Dans l’ombre du vampire

Par Celya
Dans l'ombre du vampire
Dans l'ombre du vampire

« Dans l’ombre du vampire » par Celya Mbembe est une histoire captivante et pleine de mystère. Il suit les aventures d’une jeune fille qui, après un déménagement soudain avec sa famille, se retrouve dans une maison étrange, entourée d’une atmosphère oppressante. Les événements prennent une tournure encore plus inquiétante lorsqu’elle se retrouve seule dans cette nouvelle maison, ses parents et son frère ayant disparu.

Peur, solitude et découverte de soi dans un contexte fantastique, avec une narration qui garde le lecteur en haleine jusqu’à la fin.


Chapitre 1 : Le déménagement

C’est arrivé ce matin, bien trop tôt pour que je sois prête à l’entendre. À peine éveillée, mes parents m’ont annoncé qu’on déménageait… immédiatement. Tout quitter : mon école, mes amis, ma vie. Mais où allons-nous ? Pourquoi partir maintenant, si soudainement ?

Mon père a le regard fuyant :

— Écoute, ma chérie, ta mère et moi avons trouvé un nouveau travail. Nous devons partir tout de suite.

Perdue, je suis allée retrouver mes amis dans notre endroit secret.

— Les gars, mes parents veulent qu’on parte immédiatement. Je ne comprends pas pourquoi… J’ai le « seum » ! Pourquoi ne puis-je pas rester avec vous ?

Leur dire adieu m’a serré le cœur.

De retour en bas de notre immeuble, les valises déjà prêtes, mes parents m’attendaient.

Mon père est prêt :

— En voiture !

Pendant le long trajet, je suis restée silencieuse, les yeux rivés sur la fenêtre, regardant défiler les paysages qui s’éloignaient à jamais. Adieu, chère maison. J’avais les larmes aux yeux, mais je voulais que personne ne les voie. Mon petit frère s’agitait, ennuyé. Le voyage semblait interminable.

Nous sommes arrivés au milieu de la nuit à Noirelune, ou la lune ne brille jamais pleinement, et où les créatures mystérieuses régissent les nuits en silence, se dissimulant dans les recoins sombres de la forêt. Ma montre indiquait minuit pile. L’obscurité pesait lourdement sur nos épaules alors que nous sortions les bagages. La maison qui nous attendait… était étrange. Immense, silencieuse, presque oppressante.

Le déménagement

À l’intérieur, chacun choisit sa chambre. Ma mère et mon frère ont commencé à ranger leurs affaires, mais mon père et moi sommes restés dans le salon, troublés par cette atmosphère pesante.

— Papa, est-ce que je peux te poser une question ?

Ma voix trahit mon angoisse.

— Bien sûr, ma fille.

— Pourquoi maman a voulu qu’on déménage si vite ?

— Ta maman a perdu son travail… Et cet endroit… c’était notre seule option.

Mais ce n’était pas tout. Ce qui était encore plus étrange, c’est que nous n’avions aucun voisin. Pas une âme à l’horizon, comme si nous étions les seuls à habiter cette ville fantôme. Un lieu rempli de mystères, que mon petit frère et moi étions bien décidés à explorer… en secret.

Le poids de cette journée m’a écrasée, et je suis allée me coucher, espérant trouver un peu de réconfort dans le sommeil. Mais la nuit m’a apporté autre chose…

Je me suis retrouvée en plein rêve. Mes parents et mon frère étaient là, assis à table, mangeant tranquillement. Je les ai appelés, mais ils ne m’ont pas répondu, ne m’ont même pas regardée.

— Papa ! Maman ! Jim !

Mais rien… Comme si j’étais invisible. J’ai essayé de les toucher, mais ma main passait à travers eux. C’était un cauchemar !

Je me suis réveillée en sursaut, en sueur. Mon lit était trempé, mon pyjama collait à ma peau. En me levant, je me suis cognée contre le mur et suis tombée à genoux. Une douleur vive m’a traversé le corps.

Affolée, je me suis précipitée hors de ma chambre, allumant toutes les lumières sur mon passage.

— Papa ! Maman !

Mais il n’y avait personne. Ni dans leur chambre ni nulle part ailleurs. Même mon petit frère avait disparu. Seigneur ! Cette maison… c’était l’antre du diable !

Terrifiée, je me suis habillée à la hâte et suis sortie en courant. À l’extérieur, tout semblait figé. Le vent, les oiseaux, même le temps lui-même semblait suspendu.

Je criais :

— Au secours ! Aidez-moi ! Quelqu’un est là ? Quelqu’un m’entend ?

Alors, les paroles de mes grands-parents me sont revenues : « Un jour viendra où tu seras seule, où personne ne pourra t’aider. Si ta famille disparaît, ce sera à toi de les retrouver. Fais attention, car on t’observe. Il existe un monde parallèle… Mais ce n’est pas un monde pour toi. Aide-les à s’en sortir, ou tu ne les reverras jamais. »

Je pleurais à chaudes larmes sous la pluie battante, une tempête se déchaînant au-dessus de ma tête.

Je hurlais au ciel :

— Pourquoi ? Pourquoi m’avez-vous pris ma famille ?

Je marchais sans savoir où aller, sans téléphone, rien. J’ai tout laissé derrière moi, sauf un goûter et une gourde. Après des heures à errer, je suis tombée sur une grotte.

Devais-je entrer ? Oui, j’avais peur. Mais je n’avais pas le choix. « Allez, ma fille, prends ton courage à deux mains, » me suis-je dit.


