© Sony Pictures
Pouvons-nous vraiment échapper à nos contextes de vie actuelle et à nos rudes émotions en allant regarder le film « L’Exorciste du Vatican » ?
103 minutes de distraction pour les amateurs de cinéma d’horreur ou 103 minutes de prise de conscience pour découvrir qui hante notre humanité, aujourd’hui plus que jamais ?
Un mélange entre effets spéciaux exagérés et cette pointe d’humour satanique si réelle s’entremêlent comme un ectoplasme entre fiction et réalité ou incrédulité et provocation diabolique…
Le Malin doit-il s’infiltrer jusque dans la fiction pour montrer qu’il n’existe pas et donc une façon pour désapprouver également à nos yeux l’existence de Dieu et du Bien ?
Telles sont pourtant décrites ses caractéristiques principales par le Père Gabriel Amorth, dont le statut d’Exorciste officiel du Vatican est approuvé définitivement en juin 2014, deux ans à peine avant sa mort, mais déjà exorciste du Diocèse de Rome dès 1986.
Le Mal s’est de prouver qu’il n’existe pas par les canaux sensoriels ouverts de la croyance divine et de l’hypersensibilité de chacun. Russel Crowe incarne à la quasi-perfection Amorth, âme de Dieu et homme d’Eglise, tout en se servant du rôle ironique populaire dans un univers cinématographique d’épouvante, non démuni de son élément perturbateur, cette fameuse identité semant toujours doute et panique.
Peu après la sortie d’« Evil Dead Rise » (Lee Cronin, USA, avril 2023), « L’Exorciste du Vatican » réalisé par Julius Avery vient orner le style du cinéma d’horreur par la démonologie, basée sur la véritable expérience religieuse de l’Exorciste Gabriel Amorth.
Nous sommes ici confrontés par la régie à une « philosophie cinématographique sainte », mettant en relief tout le combat entre le Bien et le Mal et l’implacable triomphe du Bien, passant par les pires scarifications, perversions et stratégies de la possession.
Avery ne souhaite pas faire de Amorth (Russel Crowe) le même héros que dans « Gladiator », mais tisser le récit d’un Exorciste œuvrant dans un milieu et une histoire autant tragique qu’invisiblement simple.
Tout advient dans une vieille abbaye espagnole hantée par le gardien des démons (Asmodée) où la satanique mémoire déchaînée remonte à la violente guerre espagnole, soulignant le carnage et l’injustice.
La famille héritière du monastère possédé, suite à l’accident de voiture mortel du père et dont le fils fut témoin, devient la trame principale du film.
Le Diable se servant des péchés de Amorth s’infiltre « alla grande » et de la même manière dans l’esprit de l’enfant, se servant de sa vulnérabilité et du choc émotionnel subi en tant que témoin de l’accident.
La terreur s’installe progressivement et en filigrane, jusqu’à la possession de tous les personnages (mère, sœur, Amorth et son prêtre collaborateur) suscitant chez le spectateur la possibilité de croire que le Diable s’infiltre partout, tant qu’il peut violer quelconque sacralité comme celle de l’amour maternel.
La prise de pouvoir entre le Tribunal de l’Eglise et l’innocence du sacerdoce, décrites dans certaines littératures culturelles comme mi — schizophrènes mi — précoces se retrouvent durant tout le long métrage.
Cela nous suggère tant de thèmes actuels tout en nous distrayant et nous emportant dans un divertissement culturel, nous laissant timidement perplexes, un peu acteurs, un peu rédacteurs de notre existence et sans aucun doute de notre pensée.
L’Exorciste du Vatican, un film à ne pas manquer !
Nos limites nous offusquent parfois nos horizons…
Troubles démoniaques, maladies psychiatriques ou réelles possessions sataniques ?
Le père Amorth a décrit un nombre très restreint de possessions réelles de son vivant (une centaine sur environ 70 000 exorcismes).
Seraient-elles encore si peu nombreuses aujourd’hui ?
Réalisateur : Julius Awery
Acteur principal : Russel Crowe dans le rôle principal du Père Gabriel Amorth
Genre : horreur
Durée du film : 103 minutes
Date de sortie : 2023
Disponible en DVD, Blu-ray et VOD