Aujourd’hui, l’équipe de Synergies Mag part en Australie, dans une forêt d’eucalyptus, à la rencontre d’un couple de perruches calopsittes élégantes : Talia et James.
Interview exclusive avec deux stars à huppe dressée.
Présentez-vous en quelques mots
Talia : Bonjour ! Nous sommes des calopsittes élégantes, aussi appelées Nymphicus hollandicus. Nous faisons partie de la grande famille des perroquets, mais ne vous laissez pas tromper par notre taille : nous avons de la personnalité.
James : Nous venons d’Australie, surtout des zones semi-désertiques, des broussailles et des forêts d’eucalyptus. Nous aimons les espaces ouverts, là où l’on peut voler longtemps sans se cogner dans un arbre ou dans un cousin cockatoo distrait (rires).
D’où vient votre drôle de nom « calopsitte » ?
James : Ah, voilà une excellente question. Le mot « calopsitte » vient en fait d’un assemblage savant : du grec kalos (signifiant « beau ») et de psitta (un terme latinisé pour « perruche », issu du grec psittakos) ; littéralement « belle perruche ».
Talia : En anglais, on nous appelle « cockatiel ». Le nom scientifique « Nymphicus hollandicus » vient du genre Nymphicus, créé par le zoologiste allemand Johann Georg Wagler en 1832, et de hollandicus car les premiers spécimens ramenés en Europe venaient de ce que les Européens nommaient alors « Nouvelle-Hollande » (l’Australie).
James : Donc, « belle perruche de Nouvelle-Hollande » ? Oui bon, on peut trouver mieux comme surnom.
Y a-t-il une symbolique particulière ou des légendes vous concernant ?
Talia : Bien que nous ne soyons pas aussi « mythiques » que certains grands perroquets d’Amazonie, il existe quelques attributions symboliques intéressantes.
James : Par exemple, dans certaines traditions chamaniques ou spiritualistes modernes, la calopsitte est vue comme symbole de joie, de communication et de créativité.
Talia : Et plus largement, les perroquets (dont nous faisons partie) ont été utilisés dans l’art et la littérature comme symboles de fidélité et d’intelligence.
À quoi sert votre drôle de crête ?
James : Ah, notre huppe ! C’est notre « baromètre émotionnel ».
Bien dressée : je suis curieux ou attentif.
Étendue vers l’arrière : relax Max.
Aplatie sur ma tête : euh… n’approchez pas, s’il vous plaît.
Comment vous décririez-vous physiquement ?
Talia : Nous mesurons 30 à 35 cm !
James : Notre plumage naturel est gris avec un joli masque jaune chez les mâles et des joues orange très reconnaissables. Talia est plus discrète : son visage est souvent plus gris, et elle garde des stries sous la queue et les ailes, un indice pour reconnaître les filles.
Où vivez-vous exactement ?
James : Nous préférons les zones sèches de l’Australie, mais pas les endroits complètement désertiques non plus. Il nous faut de l’eau, des graines, un coin ombragé. Les eucalyptus, c’est parfait : ça sent bon, ça chante quand le vent souffle, et on voit venir les prédateurs de loin.
Talia : Et quand il y a la sécheresse, nous faisons ce que tous les Australiens font : on bouge ! Nous pouvons parcourir de longues distances pour trouver eau et nourriture.
Qu’aimez-vous manger ?
Talia : Notre menu est simple : graines, herbes, jeunes pousses. Nous sommes granivores, mais ouverts d’esprit.
James : En captivité, on a parfois droit à des légumes frais. Moi, dès qu’on me tend un morceau de carotte… je perds toute dignité.
Comment faites-vous pour vous nourrir ?
James : Nous picorons au sol, mais aussi dans les plantes. Notre bec crochu est un vrai couteau suisse : casser les graines, grimper, ronger les branches…
Talia :… et parfois pincer un humain distrait. Mais gentiment ! Sauf s’il touche mes plumes sans demander.
On dit que vous êtes des oiseaux très sociaux. C’est vrai ?
Talia : Totalement ! Dans la nature, nous vivons en groupes, parfois en bandes nombreuses. Voyager seuls ? Très peu pour nous.
James : Et en captivité, c’est pareil : une calopsitte seule, c’est une calopsitte triste. Nous avons besoin d’interactions, de jouets, de stimulations, et de séances de discussion collectives (où nous faisons 80 % du bruit, soyons honnêtes).
Êtes-vous vraiment de bons parleurs ?
James : Bon… comment dire… Nous ne sommes pas des prodiges de la parole.
Talia : Mais nous sommes très doués pour imiter des sons, des sifflements, des sons répétitifs. Certains apprennent quelques mots, mais rien à voir avec les grands perroquets.
James : Par contre, nous avons un excellent sens du rythme. La sonnerie du téléphone ? Je l’imite à la perfection.
Parlez-nous de votre caractère.
Talia : Sociables, curieux, parfois un peu clownesques.
James : Et très affectueux. Nous aimons interagir, jouer, explorer… mais aussi râler un peu si quelque chose ne nous plaît pas. On appelle cela du caractère, pas de la mauvaise humeur.
Quel est votre rythme de vie ?
James : Nous sommes diurnes : lever au soleil, coucher pas trop tard.
Talia : Pendant la journée, on explore, on cherche à manger, on vole, on bavarde. Et on surveille les rapaces — parce que bon, être mignons ne suffit pas pour être invincibles.
Quelle est votre espérance de vie ?
Talia : Dans la nature, nous pouvons vivre 10 à 14 ans.
James : En captivité, bien nourris et à l’abri du danger, certains atteignent 20 à 24 ans. Ainsi, cela permet beaucoup de temps pour chanter, se gratter la tête, se toiletter et faire du bruit joyeux.
Et la vie de famille ?
Talia : Nous sommes fidèles : un couple formé peut rester ensemble longtemps.
James : À la saison des amours, je chante, je bombe le torse, je fais le beau. Si Talia me laisse la lisser autour du cou, c’est gagné.
Talia : Je ponds généralement 4 à 7 œufs, que je couve environ 18 à 21 jours. James m’aide au nourrissage et surveille les alentours. Les petits quittent le nid après environ 4 à 5 semaines.
Et vos cousins qui vivent auprès des humains, comment vont-ils ?
James : Ah ! On peut appeler mon cousin Milo, qui vit chez des humains en Allemagne.
Milo (au téléphone) : Hallo, wie geht’s ? ! Ici, la vie est douce. Je mange des mélanges de graines, des légumes frais, et j’ai une volière spacieuse. J’ai des jouets, des perchoirs naturels et du temps de vol tous les jours.
Talia : Et tu parles beaucoup ?
Milo : Je préfère siffler ! Et j’adore imiter le micro-ondes. Mes humains sont fiers… ou exaspérés, ça dépend de l’heure.
On dit souvent que vous êtes de grands romantiques. C’est vrai ?
Talia : Absolument. Nous nous toilettons mutuellement, nous partageons la nourriture et nous restons souvent côte à côte. Le couple, c’est sacré.
James : On dit parfois que nous apportons de la joie là où nous passons. Je trouve que ça nous va bien.
Si un humain voulait mieux vous comprendre, que devrait-il faire ?
Talia : Observer notre huppe, écouter nos sons, respecter notre espace et nous offrir de quoi nous occuper.
James : Et surtout, ne jamais nous laisser seuls trop longtemps. Le secret d’une calopsitte heureuse ? De la compagnie, du jeu et un perchage bien confortable.
Merci pour votre accueil !
Talia : Merci pour cette interview !
James : Avec plaisir !

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