Chapitre 2 : Le repaire

Le repaire

À l’intérieur, la grotte était encore plus sinistre que je ne l’avais imaginé. Trempée, épuisée, je me suis allongée sur le sol froid et humide, et j’ai fermé les yeux. Combien de temps ai-je dormi ? Je ne sais pas. Mais lorsque je me suis réveillée, une main glaciale se posait sur mon épaule. J’ai ouvert les yeux et j’ai crié.

« 1, 2, 3, 4… 1, 2, 3, 4… » je comptais pour me calmer, espérant que ce cauchemar disparaisse. Pourtant la présence restait là, implacable.

Une voix d’outre-tombe résonna alors dans la grotte :

— Es-tu seule ? Pourquoi pleures-tu ? Pourquoi es-tu là ? Réponds-moi quand je te parle !

Tremblante, je me suis levée, essayant de me tenir debout malgré mes jambes flageolantes. Mon père m’avait appris à ne jamais détourner le regard, alors j’ai fixé cette créature droit dans les yeux. C’était une silhouette humaine, mais ses yeux… rouges, injectés de sang… et ces ailes… Un vampire !

Je faisais de mon mieux pour cacher ma terreur, mais mon cœur battait si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser.

— Tu as faim, petite ?

Sa voix était douce et effrayante à la fois.

Je n’ai pas répondu, pétrifiée. Le vampire a alors disparu un instant, pour revenir avec un couteau, une fourchette, et des assiettes. Il y avait un four dans son repaire !

— Pourquoi me regardes-tu comme ça ? Tes parents ne t’ont jamais parlé de moi ?

Son ton était moqueur.

— Pose tes questions, je sais que tu en as.

Je restais silencieuse, terrifiée à l’idée de ce qu’il pourrait faire.

— Bon, je vais chercher à manger. Tu as faim, n’est-ce pas ?

Comment savait-il cela ? Pourtant, je faisais tout pour que mon ventre ne gargouille pas. Je l’observais s’affairer en cuisine. Il ajoutait du sel et du poivre dans une énorme marmite. Mon Dieu ! Était-ce moi qu’il comptait cuire ?

Il est revenu, la marmite pleine. L’odeur qui en émanait était presque appétissante, malgré ma peur. Il m’a regardée avec insistance.

La marmite du vampire

— Maintenant, tu manges. C’est un ordre. À moins que tu préfères que ce soit moi qui te mange ?

— Que voulez-vous dire par là ?

— Je crois que ma question est assez claire, tu ne trouves pas ?

— Alors, vous voulez vraiment me manger, si je comprends bien ?

— Crois-tu que je sois un monstre ? Que vois-tu quand tu me regardes ? Ne baisse pas la tête, petite. Regarde-moi bien. Alors, que vois-tu ? Arrête de me fixer !

— Et pourtant, c’est vous qui insistez pour que je vous regarde.

— Assieds-toi maintenant et mange ! Est-ce que c’est clair ?

— Je… je crois que je n’ai pas faim.

— Très bien, mais sache que ça, tu me l’as déjà dit. Mais ton ventre gargouille. J’ai préparé ce repas exprès, car je savais que tu viendrais. On restera ici jusqu’à ce que ton assiette soit vide.

— Mais… vous ne m’avez pas dit ce que vous m’avez préparé à manger.

— Tu ne t’arrêtes jamais de parler, n’est-ce pas ? Un vrai moulin à paroles.

— D’accord ! Je vais manger. Mais après, qu’est-ce qui va se passer ?

— Je te l’ai déjà dit. Mange et tais-toi, petite.

Je n’insiste pas. Ça ne sert à rien. Il est clair que je n’obtiendrai aucune réponse de sa part. Alors, je décide de manger.

— Et je dois boire ça après ? Ça a l’air de fumer. Est-ce du thé ? Parce que ça a une couleur étrange. S’il vous plaît, répondez-moi ! Pourquoi vous ne parlez plus ?

— Cesse de faire des caprices. Qu’est-ce qui coule sur ton visage ? Tu pleures, petite ? Sache que je ne suis pas sensible à tes larmes. J’en ai vu d’autres comme toi. Elles non plus ne m’ont pas écouté. Et devine ce que j’ai fait…

— Je préfère ne pas deviner.

— Tu n’as toujours pas terminé ton assiette, petite fille ?

— Ça y est. J’ai mangé. Vous avez vu ? L’assiette est vide. Maintenant, j’exige des réponses.

— As-tu vu l’heure ? Je crois bien qu’on a passé toute la journée ici, toi et moi. Enfin, surtout moi, à attendre que tu finisses de manger.

— Vous aviez dit que si je mangeais, vous me diriez ce qu’il y avait dans mon assiette et dans ma tasse.

— Il est temps d’aller dormir.

— Où ça ?

— Je n’en sais rien. Pourquoi, tu veux dormir ici ?

— Peut-être.

— Suis-moi alors. Lève-toi ! Veux-tu que je te porte ?

— Non, je peux marcher toute seule.

Je me lève enfin et le suis à travers plusieurs couloirs de plus en plus sombres. Les murs, noirs comme la nuit, sont ornés de tableaux anciens représentant des portraits aux regards perçants. Une faible lumière projette des ombres inquiétantes sur des statues effrayantes qui semblent chuchoter des avertissements. Je frissonne. Je sais déjà que je ne me lèverai pas pour chercher un verre d’eau cette nuit.

La grotte du vampire

— Où sommes-nous ? Cet endroit est horrible ! Qu’est-ce que c’est ?

