
Bonjour Synergies, je viens pour mon interview.
Je suis un cheval sauvage. Ma famille et moi, vivons tous en liberté. J’ai peu de contact avec les hommes ou avec leurs chevaux domestiques. L’expression « cheval sauvage » s’applique seulement à une famille de chevaux qui sont les descendants d’une population de chevaux domestiques retournés à l’état sauvage par marronnage, abandon ou qui se sont échappés.
Je me suis adapté très facilement à la vie sauvage. Je viens d’Amérique du Nord, plus précisément de la population des Mustangs, la race la plus répandue de cette partie du monde. Aujourd’hui, nous nous trouvons sur tous les continents.
Je vis actuellement en famille et nous ne nous séparons presque jamais. Mon père est un étalon, un mâle reproducteur. C’est lui qui nous protège. Son rôle est de s’accoupler avec toutes les juments de la famille.
Le rôle principal des juments est de mettre bas et de rester à côté des enfants. La cheffe de famille s’occupe tout particulièrement d’éduquer les nouveau-nés les plus têtus. Quand les adolescents sont prêts à se reproduire, ils sont chassés du troupeau et ils prennent leur propre destin en main pour construire leur propre famille.
Mon arrière-grand-mère, qui est la plus sage du troupeau, nous guide lorsque nous avons besoin de nous déplacer. Nous devons par exemple partir tous ensemble à la recherche d’un point d’eau pour boire à notre soif, chercher de quoi manger, aller à un endroit où nous pouvons faire une sieste ou nous mettre à l’ombre. Les juments les plus âgées boivent souvent en premier afin d’être en bonne santé pour préserver leur très grande expérience et leur savoir-faire. En effet, elles portent l’héritage de notre troupeau.
Parfois, mon grand-père, l’étalon du troupeau, prend le rôle de leader lors de nos activités. Il sait nous mener à un point d’eau, à l’ombre ou encore vers des pâturages fertiles. Mon grand-père ne dépend de personne, c’est notre doyen. Il est tout en haut de notre hiérarchie, qui définit les membres dominants et dominés. Ce sont les juments qui ont souvent le dernier mot.
Dans ma famille, nous respectons cette hiérarchie. Par jeu, nous aimons nous intimider entre nous. Nous utilisons un langage corporel très complexe.
Les pouliches et les poulains restent dans la famille jusqu’à leurs deux ans environ. Ils peuvent décider de quitter le troupeau s’ils désirent se reproduire. Cependant, il arrive un moment où les pouliches et les poulains, une fois devenus adultes, sont chassés du troupeau. Il est parfois possible que des frères et sœurs s’accouplent, mais c’est rare. En effet, seul l’étalon peut se reproduire avec les juments.
Quand les poulains arrivent à maturité, ils peuvent avoir leur propre harem de juments, mais pour cela ils doivent quitter la harde. Ils peuvent aussi défier l’étalon de la famille ou celui d’un autre groupe. Si le duel est gagné par le jeune cheval, celui-ci peut prendre possession des juments de son rival.
La plupart du temps nous nous promenons tous au trot. Nous galopons quand nous devons fuir un danger.
Notre territoire n’a pas de limites bien définies, cependant, nous essayons le plus possible de ne pas croiser d’autres familles, afin d’éviter les conflits.
Alimentation et sevrages
Mon alimentation est principalement composée d’herbe. Je passe la plupart de mon temps à manger, car la verdure me donne peu d’énergie.
Mes dents sont très en avant, ce qui me permet de bien mâcher. Mon appareil digestif est plutôt petit. Il ne me permet pas d’avaler une grande quantité de nourriture à la fois. Nous nous déplaçons souvent, car nous devons trouver des pâturages à brouter.
Mon processus de sevrage est terminé. Je n’ai donc plus besoin du lait de ma mère. Je suis prêt à m’émanciper de ma famille.
Je dois boire environ 40 litres d’eau par jour et, quand j’ai une grande soif, je peux avaler jusqu’à 60 litres.
Sommeil
Avec ma famille, nous prenons peu de temps pour dormir ou pour faire des siestes. Nous essayons de ne pas dormir tous en même temps. Il m’arrive de faire des micro-siestes. Nous sommes capables de dormir debout. Nous ne nous allongeons pas très souvent, car nous devons être prêts en cas de danger. Ce comportement est appris et transmis de génération en génération.
Ça vous en bouche un coin, chers humains !
Quand je me sens en totale sécurité, je me couche et je dors profondément.
Fuite
Je préfère fuir plutôt que combattre. Ma vue n’est pas très bonne, mais je compense avec un odorat et une ouïe très performants. Mes prédateurs naturels sont les chiens sauvages, les loups et certains grands félins tels que le puma.
Impacts des populations de chevaux sauvages sur l’environnement
Ma famille et moi sommes tellement nombreux dans notre milieu naturel qu’il est difficile de nous ignorer. Cependant, nous rencontrons parfois nos cousins domestiques. En plus, il arrive que certaines maladies nous parviennent au contact de ces derniers et nous n’avons aucune défense face à ce danger. Cela peut créer des rivalités pour le territoire et la nourriture.
Nous avons un mode d’alimentation qui permet aux sols de se renouveler sur lesquels nous paturons. En effet, en même temps que nous nous nourrissons, nous fertilisons les prés avec nos crottins. C’est fou, non ?