger chez vous, que me prépareriez-vous ?
J’aime beaucoup cuisiner. Je vous proposerais par exemple des spaghettis sauce curry, crevettes et chorizo avec un peu de piment.