— C’est l’endroit où tu vas dormir.

— Et mes réponses ?

— Fais comme bon te semble. Ici, quoi qu’il arrive, je n’entendrai rien.

— Pourquoi ne parlez-vous plus ? Que va-t-il m’arriver ?

— À demain, petite fille. Si tu survis jusqu’au matin…


Chapitre 3 : Un rêve et des questions sans réponses

— Papa, maman, où êtes-vous ? Au secours ! Aidez-moi ! Cet endroit me fait peur. Il croit que je vais réussir à dormir ici ? Il se trompe. Si je m’endors, que va-t-il se passer ? Peut-être qu’il va… Non, non, non, non… Je ne veux pas y penser. Papa, maman ! Ça y est, vous m’avez trouvée !

— Pourquoi dis-tu ça ? Nous n’avons pas bougé de la journée. Ton père est fatigué.

— Mais, vous ne voulez pas savoir ?

— Savoir quoi, ma fille ?

— Où j’étais ?

— Chez ton père ?

— Maman, où sont passées tes lunettes ? Tu ne t’en sépares jamais.

— Tu ne me trouves pas plus belle sans ? Que penses-tu de mes lentilles rouges ? Tu ne m’aimes plus ?

Je regarde mon petit frère, mais… c’est un adolescent !

— Depuis quand as-tu autant grandi ?

— C’est la soupe spéciale de maman qui m’a fait grandir. Veux-tu te promener avec nous ?

— Oui, je veux bien.

— Alors, allons-y. Passe devant, ma chérie. Et arrête de regarder ton père comme ça !

Le rêve

Je me réveille en sursaut, tremblante. Ce n’est pas possible. C’était quoi, ce rêve ou plutôt ce cauchemar ?

— Petite, as-tu bien dormi ? Ah, tu joues encore à la reine du silence ? Très bien, fais comme bon te semble.

La créature me fait un signe de la main.

— Il faut que je te pèse. Avance !

— Je ne vois pas de balance.

— Tu portes toujours les mêmes habits ? Ton père a-t-il aussi un grain de beauté sous l’œil gauche et des fossettes comme toi ? Allez, monte sur cette balance !

— Ce n’est même pas une balance ! Alors, vous allez me manger ?

— J’ai dit monte sur cette balance ! Maintenant !

— D’accord, très bien, je monte.

— Ton cœur bat un peu trop vite, tu ne trouves pas ?

— Je… je ne sais pas. Je ne l’entends pas.

— Retourne à l’endroit où tu as passé la nuit.

— Je n’aime pas cet endroit.

— Et moi, je n’aime pas me répéter. C’est une punition.

— Mais qui êtes-vous pour m’ordonner ça ?

— L’univers.

— Vous n’avez toujours pas répondu à mes questions.

— Aimes-tu lire ?

—…

— Très bien, je suppose que oui si tu ne réponds pas. Va te cacher, petite.

— Pour quoi faire ?

— Parce que je te le demande !

— Je ne veux pas me cacher. Me cacher de qui, d’abord ?

— Ce n’est pas à toi de savoir. Arrête de poser des questions aussi bêtes.

Pourquoi m’a-t-il dit de me cacher ? J’entends une autre voix. Ce n’est pas la sienne. Peut-être que si je m’approche, je pourrai l’entendre. Qui est cette personne avec qui il discute ?

— Bonjour, cher maître.

— Que me vaut le déplaisir de ta présence ici alors que je ne t’ai pas invité ? Veux-tu que j’arrache ton cœur ?

— Cher maître, j’ai faim. Mais dites-moi, d’où vient cette odeur exquise ? Avez-vous une invitée ? Est-ce la fameuse fille que vous avez en votre possession ?

— Oui, c’est bien elle. Mais elle n’est pas encore prête.

— J’espère qu’elle le sera vite. Elle ne sait pas ce qui va se passer…

— Elle se contente de rire. Quelle naïveté !

— Êtes-vous sûr qu’elle ne sait pas qui nous sommes ?

— Vraiment ? Me prends-tu pour un débutant ?

— Mille excuses, maître.

— Reviens dans 7 jours. On sonnera la cloche.

— Enfin ! J’ai cru que ce jour n’arriverait jamais.

Ça y est, il est enfin parti. Je vais rester seule ici ? Dans cette grotte ? Non, il revient. Je dois partir.

— Malheureusement pour toi, tu devras rester seule. Il n’y a aucune échappatoire, petite fille. Tu n’as nulle part où aller et tu ne connais personne. Je reviendrai dans 7 jours. Je vais t’enfermer dans cette grotte. J’espère que tu sauras te débrouiller seule. Si tu ne t’en sors pas vivante, tant mieux ! Dans 7 jours, je reviendrai te manger. J’en salive d’avance.

— Quand je vous ai posé la question, vous m’aviez dit que vous n’alliez pas me manger.

— Oui, mais entre le dire et le faire, il y a une grande différence.

Oui, il a bien des ailes. De grandes ailes, mais je n’arrive pas à en voir la couleur. J’aperçois une chaise rouge. J’espère qu’il n’y a aucun danger à m’asseoir dessus. Le temps passe lentement, chaque minute semble durer une éternité.

Il a dit que je ne pouvais pas sortir d’ici, mais il n’est plus là. Et je ne suis pas une petite fille, non, je vais sortir d’ici ! Dans 7 jours, il reviendra, mais je serai déjà partie. Oui, c’est sûr !

