Dans la peau du kangourou roux

Par Celya

Aujourd’hui, dans « la peau d’un animal », nous avons rendez-vous avec le kangourou roux.

Bonjour, merci de nous accueillir. Présentez-vous en quelques mots.
Bonjour chers journalistes de synergies mag ! C’est un plaisir de vous rencontrer. Tout d’abord, merci d’avoir fait ce long voyage pour venir m’interviewer. Je m’appelle Rocky, je suis un kangourou roux et j’ai 15 ans. J’habite au 70 avenue des Boxeurs en Australie.

C’est fou ce que vous êtes grand !
Hahaha, très belle remarque. Je mesure 1,60 m pour 65 kg, c’est la taille moyenne pour notre espèce. Ma femme Octavia est également dans la norme avec ses 1,30 m pour 25 kg. Toutefois, les mâles de notre espèce mesurent entre 1,50 et 1,80 m pour 50 à 90 kg et les femelles entrent 1,20 et 1,50 m pour 20 à 35 kg.

Wôw ! Il est donc vrai que vous détenez le record du monde du plus grand kangourou ?
Je vois que vous vous êtes documenté à mon sujet. Effectivement, je suis fier de détenir ce titre. Néanmoins, je suis également le plus grand marsupial de cette terre.

Wôw ! vous m’impressionnez.

Comment vous décririez-vous ?
Mes deux bras antérieurs sont raccourcis et je suis doté de griffes. Mes pattes arrière, quant à elles, sont redoutables, car elles me permettent de faire des bonds de 12 mètres. Ma queue remplie de muscle est également surpuissante. Lors de mes déplacements, elle me permet de me stabiliser. De plus, quand je suis immobile, je me repose dessus. J’ai de grandes oreilles pointues que je peux bouger à ma guise et j’ai un museau carré.

Comment peut-on vous différencier de votre épouse ?
On nous différencie grâce à notre taille et à notre pelage. Mon épouse est plus petite que moi. Je suis de couleur chamois sur le ventre, les membres, la queue et les oreilles, mais ma fourrure est rousse. Ma partenaire est plus foncée que moi avec ses poils gris à reflet roux et un ventre gris pâle.

Avez-vous un nom scientifique ?
Oui, il s’agit de Macropus rufus. Il m’a été donné en 1822 par le zoologiste français nommé Anselme Gaëtan Desmarest.

De quelle famille faites-vous partie ?
Je fais partie de la famille des Macropodidae nommée en 1821 par le zoologiste britannique John Edward Gray. Dans cette famille, nous sommes très différents, mais nous avons en commun nos pattes arrière, imposantes et musclées, ainsi que nos queues.

Quelle est l’origine du mot kangourou ?
Pour comprendre son origine, laissez-moi vous faire part d’une légende : c’est lors d’un voyage du capitaine Cook qu’il y aurait eu une incompréhension sur notre nom. En nous observant, celui-ci aurait demandé notre nom à un aborigène qui a répondu « Kan gu ru » qui signifie « Je ne comprends pas ». Le capitaine aurait supposé que ce fût notre nom !

Hahaha, est-ce que cette histoire est fondée ?
Elle est considérée comme complètement fausse. Notre nom vient de la langue aborigène « Guguu Yimidhirr » qui se parle dans le nord de l’Australie. Dans ce territoire on nous nomme « Gangurru ».

C’est là que vous vivez ?
Oui, nous vivons uniquement en Australie. Néanmoins, nous fuyons les secteurs fertiles du sud, la côte est et les forêts tropicales du nord, car nous apprécions les zones sèches du centre. Je préfère largement me trouver dans des plaines où les arbres et les buissons sont rares.