Où se trouve la sortie de cette grotte ? Peut-être que si j’écoute bien, je pourrai entendre le bruit d’une route… Combien de kilomètres dois-je marcher ? Où est la limite de cette grotte ?

Oh non, je n’ai plus de boisson ni de nourriture. Mais j’ai pris une décision : je m’en vais !


Chapitre 4 : Essayer de fuir

Ça y est, je vois de la lumière. Il faut que je continue à courir pour m’échapper de ce lieu et de ce monstre. Je dois faire une pause, mon ventre est noué et mes jambes me font mal.

La course-poursuite avec le vampire

Je m’arrête près d’un arbre. Peut-être devrais-je m’asseoir au pied de celui-ci et faire une sieste ? J’espère que je me réveillerai assez tôt en cas de danger. Il faut que je compte les jours, que je ne perde pas espoir. Un jour, je retrouverai ma famille.

Et si c’était à cause de cette créature que ma famille a disparu ? Non, impossible ! Enfin, je crois… Si c’est le cas, mes parents pourraient mourir ! Mais qu’est-ce que je raconte ? Ce n’est pas un ange ! Il parle une fois sur deux, quand ça lui plaît. Il ne répond jamais à mes questions.

Je n’arrive plus à bouger. Mes membres me font mal. Je souffre. Je crois que j’ai de la fièvre. Respirer devient difficile. Il m’a attaché les mains et les jambes ! Non, c’est impossible ! Je ne peux pas déjà être revenue au point de départ. Il avait dit 7 jours ! Pourquoi suis-je incapable de bouger mes jambes ou mes bras ? Pourquoi est-ce si difficile de respirer ? Je ne peux pas finir comme ça ! Je dois continuer à espérer et garder cette lumière en moi. Sans lumière, il n’y a plus d’espoir.

— Bonsoir, petite fille ! Où comptais-tu aller comme ça ? Tu pensais vraiment que tu pourrais m’échapper ? Crois-tu que fuir est la meilleure solution ? Je me suis bien amusé à te chercher. C’était si facile. Tu laisses des traces partout !

— Les 7 jours ne sont pas encore écoulés !

— Ah, vraiment ? C’est l’heure de passer à table. Qu’en dis-tu ? Je vais t’expliquer comment ça va se passer. Je vais d’abord te pendre par les pieds. J’ai toujours aimé le jeu du pendu à l’envers. Peut-être que je te couperai en petits morceaux… Oui, je vais boire ton sang. Ton cœur s’accélère, tu m’as l’air bien appétissante. J’ai hâte de te dévorer.

— Ce n’est pas drôle !

— Cours, et je te rattraperai !

Je me lève difficilement, commence à courir, encore et encore et je tombe, me relève et continue de courir. Je ne veux pas lui donner la satisfaction de m’attraper. Ma cheville me fait mal, mais je continue malgré la douleur.

— Tu n’as pas couru assez vite, petite fille ! Tu es si facile à attraper. Et maintenant, c’est l’heure ! Tu t’énerves ?

— Je ne peux pas finir comme ça ! Il faut que je me batte, que je le repousse !

Dans la forêt

Soudain, du sang commence à couler du ciel, du sang froid ! Je m’étais assoupie ! C’était quoi ce rêve ? Il faut que je parte. Loin ! À présent, je ne peux compter que sur moi-même.

Je crois que la seule solution est de continuer à marcher, sans m’arrêter. Je dois retrouver ma famille. Où êtes-vous ? Je ne sais pas quoi faire et quelles solutions envisager.

Je me sens bizarre tout à coup…

Comment m’échapper ? Je dois m’éloigner le plus possible de cette créature qui me terrorise. Et surtout, je dois compter les jours.

Suis-je capable de surmonter ma peur ? Nous, les humains, nous sommes capables de grandes choses, des choses inspirantes !

Cela fait longtemps que je marche. J’ai mal aux pieds. Je suis épuisée. Mais je dois continuer à avancer. C’est la seule solution : avancer, ne pas s’arrêter !

Je n’arrive plus à tenir sur mes jambes. Je suis tellement fatiguée. Quel est ce bruit ? Dois-je crier « à l’aide » ? Non ! Il faut que je me cache. Mais où ? Derrière ces buissons ?

J’entends toujours ce bruit. Qui sont ces gens qui s’approchent ?

Pourquoi le bruit s’arrête-t-il ? Combien sont-ils ? Ils me cherchent, c’est sûr !

Dans la forêt

— Il est toujours là !

— As-tu trouvé quelque chose d’intéressant ?

— Non, pas encore. Mais je sens qu’il y a quelqu’un dans ces buissons.

— De quoi parles-tu ?

— Viens voir par toi-même si tu ne me crois pas.

— Et puis quoi encore ?

— Allez, ça ne prendra que 10 secondes.

— OK, j’arrive.

— Qui es-tu ?

Je leur réponds :

— Et vous, qui êtes-vous ?

— Pourquoi es-tu là ?

— Suis-je vraiment obligée de vous répondre ? Non, merci !

— Viens avec nous !

— Hors de question que je vienne avec vous !

— Peut-être que tu veux prendre une douche, manger quelque chose, ou te reposer dans un bon lit ? Ça se voit sur ton visage que tu es exténuée. Allez, lève-toi, viens, avance !

Je les suis à contrecœur. Je n’en ai pas envie, mais quelque chose me dit que je devrais peut-être leur faire confiance, même si ce n’est pas dans mes habitudes.

— Où allez-vous ?

— Sur la route des mystères. Mais peut-être qu’on va s’arrêter chez nous. Finalement, tu es notre invitée surprise. Est-ce que ça te va ?

— Ai-je vraiment le choix ?

— Sache que dans la vie, on a toujours le choix.

— Ouais, peut-être. Mais on fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut.

— Bon, d’accord, tu as raison.

Je suis donc ces étranges personnages dans un endroit rempli de mystères.

— Nous sommes arrivés ! Regarde, elle s’est endormie.

— Réveillons-la !

— Allez, viens, suis-nous !

— Je crois bien que je vais rester là !

— Quoi ? Dehors ? Comme tu veux ! Mais sache qu’on annonce une nuit de tempête. Mais qui sommes-nous pour t’obliger à faire quoi que ce soit ?

— Allez, viens avec nous. Tu pourras manger, boire et te reposer.

Nous entrons dans une étrange maison.

Dans la maison du vampire

— On lui fait visiter toutes les pièces ?

— Non ! Juste la chambre et la cuisine !

— Attends-nous là !

Mais qu’ils sont bizarres ! Je ne vais certainement pas les attendre ici. Je vais voir ce qu’ils font et peut-être les écouter.

Encore un couloir, et des escaliers avec de grandes marches ! Je vais essayer de les écouter parler derrière la porte.

— Qu’est-ce qui va se passer s’il sait qu’on a la gamine avec nous ?

— Tu crois qu’il est gentil ?

— Oui, je le connais très bien.

Mais qu’est-ce qu’ils racontent ? Qui est-ce qu’ils connaissent très bien ?

La porte s’ouvre !

— Tu t’es perdue ?

— Non ! Je cherchais les toilettes.

— Ah, elles sont à l’autre bout du couloir, tout au fond, à droite.

— Merci !

Je fais semblant de me diriger vers le lieu indiqué.

— Tu crois qu’elle nous a entendus ?

— Bien sûr que non. Arrête de t’en faire. Ce n’est qu’une gamine ! Et même si elle nous a entendus, nous parlions dans un dialecte qu’elle ne comprend pas.

— Mais IL sera ravi qu’elle soit en notre possession ! Veux-tu boire quelque chose ? Ou bien manger ?

— Je n’ai pas faim.

— Très bien !

L’odeur et la couleur de ce plat me semblent infectes ! Je ne veux pas prendre de risque et vais les observer sans rien dire.

Je partirai dès la nuit tombée.

— Tu sais, si tu veux, tu peux rester ici. Et même dormir là. Tu ne veux pas aller te coucher ?

— Non, je ne suis pas fatiguée. Je vais rester un peu.

— Alors bonne nuit et à demain.

Ils s’éloignent.

— Es-tu sûr que c’est bien de la laisser seule ? Penses-tu que c’est prudent ?

— Allons nous coucher.

Cette maison est moins grande que celle du vampire, mais elle est quand même effrayante. Les murs sont d’un rouge foncé. Un vieux tapis gris couvre le sol.

La maison rouge du vampire

J’ai passé assez de temps ici. Je ne souhaite plus rester. Ils pensent vraiment qu’ils peuvent me donner des ordres ? Alors ça, non !

En revanche, ils ont des livres ! Par contre, je ne connais pas cette langue.

Mon petit frère, si tu savais à quel point tu me manques. Et mes chers parents ! Je vous retrouverai, j’en suis sûre.


Chapitre 5 : Disparue !

— Où est-elle ?

— De qui parles-tu ?

— Cette fille ! Celle qu’on a accueillie hier soir. Où est-elle passée ?

— Je ne sais pas.

— Cherche-la. Elle ne peut pas être bien loin.

— Tu crois vraiment ça ? OK, je vais la chercher. Mais je ne pourrai pas le faire seul, c’est grand ici.

— Mais ce n’est pas possible !

— Il y a un problème.

— Oui, elle est venue ici, dans cet endroit précis, et a pris quelque chose d’important !

— Qu’est-ce que c’est ?

— Dois-je vraiment tout expliquer à chaque fois ?

— Pardon !

— Partons tout de suite.

— Est-ce qu’on peut revenir ?

— Non, ça, jamais. Maintenant, partons.

Une pluie glaciale commence à tomber. Je ne peux pas me cacher. Si je ne bouge pas, j’aurai froid. Je crois que je vais courir. Même si je suis fatiguée. Mais je ne sais pas où je vais. L’univers a décidé de ne plus me parler et de ne pas répondre à mes questions.

Sous la pluie

Je souhaite plus que tout retrouver ma famille. Où êtes-vous passés ? Ce qui est étrange, c’est que j’ai l’impression que je vais bientôt vous retrouver. Et dans ce cas, j’aimerais savoir la vérité.

Est-ce que je dois garder ces livres ? J’ai déjà fini le premier. Si je les vends, je pourrais peut-être m’acheter quelque chose à boire ou à manger. De quoi tenir quelque temps.

J’ai l’impression que partout où je vais, le mal rôde. Ça ne me plaît pas. Je sens quelqu’un s’approcher, dangereusement, mais sûrement.

Je dois continuer à avancer. C’est la seule solution.

Que se passe-t-il ici ? Je vais m’approcher pour voir. J’essaye de faire le moins de bruit possible. Je marche à la vitesse d’un escargot, sur la pointe des pieds.

Mais qu’est-ce que c’est ? D’où vient ce souffle ? Il est tellement chaud.