Comment êtes-vous organisé ?
Nous vivons surtout la nuit et en bande restreinte que l’on appelle les « mobs ». Notre groupe est dirigé par un vieux mâle sage. Nous sommes de nature très bagarreuse, c’est pour cela que l’on nous compare à des boxeurs. Qui nous cherche nous trouve ! En plus, nous avons un atout dans notre poche, nous possédons des griffes de 2,5 cm sur nos pattes arrière. Grâce à celles-ci nous avons la capacité d’éventrer un être humain.  

Ah ! Vous commencez à m’effrayer.
Hahaha, ne vous inquiétez pas, je ne comptais pas vous faire de mal. Nous apprécions également la compagnie des Chalaza novena. Ce sont des acariens se trouvant sur fourrure.

Ouf ! Vous me soulagez. Quel est votre plat préféré ?
Je suis herbivore. Mon péché mignon, c’est les graminées et les herbes. Ces aliments contiennent suffisamment d’eau pour m’hydrater. Je suis capable de rester deux à trois semaines sans boire.

Quel âge espérez-vous atteindre ?
À l’état naturel, nous pouvons vivre 15 à 20 ans. Cependant, en captivité, nous sommes proches du quart de siècle.

Quelles sont vos relations avec nous ?
Nous entretenons des relations étroites avec vous. Par exemple, pendant nos balades nocturnes, il nous arrive d’être surpris par les phares ou le bruit des moteurs de vos voitures. Cela nous fait sursauter et il arrive que l’on saute sur votre véhicule. Cela devient dangereux si on atterrit sur votre parebrise.

Aaahhh ! Mais y a-t-il des moyens qui ont été mis en place afin d’éviter ce type d’accident ?
Vous avez mis en place des panneaux afin de délimiter les zones où il y a un risque de nous croiser. Il est écrit dessus « kangaroo crossing » qui veux dire « passage de kangourou ».

Vous sentez-vous en danger ?
Nous sommes assez nombreux et bien protégés dans les parcs nationaux. Néanmoins, nous sommes souvent abattus par les agriculteurs, qui nous traitent telles des vermines. Nous sommes aussi exterminés par les chasseurs qui veulent notre viande, maigre et riche en protéine. Ils sont aussi intéressés par notre peau pour confectionner divers objets en cuir, tels que des sacs.

Notre traque a été régulée en 2009 par le gouvernement afin de trouver un équilibre entre notre protection et les besoins de l’industrie.

Malgré cette décision, nous restons toujours une proie très désirée par les braconniers.

Je reste optimiste, car grâce aux campagnes menées par des organismes de défense des animaux, l’industrie agroalimentaire demande de moins en moins notre chaire.

Malgré toutes ces violences à notre égard, nous fascinons toujours autant les gens et restons la figure emblématique de l’Australie.

Parlez-nous de votre progéniture.
Les mâles de la famille se combattent pour les beaux yeux des femelles. Notre espèce ne possède pas de saison des amours, cela veut dire que nos conjointes sont fertiles tous les 35 jours. Celles-ci donnent naissance à un seul petit par portée et elles peuvent faire cela tous les 1 an et demi. Nos bébés viennent au monde après une période de gestation de 33 jours. Ils mesurent seulement 2,5 cm. Leurs pattes avant sont, quant à elles, bien développées. Les marsupiaux s’accrochent aux poils de leur mère afin de grimper jusqu’à atteindre l’une des mamelles se trouvant dans la poche ventrale. Les petits tètent durant un an. Ils restent environ 225 jours dans la poche.

Les « joey » sont totalement autonomes à l’âge de 12 mois et c’est à ce moment-là qu’ils nous quittent. Nous, les mâles, sommes sexuellement matures à partir de 24 mois. Les femelles peuvent commencer à porter les enfants dès 20 mois.

Que signifie le terme joey ?
C’est le nom que l’on donne à nos petits. Au départ, ce sont les Australiens qui les appelaient comme cela, mais cette expression est devenue universelle. 

D’accord ! Merci de nous avoir accordé du temps pour cette interview.
Avec plaisir et merci pour votre intérêt !

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