La montagne

C’est de la fumée ! Wow ! Je ne dois pas rester là. Je vois encore une forêt. Elle semble beaucoup plus vaste que la précédente. Et à droite, il y a une montagne. Je suis fatiguée de grimper. Si je prends le chemin de la montagne, je serai exposée. Par contre, si je vais dans cette forêt, je serai mieux cachée. Je pense que je vais continuer par la forêt.

Après avoir marché durant de très longues heures, je décide finalement de m’asseoir. Je crois que je suis encore perdue. Papa, maman, que dois-je faire ? Les arbres sont si grands, c’est comme s’ils voulaient me faire tomber. Cette forêt est très dense, pourtant, il n’y a pas d’oiseaux.

Je me sens si près du but, mais pourtant si loin. Mes jambes et mes pieds me font mal. Vais-je m’en sortir ?

Oh non ! Ce n’est pas possible ! Encore une grotte ! Mais cette fois-ci, je n’y entre pas !

Si je me rappelle bien, il m’a dit qu’il allait me manger dans 7 jours ! Je ne vais pas le laisser me dévorer aussi facilement. Je vais me battre. Il revient bientôt.

Ce qui signifie peut-être que je vais bientôt retrouver mes parents et mon petit frère. Je vais y arriver.

Grâce à cet espoir, je vais continuer à avancer, à aller de l’avant.

Je ne peux pas laisser la peur m’envahir et m’entraîner dans les ténèbres.

Avec la rage au ventre, je continue à marcher. Je cours jusqu’à en brûler mes poumons, jusqu’à en avoir des nœuds à l’estomac. Je sais que je peux y arriver. Que je peux m’en sortir. Je sens au plus profond de mon cœur que je vais finir par les retrouver.

Il pleut, toujours et encore. Mes chaussures sont mouillées. Je suis trempée jusqu’aux os. Mes cheveux dégoulinent. Je suis toujours au cœur de cette nature dense. Il faut que je trouve de quoi me réchauffer. Mais avec quoi ? Peut-être que si j’avance encore, je trouverai du bois. Au moins pour faire du feu.

Pendant plusieurs kilomètres, je marche sans rien trouver. Finalement, je trouve du bois. Je le prends et retourne sur mes pas. Il faut que je trouve un endroit où je serai bien cachée de tout danger.

Je cache le bois que j’ai trouvé, puis repars. J’entends soudain un bruit. Ce sont des chutes d’eau. Je trempe mes doigts, mes mains. J’attends. Je sens quelque chose bouger sous mes doigts. Je l’attrape. C’est un poisson ! Est-ce que je peux le manger ? N’y a-t-il aucun danger ? Je dois faire confiance à mon instinct. J’ai tellement faim !

Je retourne à l’endroit où j’ai caché le bois et parviens à faire du feu en tapant deux pierres l’une contre l’autre.

Je vais manger ce poisson, ou au moins le goûter. Incroyable ! Qu’est-ce qu’il est bon !

Je m’allonge auprès du feu et ferme les yeux. Je pense à ma famille, à l’amour que j’ai pour eux.

Un sommeil agité

Chapitre 6 : Des chuchotements dans la nuit

Je ne dors pas profondément. J’entends des chuchotements, comme si des gens parlaient autour de moi. Je veux ouvrir les yeux, mais mon corps est trop fatigué. Je veux dormir. Ça me fera du bien. Pour une fois, je ne fais aucun rêve. Un sommeil sans rêves !

Bien plus tard, ce qui me réveille, c’est le soleil qui chauffe ma peau. Je regarde les arbres. J’écoute les oiseaux. Pour la première fois, je souris, timidement. Si j’étais avec ceux que j’aime, je pourrais me lever, les prendre dans mes bras, danser, rire jusqu’à en pleurer. Même si le spectacle devant moi est magnifique, ces oiseaux, cette forêt, ces arbres… quelque chose me manque. Ma famille est si précieuse. Je pense à tout ce que je ferai si je les retrouve un jour.

Une lueur d'espoir

Si je retrouve ma maman, je cuisinerai avec elle. J’apprendrai tous les plats qu’elle connaît. J’apprendrai à coudre. Je passerai du temps avec elle, entre filles. Et si je retrouve mon père, je lui sauterai tous les jours dans les bras. Je lui ferai des câlins. Je lui dirai à quel point je suis fière d’être sa fille, sa princesse. Et si je retrouve mon petit frère… je l’emmènerai partout où il faudra aller, le ferai danser, lui ferai des chatouilles et lui offrirai cette bande dessinée qu’il aime tant.

Je suis seule, mais pour une fois, ça ne me dérange pas tant que ça. Ma famille me manque, bien sûr, mais je me sens étrangement bien. Bien sûr, je continue à compter les jours avant qu’il revienne. Et je danse, je chante, je saute partout, je cours et je fais la folle. Je suis pleine d’énergie et sais que quand il reviendra me chercher, je serai plus forte que lui. Je serai prête à toute situation. Même s’il est bien plus grand que moi, je me battrai. Peut-être que quelqu’un m’aidera à le repousser aussi loin qu’il le faut.

Après quelques entraînements et défoulements, je me sens fatiguée. Je vais m’allonger. Dormir un peu, puis reprendre mon entraînement. Je suis sûre que je peux le combattre.

Allongée sur le sol, je me sens bien. Je suis prête ! J’ai hâte que ce jour arrive.

Cette nuit-là, je m’endors sans rêve, mais avec un sommeil léger. Si quelque chose arrive, je serai prête à me lever, à me battre ou à fuir.

Ai-je entendu quelque chose ou quelqu’un ? Je ne sais pas. Je dois m’approcher, regarder et écouter.

Mais qu’est-ce que ça peut bien être ?

Je marche doucement pour ne pas être surprise, mais plutôt pour surprendre l’autre. Le bruit venait de ce côté-là, à gauche. Je vais voir.

Je m’avance et continue à marcher. Soudain, je m’arrête et me fige.

Que vois-je au fond des buissons ? Un œil rouge, couleur sang !

Mes jambes veulent courir, mais elles n’y arrivent pas. Est-ce de la peur ou de la panique ?

Cette substance s’approche lentement de moi. Je ne bouge toujours pas. Je reste figée comme une statue.

Pourtant, je sais que je ne dois surtout pas rester là. Mon cœur s’emballe !

Cette chose s’élève. C’est comme si tous mes sens étaient bloqués.

Je me mets à courir, encore et encore. Les branches des arbres semblent vouloir m’attraper, les racines bougent vers moi. Les feuilles s’agitent, comme si elles voulaient me fouetter. Courir, encore et encore. Je ne sais même plus depuis combien de temps je cours.

Je ne me retournerai pas. Il est hors de question que je m’arrête.

Je ne regarde même pas où je vais. Courir, c’est la seule solution. Je suis fatiguée, essoufflée, et mon cœur bat à toute allure.

La peur au ventre

Ça suffit, je n’en peux plus ! Je m’approche d’une rivière et saute dans l’eau. Des bras m’attrapent et m’entraînent vers le fond, dans cette eau infernale où aucune âme ne vit. J’ai du mal à ouvrir les yeux, mais je décide de faire un effort pour les garder ouverts dans ces eaux troubles.


Chapitre 7 : Les sirènes

Je vois de longs bras, des doigts avec des ongles démesurés.

Je tends l’oreille pour entendre ce qui se passe autour de moi. J’entends des chants ! Ai-je bien vu ce qui se trouve en face de moi ? Je dois être dans un film ! Et pourtant, ce sont bien des sirènes.

Les sirènes

Dans quel monde suis-je ? Soudain, mes yeux se ferment et je perds connaissance.

Lorsque je me réveille, je suis entourée de nombreuses jeunes filles.

— Oh, les filles ! Silence ! Laissez-la se réveiller tranquillement.

Tout autour de moi, des chuchotements :

— Qui est-elle, d’où vient-elle ?

— Comment est-elle arrivée ici et pourquoi ?

— Est-elle une sirène comme nous ?

Une voix plus forte se fait entendre :

— Maintenant, ça suffit ! Laissez-la respirer, ne l’entourez pas comme ça. Je crois bien qu’elle est comme nous. Ah, voilà qu’elle se réveille.

J’ouvre péniblement les yeux.

— Bonjour, sais-tu où nous sommes ? Que fais-tu ici ?

— Je crois que tu es muette !

— Non, je crois plutôt que quelqu’un a pris sa langue pour la manger !

— Hum, une si belle langue, c’est exquis !

— J’aimerais que tu nous dises comment tu t’appelles.

Toutes ces questions me donnent mal à la tête :

— Qui êtes-vous ? Je dois partir maintenant, tout de suite. Je ne suis pas votre prisonnière.

— Non, mais comme on t’a sauvé la vie, on a cru que tu resterais avec nous. Pourquoi ne veux-tu pas rester ? Qui t’attend dehors ?

— Je dois juste partir d’ici. Continuer ma route.

— Et comment, en marchant ?

— Ben oui, je ne peux pas voler !

C’est illogique. Qui sont ces personnes qui ne comprennent rien ? C’est presque amusant.

Je décide de rester un peu, mais pas trop longtemps, pour ne pas devenir aussi bizarre que ces filles aux longs cheveux.

— Vos yeux sont très étranges. Vous portez des lentilles de contact ?

— Non, non ! As-tu faim, petite fille ?

— Je ne suis pas une sirène, mais une humaine.

— Je crois qu’elle s’est cogné la tête sur un rocher. Repose-toi. Et puis de toute façon, tu es encore là, donc demain on parlera. Passe-moi un miroir, que je te montre comme tu es belle.

J’observe mon reflet dans le miroir. Je vois quelqu’un d’autre debout derrière moi qui me sourit. Finalement, si les sirènes existent, pourquoi pas les vampires.

Les sirènes se montrent insistantes :

— Maintenant, tu fais partie de notre famille !

— J’ai déjà une famille ! J’ai des parents et un petit frère.

— Peux-tu nous dire où ils sont ?

— Croyez-vous vraiment que si je le savais, je serais ici ?

— Calme-toi donc et va te reposer ! Emmenez-la, les filles.

— Je ne veux pas dormir. Est-ce que c’est clair ? Je compte partir.

— Sache que tu ne peux pas partir !

— Ah ouais ! On verra bien ! Je me suis déjà échappée d’un vampire, alors vous pensez vraiment que je vais rester avec des sirènes ?

— Cette fille ne sait pas où elle est tombée ni qui nous sommes.

— Elle croit vraiment qu’elle sera mieux si elle retourne dans son petit monde douillet ?

Je ne comprends pas où je vais dormir…

— Dans ce rocher !

Ces filles sont toutes aussi bizarres les unes que les autres. On dirait qu’elles sont dérangées.

— Vous avez déjà pensé à consulter ?

— À quoi ? Consulter ? Qu’est-ce que c’est, consulter ?

Je soupire, désespérée.

— Vous savez, voir un médecin ! Parce que tout ça, c’est faux !

— Non, nous sommes bien normales. À demain, bonne nuit !

— On a vraiment hâte de te manger ! Ce soir, c’est l’anniversaire de notre mère !

Le temps passe…

— Réveille-toi ! Ouvre les yeux ! As-tu bien dormi ?

— Je n’ai pas dormi !

— C’est le jour J !

— Quel âge a votre mère ?

— Elle nous dit toujours qu’elle a 39 ans. Mais tout le monde sait qu’elle a 250 ans aujourd’hui !

Il faut absolument que je quitte cet endroit. J’entends des trucs étranges.

— OK, alors bon anniversaire à elle.

— Mais tu vas faire partie de la fête toi aussi !

— Ah bon, mais pourquoi ?

— Parce que nous avons deux invités exceptionnels à notre fête. Allez, change-toi !

— Mes habits me conviennent.

— Mais ce collier est pour toi.

— Non, je n’aime pas les bijoux.

— Des chaussures !

— Non, je suis bien comme ça. J’ai dit non.

— Elle a un sale caractère, notre nouvelle sirène. Elle ne veut pas mettre ce qu’on lui propose. Tu ne veux pas te faire belle ?

— Non ! Vous n’avez pas à me donner des ordres. Pour qui vous prenez-vous ? Vous croyez être ma mère ou mon père ?

— Non, mais j’ai faim, et si je veux, je mangerai ton âme.

— Croyez-vous vraiment que j’ai peur de vous ?

— Tu as une langue de vipère prête à être coupée ! Mais penses-tu vraiment que tu peux partir d’ici ? On t’offre l’hospitalité et un endroit pour dormir et tu te comportes comme ça ?

Je décide de partir de cet endroit cauchemardesque. Mais, curieuse, je me cache pour voir qui peut bien être cet invité mystérieux.

L'invité des sirènes

Les sirènes accueillent leurs invités prestigieux :

— Ah, vous êtes là. Nous sommes toutes heureuses de vous voir. Avez-vous fait bon voyage ?

— Oui, mais je me demande pourquoi je suis venu.

— Vous êtes trop modeste. Mais nous savons que vous avez un petit creux. Nous allons danser pour vous.

— Je n’aime pas les danses. Je suis venu pour fêter votre anniversaire car je m’ennuyais un peu là où j’étais. Mais je sens quelque chose. Avez-vous une invitée surprise ? Une sirène de plus ?

— On sait que tu as faim.

— Depuis quand oses-tu me tutoyer, petite sirène insignifiante ?

— Je suis désolée.

L’acolyte du vampire rejoint la conversation :

— Mon maître ne fête jamais son anniversaire. La dernière fois que j’ai voulu le lui souhaiter, j’ai failli être grillé sur le feu !

— J’aurais pu t’arracher le cœur, les intestins et tes cordes vocales.

— Cela ne nous empêchera pas de fêter l’anniversaire de notre mère. Vous pouvez venir avec nous. Nous avons quelqu’un à vous présenter.

— Vous parlez beaucoup trop, et ça m’ennuie. Quand vous êtes devant moi, sachez que j’adorerais vous écraser comme des cafards. Je dois partir. J’ai promis à quelqu’un de revenir la voir.

— Qui est cette personne ? Pourquoi est-elle plus importante que nous ?

— Adieu, chères sirènes !

— Oui, cher maître, partons.


Chapitre 8 : Retrouvailles

Révélations

Je cours, je cours encore. Puis je décide de faire une pause. Je suis assez loin du danger, maintenant. Je m’assieds par terre. Des sirènes, des vampires… mais dans quel monde suis-je ? Les larmes coulent. J’en ai marre.

Soudain, je vois de la lumière. Je m’écroule devant une maison. Je pleure et m’endors. Si je ne devais pas me réveiller, tant mieux. Mes forces me quittent.

Je sens deux mains me toucher. J’entends des voix.

— Docteur, est-ce qu’elle va bien ?

— Oui. Elle va se réveiller.

— Ah, enfin ! Tu t’es réveillée !

Mais… que vois-je ?

— Quel jour sommes-nous ?

— Le 7e jour, ma chérie.

— Où est mon petit frère ?

— Viens voir ta grande sœur qui se réveille.

Mon petit frère se jette dans mes bras, heureux de me voir.

— Où sommes-nous ?

— Tu es à la maison.

— Vous êtes vraiment mes parents ?

— Qu’est-ce que tu racontes ? Oui, ton père, ta mère et ton petit frère !

— Combien de temps ai-je dormi ?

— Plusieurs jours !

On sonne à la porte.

— Reste avec ton petit frère et va à la cuisine mettre la table, on a une surprise.

Mon père ouvre la porte :

— Bonjour ! Entrez.

— Qu’est-ce que ça sent bon chez vous !

— Merci, ma femme nous prépare un coq au vin, avec du riz et des brocolis.

Tout le monde se met à table :

— Asseyez-vous, les enfants.

Je n’en crois pas mes yeux !

— Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi est-il là, lui ?

— Bonsoir, petite fille. Tu vois, ça fait 7 jours !

— Ma fille, nous avons un secret à t’avouer.

Je suis abasourdie !

— Quel est ce secret ?

— Assieds-toi !

— Je préfère rester debout.

— Sais-tu pourquoi ta mère a voulu qu’on déménage ?

— Elle avait perdu son travail et devait en trouver un nouveau.

— Non, en fait… tous les membres de ta famille sont des vampires, dont le maître et toi aussi !

Pour la première fois de ma vie, je ne trouve rien à dire…

Vampire !

FIN